Tension sur la ligne de bus Chaspuzac-Blavozy

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 12/07/2024 à 06:00

Au départ de Blavozy, et passant par différentes communes, des navettes de cars ont été mises en place depuis janvier 2023 au profit des salariés de Sabarot, de la Maroquinerie ou encore de Lou Légumes, entreprises implantées à Chaspuzac. Mais surprise... la ligne a été totalement suspendue durant les mois de juillet août au grand dam de ses utilisateurs.

Du 8 juillet au 31 août, les quatre départs de bus de Blavozy et les cinq retours de Chaspuzac ont été supprimés. Si cette décision de la Communauté d’Agglomération reste temporaire, englobant les deux seuls mois de vacances scolaires, elle fait tout de même grincer des dents certains des habitués de la ligne.

« Comment doivent s’y prendre celles et ceux qui n’ont que cette solution de mobilité ? »

« Sous prétexte que ce sont les vacances estivales, les bus doivent s’arrêter ?, lance une salariée de la Maroquinerie, entreprise d’envergure à Chaspuzac. Les enfants sont, certes, en vacances durant ce laps de temps. Mais ce n’est pas le cas des travailleurs ».

Elle précise : « Comme la plupart des salariés ici, nous avons trois semaines de vacances. Le reste du temps, nous devons nous rendre à notre poste. »

Elle pose alors la question à la Communauté d’Agglomération du Puy-en-Velay, propriétaire des lignes de bus : « Comment doivent s’y prendre celles et ceux qui n’ont que cette solution de mobilité ? Le covoiturage, c’est bien beau. Mais ce n’est pas fiable. Notamment quand on commence à 5 heures du matin et qu’on termine à 20 heures. »

« L’année dernière, en période de juillet-août 2023, les bus étaient quasiment vides »

Interrogé par Zoomdici, Jean-Paul Bringer, vice-président délégué aux transports et la mobilité, nous éclaire quant à cette suspension estivale. « Déjà, il faut préciser que cette ligne a été mise en route dans le cadre d’une expérimentation. En ce sens, il y a effectivement des rotations à hauteur de treize créneaux horaires pour les salariés de la ZA de Chaspuzac, au départ de Blavozy, en passant par le Puy et Espaly-Saint-Marcel. »

L’élu de l’agglo continue : « La principale difficulté rencontrée est le spectre horaire très large qui diffère d’une entreprise à une autre. Certains salariés attaquent le matin, d’autres l’après-midi, certains commencent à cinq heures du matin, d’autres terminent à 21 heures. »

Avant de constater : « L’année dernière, en période de juillet-août 2023, les bus étaient quasiment vides, avec, au plus, cinq usagers, voire trois personnes en moyenne. Cette réalité nous a poussé a suspendre la ligne pendant ces deux mois d’été 2024 pour éviter des coûts de transports. »

« Ce n’est pas ainsi que nous allons lâcher nos voitures »

La salariée de la Maroquinerie entend l’argument, mais se demande si une autre solution ne serait envisageable : « Qu’ils réduisent les capacités des bus, je veux bien, lance-t-elle. Mais la supprimer est très impactant pour nous et, par ricochet, pour les entreprises. »

Elle s’inquiète des conséquences de cette suppression : « Si les gens s’aperçoivent que cette ligne n’est pas fiable, les usagers vont se démobiliser. Et plus personne ne la prendra, lui mettant un coup final. Alors que nous sommes dans une ère où les institutions nous incitent aux transports collectifs pour sauvegarder la planète, l’Agglo semble marcher à contre-courant. Ce n’est pas ainsi que nous allons lâcher nos voitures. »

« À la fin de cette année 2024, nous déciderons si cette ligne doit rester active ou pas »

Jean-Paul Bringer termine de son côté : « Je comprends la colère de ces gens. Je me mets à leur place, bien évidemment. Aussi, je les encourage à faire du covoiturage durant les semaines où ils ne sont pas en vacances. Encore une fois, cette ligne fonctionne dans le cadre d’une expérimentation. Nous avons déjà recueilli les premiers éléments sur sa fréquentation. À la fin de cette année 2024, nous déciderons si cette ligne doit rester active ou pas ».

 

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Vos commentaires

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1 commentaire

ven 12/07/2024 - 18:50

Les tudip sont quasiment toujours vides et portant il y a  des lignes qui ont été créer ces dernières années et les tudip sont un véritable gouffre pour les finances publiques, la vente des tickets est très loin de  suffire a couvrir le salaire des chauffeurs alors pour l' achat et l' entretien des bus...

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