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Carte scolaire : une seule classe "sauvée" sur les treize menacées
Parents et syndicats se sont retrouvés une fois encore devant les grilles de la préfecture ce lundi 13 mars. Dans le bâtiment d’État s’est joué l’avenir de 13 classes et de postes d’enseignant. « Ce qui a été décidé ce soir est historique tant au niveau du sabrage arrêté par le Préfet et l’IA que par l’absence de dialogue imposée par ces institutions ! », déplore Laurent Berne, FO.
Les fonctionnaires de la préfecture de la Haute-Loire ont à présent l’habitude de voir à leur fenêtre des pancartes en carton, noircies de noms d’école, de communes et de revendications. Blesle, Marcel Pagnol, école Michelet, Aiguilhe, Aurec,...« Touche pas à mon école », « À 3 élèves près, 178 sacrifiés », « Non à la fermeture de la 3ème classe », « Classe fermée, village déserté »…
Une autre manifestation s’est ainsi déroulée devant l’édifice pour protester contre le projet de carte scolaire présenté par Marie-Hélène Aubry, Inspectrice de l’Académie de la Haute-Loire. En jeu, la fermeture de 13 classes et autant de postes d’enseignant, ajoutée à 5 postes spécialisés évoluant en RASED (Réseau d'aides spécialisées aux élèves en difficulté) et SESSAD (service d'éducation spéciale et de soins à domicile).
Au terme du CDEN qui s’est terminé vers 20 heures lundi 13 mars, une seule classe a été sauvée des 13 fermetures prévues. L’école de Bains conservera ainsi sa classe. D’après le syndicat Unsa 43, « l’IA n’a pas justifié son choix envers cette école plutôt qu’une autre »
« Mr le Préfet et elle-même refusent de recevoir les parents pour la deuxième fois »
« Je siège au CDEN qui se tient ce soir (Conseil Départemental de l’Éducation Nationale) et j’ai suivi le CSA (Comité Social d’Administration Académique) précédent, explique Laurent Berne, représentant Force Ouvrière. Je connais donc très bien le dossier et également la façon de faire de Madame l’Inspectrice d’académie ».
Il précise : « Mr le Préfet et elle-même refusent de recevoir les parents pour la deuxième fois consécutive alors que nous les avions avertis de notre venue. Aucune discussion ne semble possible avec ces deux pions institutionnels ! »
La carte scolaire présentée au CDEN lundi 13 mars en soirée a recueilli 17 voix contre, une abstention et 3 refus de vote. « Elle est désavouée par la majorité des membres présents et n'obtient aucun vote favorable », précise l’Unsa 43
Laurent Berne ajoute : « Effectivement, aucune loi ne les oblige à recevoir une délégation de parents. Par contre, Marie-Hélène Aubry a présenté au CSA une carte scolaire refusée par l’ensemble des syndicats présents. La loi exige à ce moment là que se tienne un second CSA. Chose qui n’a jamais été faite ».
« Jamais si peu de volonté de dialogue n’a été imposée en Haute-Loire »
D’après Laurent Berne, lors d’un CDEN, sont invités plusieurs entités pour débattre et voter la carte scolaire. Les syndicats, les DDEN (Délégué Départemental de l'Éducation Nationale), les parents de l’APE (Associations des Parents d’Elèves), les élus du Conseil régional, l’IA et le Préfet discutent ainsi des heures durant sur le sujet.
« Mais même si nous avons tous voté contre à l’unanimité, l’Inspectrice d’Académie et le Préfet ont tout pouvoir. Nos votes sont juste consultatifs ». Laurent Berne
Le problème est justement le mot « discussion » qui, selon Laurent Berne, n’a aucun sens avec Marie-Hélène Aubry. « Cela fait 13 ans que je siège au Conseil Départemental de l’Éducation Nationale, mentionne-t-il. Jamais si peu de volonté de dialogue n’a été imposée en Haute-Loire depuis l’arrivée de Madame l’Inspectrice d’Académie. Nous ressentons un mépris total de sa part ! »
Ci-dessous, la vidéo de la mobilisation avant la tenue du CDEN (intervention de Laurent Berne et Vincent Delauge)▼
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3 commentaires
bb vous analysez très bien la situation. Malheureusement, le mammouth ne sera jamais dégraissé puisque syndicalistes comme bureaucrates passifs, qui cassent la machine de travail et fuient les élèves détiennent aussi les commandes.
Il suffit de supprimer les postes des planqués style ex "super bons profs" ou "COP méritants" de l'inspection académique ou du rectorat (chefs de bureau, sous-chefs des sous-chefs, ingénieurs pédagogo...) pour faire des économies et maintenir des classes. Le gras du mammouth est dans les bureaux, un monde feutré, bien loin du terrain...
L'état continue de saigner la ruralité. Il préfère renflouer les actionnaires du CAC 40 en défiscalisant les multinationnales. Et tant pis pour l'avenir des jeunes.