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Les chaines low cost signent-elles la fin des salles de sport indépendantes ?
Au Puy, les chaines de salles de sport s'implantent de plus en plus. Le géant Basic-Fit a ouvert une nouvelle salle à Brives-Charensac fin avril. Et si certains attendent leur arrivée avec impatience, ces chaines portent préjudice aux salles de sport indépendantes. Ces plus "petites salles" risquent-elles de disparaitre au détriment des grandes chaines multinationales ?
Keepcool, l'Orange Bleue, et maintenant Basic Fit. Depuis peu ces nouvelles venues attaquent le marché avec des abonnements mensuels défiant toute concurrence. Ces chaines prennent de plus en plus de place et les indépendants ont du mal à résister.
Des offres alléchantes
9.99€ par mois les deux premiers mois puis 29.99€ par mois. Avec les frais d'inscriptions et un sac de sport offerts pour tout nouveau forfait. C'est ce qu'on peut lire sur le site du géant néerlandais du fitness. Des prix alléchants, qui en attirent plus d'un. En particulier les 18-25 ans qui sont les plus nombreux à s’abonner. Pascal, nouveau sur le bassin du Puy et habitué de la chaine, avait hâte de son ouverture. "J'étais inscrit chez Basic Fit à Arles et maintenant que j'ai déménagé j'attendais avec impatience son ouverture. J'y suis allé le premier jour." Lui qui est inscrit depuis un an maintenant dans le groupe, aurait du mal à changer "Les prix sont attractifs, le matériel est neuf et on a vraiment beaucoup d'équipement. C'est un super rapport qualité-prix".
Ce qui attire particulièrement, hormis des prix Low Cost pour les petits budgets, ce sont aussi l'ensemble des services proposés 7 jours sur 7 et sur tout le territoire (plus de 1250 Basic-fit en Europe). Ajoutons de très larges plages horaires (6 h à 22 h 30 en semaine) Des machines haut de gamme et des salles de cours collectifs, avec une vidéo guidée de la séance souhaitée. Ou encore un service à domicile avec l'application avec des exercices proposés. Il y a même un service de distributeur automatique de boisson ou de produits énergisants. Bref, tout pour faciliter la séance au client, à moindre cout.
Des prix cassés mais pas la même prestation
Forcement, quand on est une grande chaine, a plus d'un 1,89 milliard d'euros de capital, et avec 3 millions d'inscrits, il est plus facile de baisser les prix.
« On ne peut pas lutter » - Philippe, gérant de Studio Fitness 43
Des offres "agressives" comme les appelle le gérant de Studio Fitness 43, basé à Brives-Charensac. "L'humain ça se paye, on ne peut pas lutter". Dans son club de 800 adhérents, créé il y a 12 ans, il y a cinq coachs, tous éducateurs sportifs. Alors forcément, les salaires ont un coup qui se répercutent sur le prix de l'abonnement.
Depuis quelques années, l'implantation de ces chaines sur le bassin a des conséquences sur sa salle indépendante. "Depuis l'ouverture de Basic-Fit, on a déjà perdu des clients. "On en a qui sont déjà partis et on ne peut pas les retenir."
Une situation qui inquiète les indépendants
Une généralisation de ce genre de clubs partout en France qui suscite de nombreuses interrogations de la part des salles autonomes. "Ça nous rend triste forcément, on se demande si dans 5 ans il y aura encore des salles indépendantes à cette allure".
Pour Philippe et sa femme Christine, cogérante, cette situation les préoccupent forcément, même s'il tente de garder la tête haute. " On savait qu'ils viendraient un jour ou l'autre, ça nous affecte forcément, mais on ne veut pas céder à la peur ou à la panique, sinon on n'avance plus. Et pourtant, ils l'ont vu chez leurs confrères des grandes villes, certains, à cause des géants, n'arrivent pas à résister. "Beaucoup de club ferment et les gens n'ont pas conscience qu'en allant chez eux ça fera couler les indépendants comme nous. C'est un peu comme aller dans un supermarché plutôt que chez l'épicier du coin".
Alors avant de voir partir leurs adhérents, ils souhaitent les alerter et les informer. "On veut qu'ils partent, mais qu'ils soient conscients de l'impact de ces chaines sur les petits clubs, si dans cinq ans il n'y en a plus, qu'ils ne regrettent pas leurs choix".
"On va tout faire pour garder le bateau à flot"
Alors pour ces deux gérants, pas question de baisser les bras. "On va tout faire pour garder le bateau à flot" expliquait Christine. Car depuis 12 ans, cette salle de sport est leur bébé. Ils ont mis toute leur sueur pour qu'elle puisse vivre et plaire aux adhérents, dont certains, sont fidèles depuis le tout début.
Aline est arrivée au club à son ouverture. On a pu la rencontrer quelques minutes avant son cours collectif de Pilates. Ici, elle s'y retrouve et n'a pas envie d'aller dans de grandes salles de sport. " Ici il y a de l'écoute, un réel suivi, ils nous prennent en charge de A à Z et on peut évoluer avec eux depuis des années".
Un contact et une proximité que partage aussi Nicolas, membre du club depuis 10 ans. Lui a commencé un peu par hasard dans ce club, et depuis, n'en est jamais parti. "Je suis venu la, je n'étais pas sportif du tout, j'y connaissais strictement rien, il me fallait quelqu'un pour me guider et j'ai trouvé ca ici". Avec une pérennité des coachs soulevés par Aline, qui la rassure et qui forme "une grande famille". "Moi, c'est ce que je recherchais parce qu'aller dans une salle pour se regarder dans un miroir, ce n'est pas pour moi", plaisantait Nicolas.
Alors quand on leur demande s'ils ont déjà évoqué la possibilité d'aller dans une chaine de fitness : "Ah non, jamais ! Je pense que je ne retrouverai jamais ce suivi et ce relationnel qu'on a ici. On n'est pas prêt de partir !" rajoute Nicolas.
Des salles "déshumanisées"
Certes les services à bas couts donnent envie, mais prix cassés obligent, le service rendu n'est pas le même que dans des salles plus classiques. Dans une majorité des clubs, les coachs sont pour la plupart remplacé par des cours virtuels à base de vidéos. Même chose pour le suivi, dématérialisé sous forme d'application. Si vous voulez suivre un entraînement avec un prof chez Basic-Fit ? Il vous en coûtera 5 euros pour quatre semaines. "On est en face de machine, on court devant des télévisions, il n'y a plus rien d'humain dans ces salles", explique Philippe avec dépit. Pour ce gérant indépendant, ces chaines ne sont pas pour lui des salles de sport mais "des gestionnaires de matériels". "Les gens sont attirés par ce qui brille, et forcement là-bas ça brille, mais quand on y va : pas tant que ça en fait".
Le gérant regrette également l'implantation de la nouvelle salle aux couleurs oranges sur la cote de Tireboeuf, a quelques minutes de sa salle. Pour lui, ces implantions sont à la limite du déloyal. "Ce sont des salles vampires, ils piquent la clientèle sur des secteurs qui fonctionnent bien et ils s'implantent. C'est leur business !" colère Philippe. Mais l'éducateur sportif n'a pas dit son dernier mot.
Miser sur l'accompagnement personnalisé
À l'autre bout du spectre, dans les salles indépendantes, la volonté est tout autre. Ici, on vend une expérience. Peut-être plus chère, mais pour eux, le métier n'est pas le même. "On est tous éducateurs sportifs ici, on cherche à avoir un suivi individuel et connaitre vraiment chaque adhérant." Alors certes, ici, pas d'application ou de machines flambant-neuves ou encore de Sauna comme dans certaines franchises, mais un côté familial que la salle cherche à mettre en avant.
Pour rester dans la course, contre les géants low-cost, Studio Fitness 43 cherche à s'adapter et propose désormais des interventions dans les entreprises. Une part de trésorerie supplémentaire pour anticiper au plus tôt les possibles dommages des chaines et tenter de ne pas faire couler le navire.
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4 commentaires
De plus, ces salles de sports ne sont que des "couvertures" pour des rencontres malsaines, artificielles !
Ces pratiques, dématérialisées, robotisées, ne permettent plus d'être HUMAIN !
Si des extra-terrestres ou des humains du passé, ou même des humains contemporains vivant en total harmonie avec la nature dans des contrées isolées découvraient ces nouvelles pratiques sportives, je pense qu'ils n'en comprendraient pas trop le sens profond. Mais dans une société ou tout s'artificialise, ou l'on vit dans une hyper réalité, ou l'on ne cherche plus à etre cohérent, alors ce genre de lieu à le vent en poupe.
"Dis papa/maman, c'est vrai qu'en 2023, les gens roulaient en voiture pour aller courir sur un tapis à la salle de sport ?"
La salle de sport est une invention moderne. Autrefois, on coupait son bois, on faisait le jardin, son pain, ses vêtements, etc., pas besoin alors de salle de sport ! Grâce au pétrole et à l'électricité, chaque Français possède aujourd'hui 600 esclaves énergétiques qui turbinent pour lui en permanence (pour manger, se déplacer, se chauffer, se vêtir, etc.). Avec un coût phénoménal pour l'environnement. Et si on mettait au moins dans les salles de sport des machines qui servent à quelque chose ? Des lave-linges à pédales, des générateurs d'électricité, etc. ?