Une ponote de 20 ans part semer des sourires au Sénégal
Service public : « Le vase est archi plein et il déborde depuis très longtemps »
L'éducation, la santé, la préservation de l'environnement, la sécurité, la justice, la délivrance de prestations ou les services à la personne. Tous font partie du service public, et tous sont concernés par la revendication de meilleurs salaires. Ce 19 mars, une partie d'entre eux est en grève.
Dans le cadre d'un appel national à la grève lancé par huit syndicats, FSU, Unsa, CGT et FO avaient convié, dans le département, l'ensemble des fonctionnaires à se mobiliser ce 19 mars, sur la place Cadelade du Puy-en-Velay. Près de 200 personnes ont répondu présent pour former un cortège en direction de la préfecture.
Si aujourd'hui, ils ont décidé de s'unir pour manifester, c'est parce qu'ils se sentent tous concernés par des salaires insuffisants. C'est là leur revendication première : « Les revendications sont principalement sur le point d'indice. Ça fait quand même huit ans qu'on ne s'était pas mobilisé sur le point d'indice et on tenait vraiment à marquer le coup parce que ça fait tout de même quatorze ans qu'il est gelé », dénonce Gauthier Cordeau, membre de l'union départementale CGT et fonctionnaire du ministère de l'Environnement.
Cinquante points d'indice, soit 200 euros par personne
Il précise d'ailleurs également que « à point d'indice équivalent, les fonctionnaires ont perdu 15 % de pouvoir d'achat. Ce n'est pas normal. Et ce qu'on réclame entre autres, c'est l'indexation sur l'inflation, du point d'indice. » Et de poursuivre : « En gros en début d'année, on a donné cinq points d'indice à tous les fonctionnaires, c'est-à-dire à peine vingt euros. Ce qu'on réclame, c'est cinquante points, soit un peu plus de 200 euros par personne, pour suivre le coût de la vie. »
« Les primes, c'est bien, mais ça ne compte pas dans le calcul des retraites », Gauthier Cordeau, CGT
Outre le point d'indice, les fonctionnaires alarment sur l'importance d'une augmentation permanente des salaires plutôt que l'octroiement de primes à répétition. En effet, le représentant syndical décrit un système quelque peu reprochable : « Les primes, c'est un peu à la tête du client. Il y a des gens qui font bien leur boulot qui n'ont pas de bonnes primes et inversement. Nous (CGT, Ndlr), on défend ceux qui font bien leur travail, réalisent leurs missions. »
En effet, il souligne que selon les services publics, les primes peuvent représenter jusqu'à 30, voire 40 % de la rémunération. Puis il termine en rappelant que les primes ne participent pas au calcul des montants de retraite :« Les primes, c'est bien, mais ça ne compte pas dans le calcul des retraites. Alors c'est vrai que des fois à la fin du mois, on n'a pas l'impression d'avoir un mauvais salaire. Mais quand les collègues partent à la retraite ou quand ils sont en arrêt maladie, ça fait très mal.»
Les conditions de travail n'y sont pas non plus
Et en plus de la hausse des salaires, la plupart demandent par ailleurs des mesures leur permettant d'améliorer les conditions dans lesquelles ils travaillent. Notamment dans l'éducation, où Thomas Decoeur, également professeur des écoles, déplore : « On demande plusieurs choses. D'abord l'annulation des suppressions de postes qui ont été prononcées un peu partout en France en février, ou au moins la création de nouveaux postes, qui pourraient aussurer un meilleur système de remplacement. Ensuite, le retrait du "choc des savoirs", qui ne concerne pas uniquement le collège avec des groupes de niveau, mais aussi le premier degré avec de nouveaux programmes qui sont très prescriptifs et donc qui rognent sur la liberté pédagogique des collègues. »
Enfin, il évoque la « non mise en place des évaluations nationales qui vont se répandre à tous les niveaux et qui servent de pilotage au ministère pour sa politique qui est vraiment très centrée sur le français et les maths. Ce qui n'a pas fait ses preuves depuis vingt ans. »
La santé n'est pas en reste
Pour les fonctionnaires des établissements de santé, la grogne est la même. Les conditions de travail décrites depuis déjà plusieurs années ne cessent de se dégrader, et les professionnels de santé déplorent : « On est à bout. Il n'y a clairement pas assez de moyens, que ce soient financiers, matériels ou humains. »
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5 commentaires
Dans la bonne logique libérale et financière qui nous gère, y a pas de sous pour ceux qui travaillent.
Mais réductions d impôts (100 milliards par an pour les gens aises) et les spéculateurs immobiliers par ex, la y a des sous.
Étonnez vous pas que personnes ne veuillent bosser.
La solution juste : payer fort ceux qui travaillent fort, payer moyen ceux qui travaillent moyen et ne pas payer ceux qui ne travaillent pas. Mais, les syndicats défendent-ils ça ? Evidemment non. C'est pourquoi ils échoueront toujours. On ne peut pas demander une semaine des augmentations pour ceux qui bossent et la semaine d'après réclamer les mêmes pour ceux qui sont au chômage de longue durée ou qui restent au lit.
"Donne un cheval à celui qui dit la vérité, il en aura besoin pour s'enfuir" . Proverbe Afgan
Bref, pas grand monde quand même... Mais la plupart ont compris que depuis des années l'idéologie au pouvoir en France et et en Europe ne vise qu'à détruire les services publics. La lutte pour les salaires est juste mais un peu à côté de la plaque. Les électeurs règleront leurs comptes dans les urnes , et partout déjà tous se désengagent du monde du travail, motivations brisées .
Le travail perd son sens, se réduit à une entrée d'argent, alors c'est vrai qu'il vaudrait mieux manifester pour les salaires, ou aller à la pêche, ou faire son jardin , ou...
Pour ce qui est du privé, dans la santé ? LOL. Les médecins peuvent peut être y trouver leur compte, le reste du personnel y est clairement exploité. Les objectifs ? Ceux des actionnaires .
L :
Vu le nombre annoncé de manifestant ce mardi matin une centaine et même deux cents c'est bien peu par rapport à l'ensemble de la fonction publique. Et certaines professions comme les infirmières, personnel des EPHAD... seraient plus méritantes pour une augmentation de salaire. Et pourquoi pas se retourner dans le privé alors peut être meilleurs revenus mais aussi des objectifs à réaliser et plus la même garantie d'emploi. Il faut faire la bonne part des choses