Bac : c'est parti pour les 1600 lycéens altiligériens

     13:00

Tic tac tic tac tic tac. Le compte à rebours est lancé. Dans la cour de Simone Weil, les élèves s'agitent et se retrouvent pour discuter et partager leurs appréhensions autour de rire et de chamailleries. Des élèves qui se font la bise, "se check" ou encore se prennent dans les bras à moins d'une heure du début des épreuves pour se souhaiter bon courage. À une heure du début des épreuves, chacun sa technique pour déstresser.

Sofia, assise sur un banc dans le hall du lycée, révise ses dernières notes pour tenter d'enregistrer les éléments sur lesquels elle doute encore. " Je remets la mémoire en éveil, juste avoir les cours sous la main ça déstresse un peu". Des fiches bleues et roses, quelques notes surlignées au fluo. Des petites astuces qu'elle a mises en place pour mieux mémoriser ses cours.

Mais c'est aussi tout un travail de suivi des cours et d'assiduité sur l'année. " Il faut bien écouter en cours, être attentif, faire des annales et s'entraider entre camarades pour réviser ensemble". De l'entraide qu'ont d'ailleurs profité une soixantaine d'élèves le matin même des épreuves, au lycée, où ils ont pu réviser à l'aide de leurs professeurs et s'entrainer une dernière fois avant la vraie épreuve. 

     13:10

Pour d'autres, plus question de réviser. Il est temps de décompresser et de se préparer psychologiquement. 

" J'ai bossé tout le week-end, de 6 heures à 17 heures non stop, tout est joué c'est fini, faut y aller  !"

Chloé dans son groupe d'amies discute de ses révisions du week-end et de ses appréhensions par rapport au dernier chapitre qu'ils n'ont pas eu le temps d'aborder, notamment en SES (Sciences Économiques et Sociales). Ses lacunes, elle les connait. Alors, elle partage ses doutes et demande les derniers conseils à ses amis. " Le travail a été fait, j'ai bossé tout le week-end, de 6 heures à 17 heures non-stop, mais on n'est jamais à l'abri de tomber sur un sujet qu'on ne maitrise pas", confie la jeune lycéenne. Confiante quant aux épreuves à venir, Sacha, dans le groupe d'amies, passe son épreuve de spécialité de Géopolitique. "Confiante oui, mais ça reste une épreuve assez conséquente, on a toujours l'impression que c'est déterminant pour la suite alors un peu stressée quand même".

1/3 de la note finale

Les épreuves de spécialité que passent pour la première fois 536 000 élèves en France, 1649 en Haute-Loire, comptent pour 32 % de la note générale des élèves. Et c'est la première fois que les élèves expérimentent la nouvelle version du Bac, auparavant entravée par le covid notamment.

" C'est la génération qui a vécu de plein fouet le covid sur tout leur parcours lycéen", rappelle la proviseure de Simone Weil, Yoanna Sauvan- Graindorge. Alors pour les 365 élèves de terminales de l'établissement qui sont en épreuve, "on a envie que ça se passe bien et que tout soit en ordre pour eux. 

     13:20

La Proviseure, justement, passe de classe en classe, couloir par couloir, toilettes par toilettes pour vérifier que tout soit en ordre et prêt pour accueillir les lycéens. D'abord pour le plan Vigipirate, pour s'assurer qu'aucun objet malveillant soir présent, mais aussi pour éviter les possibles tricheries (avec des antisèches collées aux toilettes par exemple).

Dans les couloirs, des élèves, certains révisant encore, d'autres discutant au coin des toilettes. "C'est bon, vous êtes prêts ?", demande la Proviseure à un groupe de trois candidats attendant d'entrer dans leur salle, fiche encore à la main. "Oui, prêt de chez prêt !", sort l'un deux, le moins stressé des trois. 

   13:30

Plus que quelques minutes avant de rentrer en classe, 20 minutes avant le début de l'épreuve selon le protocole. Les élèves regardent, attentifs, leur classe où ils passeront l'épreuve, se demandant s'ils seront séparés ou non de leurs amis pendant l'examen. 

"On ne peut plus reculer, il faut se jeter dans le grand bain, et on va donner ce qu'on peut donner", nous confie Sacha. Un grand bain, plus tôt dans l'année pour la première fois. Car c’est la première année que les épreuves de spécialité du bac ont lieu en mars.

Elles démarrent ce lundi 20 mars jusqu’à mercredi 22 mars alors qu'elles avaient lieu en mai l'année dernière. Trois journées banalisées pour les autres lycéens, de seconde et première qui n'ont pas cours durant les épreuves. Et pour cause : les professeurs sont tous mobilisés pour surveiller les futurs bacheliers.

Ici, 50 personnels ont été mobilisés pour surveiller les 244 candidats en général et 121 en professionnels dans les 19 salles de classes réquisitionnées pour l'occasion. Malgré quelques appréhensions, suite aux grèves et aux mobilisations annoncées des enseignants, au lycée Simone Weil en tout cas, aucun personnel ne manque malgré 5 professeurs "covidés" et remplacés. 

13h38

Les lycéens arrivent devant leurs salles attribuées, chacun avec sa carte d'identité et sa convocation à la main. "Vous sortez bien carte d'identité, téléphone portable dans le sac et on les met derrière moi ! », expliquait la surveillante de la salle B202. Plus question de sortir les cahiers ou les téléphones. Tout doit être rangé dans les sacs et déposé derrière le bureau du surveillant. Car il faut le rappeler, la fraude est très sévèrement punie au bac :  si un élève est surpris en train de tricher, quel que soit le moyen utilisé, l'élève peut être interdit de passer un examen durant les cinq prochaines années, bac comme permis ou de conduire ou toute autre épreuve. 

13: 45

Les derniers retardataires se font taper sur les doigts par la proviseure "Allez, il est l’heure ! On se dépêche ! " Les autres, déjà en classe, préparent leur feuille d'examen avec leur nom et prénom. 

D'autres, un peu stressés, ont bien préparé leur table : les stabilos rangés par couleur, la calculatrice bien centrée. Les plus préparés ont même pensé à leur casse-croûte avec des gâteaux et une bouteille d'eau. 

     13:50 

Les enveloppes arrivent dans les salles d'examens. La pression monte chez les candidats à la vue de cette grande enveloppe marron. Dedans : le précieux sujet. Dans les salles, le silence. Le sérieux a désormais gagné les étudiants, soucieux pour leur avenir. La proviseure ose casser ce silence en chuchotant un "Courage à tous" qui a le bénéfice d'en faire sourire certains.

Les minutes qui passent deviennent interminables pour les plus stressés, mâchouillant leur stylo ou tapotant sur la table avec leurs doigts. On attend maintenant que 14 heures sonne pour retourner les sujets, la boule au ventre bien présente pour ce premier grand examen pour certains. 

     14:00

Ça y est ! C'est parti pour 3 heures et demie d'examen, 4 heures pour les tiers-temps. Les lycéens découvrent leurs sujets. Parmi eux, des visages de soulagement, d'autres de panique. Ils ont jusqu'à 17 heures pour tenter de retranscrire tout ce qu'ils ont appris depuis septembre et tenter de décrocher la meilleure note pour le précieux Sésame. 

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