Comme la plupart des lacs du département, le lac du Bouchet a été victime, de nouveau cette année, de la sécheresse estivale. En un an, c'est une baisse de 30 cm du niveau de l'eau que nous avons constatée.
Et outre la sécheresse; en mars dernier, alors qu'elle connaissait une pénurie d'eau potable, la commune du Bouchet-Saint-Nicolas a été autorisée par le Conseil départemental, à pomper dans le lac du Bouchet. Une autorisation qui n'était ni la première ni la dernière puisqu'elle a été prolongée pour un an, jusqu'en mai 2024.
Cependant, selon le président de la communauté de communes des pays de Cayres et de Pradelles, Paul Braud, : « La baisse du niveau d'eau est entièrement due aux conditions climatiques. Elle représente 3 à 400 fois le volume d'eau pompé.».
« On se fait du souci. » Marie-Laure Marion-Lashermes
Du côté de l'unique restaurant en bordure de lac, Marie-Laure Marion-Lashermes (gérante de l'établissement) constate cette baisse importante du niveau d'eau et s'inquiète : « Cela fait 40 ans que nous sommes ici et nous n'avons jamais vu ça. On se fait du souci. »
« Nous avons un gros déficit de pluie mais aussi de neige. »
Pour la gérante du Chalet du Lac du Bouchet, « les prélèvements sont très contrôlés, pour moi ce n'est pas la cause de l'assèchement du lac. »
En effet, alors qu'elle est presque tous les jours sur place, son constat est clair : « Nous avons un gros manque de pluie durant l'été, mais aussi un grand déficit de neige durant l'hiver. Hors le lac en est dépendant, puisqu'il n'a pas d'autre source d'alimentation suffisamment importante. »
La sécheresse, principale responsable
Selon nos calculs, une baisse de 30 cm du niveau d'eau dans le lac du Bouchet correspondrait à une perte d'environ 215 000 m3 d'eau. Soit de quoi répondre à la consommation annuelle de près de 2 500 foyers.
D'après les dires de Paul Braud, cela signifierait que seulement 715 m3 d'eau auraient été prélevés depuis l'autorisation de mars dernier.
Or selon le Syndicat des eaux du Velay, 120 m3 d'eau par jour ont été prélevés puis redistribués aux habitants. Soit entre mars et octobre un volume approximatif de 25 à 30 000 m3, qui correspond entre 12 et 15% de prélèvement du total. Les 85 % restant (soit environ 180 000 m3) provenant de l'évaporation.
Le flou persiste
Questionnés, ni Météo France ni la section Haute-Loire de l'Office Français de la Biodiversité n'ont su déterminer si la baisse du niveau du lac du Bouchet était uniquement due aux conditions climatiques, par "manque de données précises". Le flou persiste donc sur le sujet, et notamment sur les éventuelles conséquences à prévoir pour les prochaines années.
Silence au Bouchet-Saint-Nicolas
Pourtant contacté à plusieurs reprises, Fabien Rochedy conseiller municipal au Bouchet-Saint-Nicolas n'a pas voulu s'exprimer sur le sujet.
Nous avons également tenté de joindre le maire Alain Vidal, en vain.