Déraillement d'un train entre Saint-Étienne et Le Puy
Quand un hommage rime avec dommage
Lundi 16 octobre à 18h30 environ 200 personnes se sont réunies devant la mairie du Puy à l’appel d’une intersyndicale pour rendre hommage à Dominique Bernard. Si cette rencontre se devait être solennelle, sans couleur et sans politique, le syndicat FO a, selon de nombreux ressentis partagés par le public, gâché l’instant.
La CGT, la FSU, l’Unsa, Sud et Force Ouvrière (FO). Devant la gravité du drame survenu à Arras, où l’enseignant Dominique Bernard s’est fait massacré par un terroriste islamiste le 13 octobre, les différents syndicats de Haute-Loire s’étaient mis d’accord pour s’unir en pleine humanité. Sans drapeau à l’effigie de chacun, sans couleur, sans badge. Juste humain.
Avant ce moment de recueillement, ils avaient préparé un discours commun, qui devait être lu paragraphe par paragraphe avec une voix différente, chacun son tour. Et ensemble, il devait porter la gerbe de fleurs afin qu’elle soit déposée devant l’Arbre de la Liberté, celui dont l’écorce, les branches et les feuilles sont emplies des symboles et des valeurs de la France.
« Nous voulions faire un discours commun, humain et solidaire. Eux ne voulaient pas »
« C’est l’Unsa à l’origine de cette idée de fraternité, confie une adhérente de la FSU. Comme un peu partout dans le pays, nous avions convenu de faire un hommage citoyen et sûrement pas politique ou revendicatif ».
Le syndicat FSU poursuit : « La CGT, la FSU et Sud se sont aussitôt ralliés à l’Unsa. Mais FO n’était pas emballée. Finalement, après trois jours de travail et devant notre union, Force Ouvrière a finalement cédé, mais avec des contreparties. Nous, nous voulions faire un discours commun, humain et solidaire. Eux ne voulaient pas, préférant un texte plus revendicatif, montrant du doigt les défaillances du ministère. Quoi qu’il en soit, personne ne devait afficher son appartenance à tel ou tel syndicat ».
« Il est parfois nécessaire de cacher les drapeaux et les couleurs pour montrer que nous sommes avant tout des frères et des sœurs, main dans la main, ensemble contre la barbarie ». L’intersyndicale (sauf FO)
« Ce soir, devant la mairie du Puy comme devant toutes les mairies de France, cet hommage n’appelait qu’à l’unité »
La militante de la FSU, au titre de l’intersyndicale, répète alors : « Ce n’était pas le lieu ni le moment de faire le discours préparé par FO. Plus tard, nous en viendrons. Mais là, ce soir, devant la mairie du Puy comme devant toutes les mairies de France, cet hommage n’appelait qu’à l’unité. Il est parfois nécessaire de cacher les drapeaux et les couleurs pour montrer que nous sommes avant tout des frères et des sœurs, main dans la main, ensemble contre la barbarie ».
Nous avons tenté de contacter Vincent Delauge, secrétaire général FO, présent à l’hommage de ce lundi 16 octobre. En vain. Nous avons joint le siège de FO. Leur réponse : « Nous ne voulons pas revenir sur le sujet et nous n’avons rien à déclarer »
« Je pense qu’ils se sont clairement tirés une balle dans le pied »
Alors que la CGT, la FSU, l’Unsa et Sud respectent à la lettre l’accord intersyndical, FO dévoile alors ses grands drapeaux rouges devant plus de 200 personnes tout en lisant son propre discours sur sa propre sono.
Dans le public, les réactions ne se font pas attendre. « Je suis sidéré par cette récupération !, partage un homme. Ecœuré ! » Une autre dira : « FO n’a rien respecté. Les autres, par contre, ont été très dignes ». Ou encore : « Ce sont les seuls avec leur drapeau ! Sérieux ! Ils ont pas honte ? »
« Je pense qu’ils se sont clairement tirés une balle dans le pied, ce soir, se désole un troisième. D’ailleurs, ils ont vite rangé les drapeaux pour partir aussitôt. Et j’espère que cette image déplorable va leur coller à la peau pendant un sacré long moment ».
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8 commentaires
Le 16 octobre, Force ouvrière s’est livrée à une instrumentalisation sordide de la cérémonie. L’absence de scrupules, de respect envers les victimes et plus généralement envers toute altérité suscite l’indignation. L’image du syndicalisme a été ternie, la confiance des organisations syndicales envers Force Ouvrière ruinée. Pour ces organisations, il reste la fierté d’avoir adopté une attitude à la mesure de la gravité des événements.
Les mêmes militants souvent de FO membres du nébuleux POI investissent LFI pour en faire un parti de plus en plus inaudible. Stratégie d'entrisme toujours d'actualité vieille de plusieurs décennies, pour quel résultat? La perte de crédibilité, la désunion, les travailleurs et syndicats marginalisés dans leur lutte?
Comme d'habitude, FO semble penser à son appareil syndical avant tout. Il y a un moment pour tout, respecter le deuil est une valeur que semble pas partager certain. Trouver des responsabilités vient ensuite. J'ai un peu honte pour les collègues, pour notre collègue décedé,
Faire des revendications politiques à l'occasion d'un rassemblement tel que celui-ci, c'est une HONTE. Tout le monde dit il faut faire face, rester debout et FO même la politique ? On n'est pas sorti de l'auberge.
Un hommage nécessaire ouvert à tous les soutiens de l'Ecole et de ce qu'elle représente. Le reste n'est qu'instrumentalisation d'un moment de recueillement.
FO a fait du FO, en ce lieu, en ce moment ... que dire ? Lamentable
Merci aux syndicats d’avoir invité la population à rendre hommage à la mémoire de Samuel Paty et Dominique Bernard, victimes de terroristes islamistes.
Avec le terrorisme qui est l’expression ultime de la lâcheté et de la barbarie, il n’y a pas de « mais » en démocratie, on le condamne.
Une honte votre article au moins fo accepté de dire qui est vraiment responsable il faudra combien de morts pour que le gouvernement fasse de l'école un lieu paisible au lieu de ça toutes les réformes réduisent les postes en fait Macron et son gouvernement sont en train de détruire l'école comme ils l'ont fait pour l'hôpital et pour votre gouverne encore heureux qu'il y ait des syndicats qui dénoncent ça et pas les autres les bénis oui oui du gouvernement