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La crème des graffeurs au Puy-en-Velay
Rare. Voire inédit ! Six artistes « tagueurs » à la renommée planétaire se sont retrouvés dans la vaste cour du Conseil départemental à l’occasion de l’événement Alti Grafitti. Le ponot Dege et ses cinq complices ont investi chacun un espace pour transformer des panneaux de bois en des chefs-d'œuvre impressionnants.
Hopare de Paris, Does des Pays-Bas, Kalouf de Lyon, Aero de Rennes, Gris1 de Polignac et Camille Alberni, alias Dege, du Puy-en-Velay. Ce sont les six mercenaires qui ont pris d’assaut les façades du Conseil départemental à grand coup de bombes et de talents.
Chacun dans leur style, les graffeurs imposent alors leur monde acrylique sur des panneaux de plusieurs mètres carrés. En toile de fond, les belles pierres sombres du Département. En toile de son, les souffles presque ininterrompus des aérosols qui donnent vie au vide, qui offrent aux blancs des toiles une identité colorée. Et un message.
« Au delà de la performance, chaque pièce est une forme de véritable expression humaine, partage Dege. De mon côté, je vais peindre deux chimpanzés, une maman et son petit. Ceci pour rappeler à quel point ces animaux, et bien d’autres avec, sont menacés d’extinction ».
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Vendredi 23 juin, le vernissage de l'exposition a été inauguré par Corinne Bringer, déléguée à la culture et au patrimoine du Conseil départemental. "Cet événement c'est bien plus qu'une exposition et une rencontre entre des toiles et des murs. C'est une célébration de la créativité, de l'expression libre et de l'énergie vibrante qui caractérise le street art."
"Nous avons voulu cette alliance entre le patrimoine remarquable de notre ville haute du Puy et la talent reconnu de ces artistes. Nous avons ici des artistes à la renommée internationale. Nous avons voulu leur offrir un terrain de jeu à la hauteur de leur talent. Quand ils sont arrivés dans la cour d'honneur ils ont fait "Wahou !" et c'est à notre tour en découvrant leur oeuvres de faire "Wahou !" conclue l'élue départementale.
Jusqu'au 31 août, les œuvres monumentales resteront alors dans l'écrin de l'institution. Certaines seront ensuite transférées au festival d’Aurec-sur-Loire puis dispatchées dans le territoire altiligérien pour occuper des Ehpad, des collèges ou des foyers de jeunes.
« Le street art et le patrimoine bâti sont souvent complémentaires. Tandis que le premier a besoin de murs de façades de grandes surfaces pour exister, le second a besoin de renouveau pour se démarquer ». Marie-Agnès Petit, Présidente du Conseil départemental
« Les graffeurs que vous voyez là sont respectés dans le monde entier »
Le graffeur altiligérien, fierté départementale en le matière, rappelle le côté unique de voir réunis ces artistes exceptionnels. « Si beaucoup ne peuvent avoir conscience de ça, les graffeurs que vous voyez là sont respectés dans le monde entier par leur travail ahurissant, assure Dege. Nous sommes tous d’accord par exemple que Does est le meilleur lettreur au monde ».
« Bien sûr que non le graff n’est pas réservé qu’aux garçons »
À la question de savoir si la discipline est exclusivement masculine au vue des représentants présents, Dege confie son mea culpa : « En fait, c’est ma faute, livre-t-il, confus. C’est une grosse erreur de ma part sur l’organisation. Mais en tous cas, pour répondre à la question, bien sûr que non le graff n’est pas réservé qu’aux garçons. Au contraire même ! Dans le monde, il y a des graffeuses qui sont incroyables, juste époustouflantes ! »
Le 15 décembre, date à marquer d’une croix pour les fans de cultures urbaines...et de NTM
Et côté projet pour Dege ? « Là, je reviens d’Arès à Arcachon pour un large graffiti, indique-t-il. Prochainement, je vais m’occuper d’une importante façade à Freycenet-la-Tour. Ensuite, direction le festival d’Aurec-sur-Loire en septembre ».
Camille Alberni souligne aussi : « Le 15 décembre est une date importante pour moi. J’invite toutes les personnes du Puy sensibles à cet art à venir au vernissage de mon exposition au Département dans la galerie Jean Claude Simon. En parallèle, il y a aura mon camarade Kalouf et un breaker de NTM qui seront là pour expliquer comment ils ont importé le Hip hop en France dans les années 1980 ! ».
Nicolas Defay et Valentin Bonnefoy
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3 commentaires
Bravo ! C'est superbe ! La cour du C.Départemental est accessible à tous.
J'ai l'impression que les graffeurs qui jusque la cultivaient une certaine liberté , travaillaient sur des supports originaux, ont été mis en cage ainsi que leur oeuvre ... Dommage
Merci pour ces belles images , on aurait peut-être pu choisir un endroit plus accessible au "bon peuple" qui ne soit pas plus ou moins "réservé" à une certaine catégorie comme le sont les élus