Retraites : une mobilisation entre casserole et muguet

Par Valentin Bonnefoy , Mise à jour le 01/05/2023 à 13:00

En ce 1er mai 2023, jour de fête du travail, des milliers de manifestants se sont donnés rendez-vous sur la Place Cadelade pour la 13e mobilisation contre la réforme des retraites. 8 000 manifestants étaient présents selon les syndicats, 3 200 selon la préfecture.

Lundi 1er mai, il est à peine 10h sur la Place Cadelade, le ciel est voilé, le muguet se vend déjà à la sauvette, la circulation est déjà coupée, et une petite poignée de manifestants sont déjà sur place pour prendre le départ avec le cortège à 10h30.

"On doit travailler plus pour gagner moins"
Dont Annick, qui vient de Perpignan où elle vit depuis une vingtaine d'années et qui vient passer ses vacances au Puy-en-Velay d'où elle est originaire. "On doit travailler plus pour gagner moins. Personnellement je n'ai pas envie de travailler plus. J'ai terminé mes études à 24 ans, si on rajoute 43 ans, ça fait un départ à la retraite à 67 ans pour avoir ma retraite sans décote". Professeur-documentaliste dans un collège, Annick se questionne pour les prochaines générations : "ils ne vont vraisemblablement pas avoir de retraite. Les études sont de plus en plus longues. Que vont-ils avoir ?".

"Un retour en avant de la retraite à 60 ans"
La place se remplie progressivement au son des musiques. Puis le ballon de la CGT sur le camion éponyme du syndicat se gonfle. À ses abords, Pierre Marsain, secrétaire-général de la CGT Haute-Loire, a préparé son discours et s'apprête à rejoindre le cortège. "Nous sommes fier de ce nouveau rassemblement. Trois mois de mobilisation c'est très conséquent, et nous continuerons jusqu'à abrogation de cette loi" déclare t'il. "On croit à un retour en avant de la retraite à 60 ans". Ce dernier approuve la dimension symbolique de se mobiliser le 1er mai : "S'il y a bien un jour férié qui a été gagné par les organisations syndicales c'est le 1er mai. C'était à l'origine pour la réduction du temps de travail sur la journée, aujourd'hui c'est pour la réduction du temps de travail dans la vie", conclue le responsable syndical avant de se noyer dans la foule et de donner rendez-vous pour les "très probables" prochaines mobilisations.

"Le gouvernement est trop loin du peuple"
10h30 passé, le cortège s'élance. Aux habituels chants, drapeaux, camions estampillés, pancartes engagées s'ajoute le bruit de quelques casseroles que certains manifestants prennent plaisir à faire sonner. Autre nouveauté : le parcours. Course du 1er mai oblige, ce dernier a été légèrement modifié pour prendre quelques détours inhabituels, de quoi surprendre quelques usagers, tel que ce gérant de café ponot qui se demande quand sera enfin passé le cortège pour rejoindre son lieu de travail. Pas coutumier de ce genre de mobilisation, ce dernier donne raison à son activité : "Les salaires augmentent malgré nous, mais nous, on ne peut pas augmenter nos prix". Néanmoins, le patron n'est pas étonné de cette mobilisation : "La gouvernement est trop loin du peuple".

Entre 3 200 et 8 000 manifestants
Le cortège s'arrêtera finalement en haut du Breuil, où Pierre Marsain prendra la parole pour parler d'un 1er mai historique du fait de la mobilisation intersyndicale et d'ajouter "N'en déplaise à l'exécutif, la colère ne retombe pas et l'action se poursuit pour la non application et l'abrogation de cette réforme des retraites". À l'issue de la mobilisation les syndicats annonçaient 8 000 manifestants, la préfecture en annonçait presque deux fois moins, soit 3 200.

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5 commentaires

mer 03/05/2023 - 15:25

Eviter que le pouvoir ne s’exerce non pas dans par la rue mais au niveau d’un président élu au suffrage universel et du parlement, c’est précisément ça le rôle d’une démocratie parlementaire notamment en temps de division ou de crise, et c’est exactement ce rôle là que De Gaulle (instigateur de la Veme République) a assigné a l’organisation et aux instituions actuellement en place. L’expérience a montré que ce régime est solide et qu’il a pu éviter dans un passé pas si éloigné que ne réapparaisse « l’ingouvernabiite » du pays telle que vécue notamment sous la IVeme république. .
 

 

mar 02/05/2023 - 07:16

L : Manifester, défilés oui mais casser non....et à chaque fois c'est ainsi au niveau nationale. Hier 1er mai plutôt manifestation contre réforme de la retraite que défilé du 1er mai. Parmi ces manifestants qui défilent combien sont ils à ne pas avoir été voté aux dernières élections présidentielles? sans doute une très grande majorité (puisque 1/2 électeur n'a pas voté). Alors quand on ne participe pas au vote on ne critique pas c'est la moindre des choses.

lun 01/05/2023 - 20:34

Les syndicats (et le peuple qu'il représente) ont oublié le sens profond de la Fête du travail. En théorie, il s'agit d'un rassemblement apolitique autour de réflexions pour améliorer les conditions d'emploi, il s'agit aussi de reconnaître l'utilité du travail et de célébrer les travailleurs. Malheureusement, ils ont transformé ça en diatribe contre la réforme des retraites et en anti-macronisme primaire. Ce matin, dans la rue, personne ne parlait de travail mais uniquement de retraite, de chômage et de Mélenchon. L'évolution du syndicalisme comme de la gauche les font courir à leur perte. Jadis, Laguillier s'adressait aux travailleurs en leur faisant honneur, aujourd'hui ils ne défendent que les retraités et les chômeurs en dénigrant ceux qui se lèvent le matin.

lun 01/05/2023 - 18:42

Combien parmi les manifestants ont voté Macron ? Il faut assumer maintenant

lun 01/05/2023 - 18:36

J'ai 62 ans et je dois travailler encore pour des raisons financières (situation intitulée "les accidents de la vie")! je suis fatigué..mon corps est douloureux. Je me lève à 6 h et rentre après 19 h.Cette réforme n'a pas été expliquée sur la situation des régimes. L'absence d'explications ne permet pas d'accepter. Les régimes spéciaux d'EDF, de la RATP, de la SNCF sont trop favorables : il fallait commencer par les supprimer avant de s'en prendre à tous les français (je fais ce constat suite à discussion avec un ancien cadre supérieur de la CNAM devenu consultant pour les particuliers sur la retraite).De plus, derrière cette réforme, il y a l'UE qui demandait des efforts publics. A droite comme au centre,les français sont en colère, j'en fais partie pour mes enfants!

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