Je signale une erreur

Précisez éventuellement la nature de l'erreur

Un élan de générosité à destination du Maroc sinistré

Par . . , Mise à jour le 17/09/2023 à 10:30

Ce samedi matin, l'Association Socio-Culturelle des Marocains du Puy organisait une vente de pâtisseries sur le parvis de la Mairie et devant le Breuil afin de récolter des dons pour venir en aide aux victimes du tragique séisme qui a frappé le Haut-Atlas et la région de Marrakech , il y a une semaine à peine. L'occasion d'en apprendre davantage sur la situation des sinistrés, l'état d'esprit de leur compatriotes ponots et l'engagement sans faille de la population locale à destination du Maroc. On fait le point. 

" Il était 23H11 précises" ce vendredi 8 septembre 2023

" Quand j'ai appris que c'était à Marrakech, j'ai failli faire un malaise " Mohammed, habitant de Brives-Charensac

Mohammed, la trentaine, habite à Brives-Charensac. Il se souvient avec précision de l'heure du sinistre. Comme de la nuit qui a suivi l'évènement : " Il était 23H11 précises. Les réseaux sociaux commençaient à s'affoler alors que je m'apprêtais à aller dormir. Un tremblement de terre venait d'avoir au lieu au Maroc. Mon premier réflexe, comme tout le monde, ça a été d'allumer ma télé. Quand j'ai appris que c'était à Marrakech, j'ai failli faire un malaise".

" J'ai pas dormi de la nuit, des personnes de ma famille habitent dans cette région "

Une partie de la famille de ce jeune franco-marocain, vit effectivement à Chichoua, chef-lieu de la province du même nom, dépendant de la région de Marrakech et situé sur le piémont du Haut-Atlas. Soit l'épicentre du séisme. Il poursuit : " J'ai pas dormi de la nuit. Des personnes de ma famille, auxquelles je suis très attaché, habitent  dans cette région. Les premières images, les premières informations diffusées par les médias me glaçaient. Franchement c'était horrible. J'avais peur pour eux et j'attendais d'apprendre le pire".

Mohammed n'a pas fermé l'oeil la nuit du séisme Photo par jfp

" Ils ont eu très peur, mais ils s'en sont sortis indemnes

Mais parfois le hasard fait bien les choses et peut sauver des viesLa famille de Mohammed était à Agadir à ce moment-là. Cette ville du sud-ouest marocain, située sur la côte atlantique, avait été ravagée par un précédent tremblement de terre, en 1960 puis entièrement reconstruite selon les normes parasismiques en vigueur. Alors, bien que située à l'extrémité de la zone touchée par le séisme, elle compte aujourd'hui beaucoup moins de victimes que la région de Marrakech. Une chance pour Mohammed et sa famille : " Mon cousin devait se faire opérer ce jour-là, et toute ma famille du Maroc était à l'hôpital à Agadir pour l'occasion. Alors certes, ils ont ressenti une très forte secousse, ils ont eu très peur à ce moment-là, mais ils s'en sont sortis indemnes". 

" Certains d'entre-nous ont été particulièrement touchés " Fatima Amar, employée à la mairie du Puy

Tout le monde n'a pas eu la même chance. Selon Fatima Amar, employée de la mairie du Puy-en-Velay, la communauté marocaine de la ville n'a pas été épargnée, malheureusement : " On a bien sur, tous été intensément choqués. Mais certains d'entre-nous ont été particulièrement touchés. Une dame du Puy à perdu 17 membres de sa famille". 

Une situation toujours très tendue dans certaines zones et qui nécessite l'engagement de tous 

Alors Mohammed et Fatima, comme l'ensemble de la communauté musulmane du Puy ne pouvaient rester sans rien faire. Face à la fatalité, pas question pour eux de demeurer impuissants ni de se lamenter trop longtemps : Le Maroc, ils l'ont dans leur peau, dans leur chair, et surtout dans leur coeur.

" Certaines zones du Haut-Atlas, sont désormais totalement coupées du monde " Mohammed

Et la situation, là-bas, une semaine déjà après le séisme, est toujours tendue pour de nombreux habitants. D'après Mohammed, certains villages du Haut-Atlas sont encore plongés dans le chaos : " Les villageois qui ont une maison en béton ont pu rentrer chez eux, mais pas ceux qui ont une maison en terre. Beaucoup passent encore leur nuit dehors. Et en montagne, il fait très froid la nuit. Certaines zones sont totalement coupées du monde désormais, parce qu'elles ne sont plus accessibles. L'armée du Roi les ravitaille par hélicoptère".

Fatima Amar (troisième en partant de la gauche) entourée par les bénévoles Photo par jfp

Si certains, comme Hayat de Polignac, ont tout d'abord ressenti l'envie de partir aider sur le terrain, en sautant dans le premier avion, " pour aider les gens à reconstruire leur maison ", tous ont finalement décidé de rester sur place et d'aider comme ils le pouvaient. En réponse aux appels de la Mosquée, de l'Association Franco-Marocaine du Puy ou de l'Association Socio-Culturelle des Marocains du Puy.

" Face à une telle tragédie, je ne pouvais pas rester les bras croisés" Bilal, 20 ans, habitant du Puy

 C'est le cas de Bilal, 20 ans, qui habite le Puy : " J'ai de la famille au Maroc, ça reste mon pays de coeur et  face à une telle tragédie, je ne pouvais pas rester les bras croisés. Alors j'ai appelé l'association en leur disant que je voulais les aider ". Depuis une semaine maintenant, le jeune ponot ne compte plus les heures : " J'aide comme je peux, je réceptionne les dons et les colis, je charge les camions". Et c'est le cas de nombreux jeunes de son âge : " On dit souvent du mal des jeunes, mais là, je peux vous assurer, qu'ils ont répondu présents", tient à préciser Fatima Amar.

" C'est le coeur qui parle surtout, sans distinction de couleur ni de religion " Fatima

Comme d'ailleurs une grande partie de la population du Puy et du Département : " On est en relation avec des gens du Puy qui sont là-bas en ce moment. Deux convois sont déjà partis cette semaine et un autre partira dès lundi. Les gens ont répondu présents " se félicite Mohammed. Quant à Fatimaelle tient à rendre hommage à certaines pharmacies de la ville " qui ont donné énormément de médicaments". " Dans ce genre de situations catastrophiques, c'est l'Humanité toute entière qui parle, et le coeur surtout, sans distinctions de couleur ni de religion " conclue-t-elle. 

 

" Le Maroc a dorénavant surtout besoin de dons en argent

De nombreuses pâtisseries marocaines étaient proposées à la vente ce samedi matin Photo par jfp

 

Mais dorénavant, pour Fatima, " le Maroc a surtout besoin de dons en argent. Parce-que ça simplifie la logistique, et que ça permet d'acheter sur place ce dont les gens ont besoin tout en permettant à l'économie locale de se relancer un petit peu ". C'est la raison pour laquelle, l'Association Socio-Culturelle des Marocains du Puy organisait ce samedi matin, la vente de pâtisseries afin de récolter des fonds qui seront envoyés à certains de leurs membres, présents sur place, dans les zones les plus sinistrées, afin qu'ils puissent acheter des denrées alimentaires, des couvertures, des tentes ou du matériel médical. Et une fois encore, la générosité des ponots semblait au rendez-vous. 

Ceux qui le souhaitent peuvent  encore " faire des chèques, parce que c'est plus traçable " et les déposer à la mosquée du puy, tient à préciser Fatima, ou faire un don via ce lien :

 https://www.helloasso.com/associations/association-socio-culturelle-des-marocains-du-puy/formulaires/1

 

 

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
Valider