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Les agriculteurs face au changement climatique

Par Clara Serrano , Mise à jour le 10/12/2023 à 12:00

Ce jeudi 7 décembre, les agriculteurs de Haute-Loire s'étaient réunis à Saint-Paulien pour discuter environnement. Alors que le projet Adaptation des pratiques culturales au changement climatique a été lancé il y a plusieurs années, le moment est venu d'en restituer les conclusions. 

« Faire évoluer les systèmes agricoles afin qu'ils soient résilients face au changement climatique.» Tel était l'objectif affiché de ce projet AP3C (Adaptation des pratiques culturales au changement climatique), initié en 2015 par le SIDAM (Service interdépartemental pour l’animation du Massif central). 

Pour y parvenir, différents acteurs du monde agricole se sont unis pour déterminer quels sont les enjeux climatiques du territoire, quels peuvent en être les impacts sur l'agriculture et comment y remédier. 

Moins de pluie, plus d'évapotranspiration

Selon les saisons, les impacts et les enjeux diffèrent, mais restent tout aussi majeurs. Ainsi le projet a permis d'étudier six stations réparties sur l'ensemble de la Haute-Loire : Fontannes, Le Puy-Loudes, Landos, Le Mazet-Saint-Voy, Monistrol-sur-Loire et Saugues. Et sur chacune d'elles, le phénomène est environ équivalent. Nous parlerons donc dans les lignes qui suivent, de la Haute-Loire dans son ensemble (sauf exception). 

Un printemps plus sec, avec une pluviométrie en baisse et une évapotranspiration (ETP) en hausse engendrant un stress hydrique important et précoce ; un été avec davantage de précipitations mais encore plus d'ETP et des situations très hétérogènes en raison des orages ; un automne plus dense en précipitations et en épisodes cévenols ainsi qu'un hiver moins pluvieux, et un moindre remplissage des nappes phréatiques. Tel est l'année climatique 2050, décrite par le climatologue du projet, selon l'évolution du réchauffement climatique depuis 1980.

Des leviers pour s'adapter

Grâce à ces estimations, l'AP3C a établi une évaluation des impacts sur l'agriculture, et a tenté d'apporter des solutions.

D'abord, pour répondre à un démarrage précoce de la pousse de l'herbe et des travaux agricoles en hiver et au printemps, l'étude propose divers exemples de leviers possibles : pâturage plus précoce, mise en place d'un pâturage tournant efficient, valorisation de toutes les fenêtres de récoltes possibles, réalisation de stock fourrager précoce par voie humide et mise en place de doubles cultures méteils immatures / prairies ou maïs ou dérobées estivales. 

Entre sécheresse et gel

Par ailleurs, les périodes sèches de plus en plus longues et précoces au printemps tout en conservant la possibilité de gel tardif entrainent des questionnements quant au risque de diminution du rendement et à la diminution des séquences favorables pour la récolte en foin si les dates sont avancées. 

Pour y répondre, l'adaptation des dates de vêlage en fonction de la ressource fourragère est évoquée, ainsi que l'adaptation des espèces et variétés à fort enracinement comme la luzerne ou encore la diversification des dates de récolte, des types de ressources, pour sécuriser son système face aux aléas climatiques. 

Se diversifier pour résister

En ce qui concerne l'allongement de la période d'arrêt de la pousse estivale, celle-ci pourrait également entrainer une diminution des rendements, mais aussi causer un risque d'échaudage pour les secteurs inférieurs à 900/1 000 m d'altitude ainsi qu'un tarissement des sources. 

Face à cela, trois leviers semblent être possibles : diversifier la ressource fourragère ; diminuer le chargement, optimiser le pâturage à cette période pour retarder le début de l'affouragement.

Stocker l'eau et semer sous couvert

Enfin une dernière problématique a été relevée, celle du maintien des précipitations automnales, qui pourrait entrainer une pousse de l'herbe plus importante à cette période, des conditions d'implantation des prairies plutôt favorables, sauf en cas de sécheresse en fin d'été/ début d'automne. 

Ainsi, selon les recommandations de l'AP3C, les agriculteurs devraient réagir en mettant en place des retenues collinaires, pour stocker l'eau et l'utiliser pendant les périodes de déficit hydrique ou encore semer les prairies sous couvert. 

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