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Yssingeaux part en guerre contre le frelon asiatique, fléau sans frontière
Face aux conséquences générées par la prolifération du frelon asiatique, plusieurs communes font le choix de sensibiliser et d’inclure la population dans la lutte contre ce fléau. C’est le cas à Yssingeaux, avec ce samedi 8 mars la tenue d’une deuxième réunion d’information organisée par la commune. Pascal Meiller, du Groupement de Défense Sanitaire Apicole (GDSA) a animé un temps d’information et d’échange afin de mettre en place une action collective à travers la constitution d’un réseau de piégeurs.
Le frelon asiatique, un problème pour les apiculteurs… mais pas seulement
Les apiculteurs amateurs ou professionnels présents en témoignent : le frelon asiatique fait des ravages sur les colonies d’abeilles. D’une part à cause de la prédation, les abeilles constituant 38 % de l’alimentation du frelon asiatique, mais également pour les conséquences indirectes engendrées sur les ruches par facteur de stress.
« Il en va de l’avenir de la filière apicole du secteur qui pourrait être fortement impactée par la prolifération des frelons. »
Se nourrissant de pas moins de 100 000 insectes par saison, toutes populations de l'entomofaune confondues, le frelon asiatique engendre également d'autres troubles sur la biodiversité, en amputant davantage des populations d'insectes déjà bien amoindries par d'autres facteurs.
Les frelons asiatiques font également des ravages sur les arbres fruitiers : en se nourrissant des fruits, ceux-ci vont ensuite pourrir après avoir été piqués.
Autre problématique à prendre en compte : le danger pour l’homme. La piqûre par un frelon asiatique peut avoir des conséquences dramatiques pour les personnes allergiques.

Mailler le territoire de pièges pour endiguer la prolifération
« Si on veut la réussite du piégeage, il faut le développer sur tout un territoire, idéalement avec quatre pièges au kilomètre carré. »
La dynamique collective est nécessaire dans cette lutte, ce qui justifie le partenariat entre la commune, qui finance les pièges mis à disposition de la population et le GDSA mobilisé pour accompagner les communes dans la distribution de pièges et l’information au grand public.

Certaines zones sont à prioriser pour le piégeage comme la proximité d'un point d'eau (rivière, mare, station d’épuration…) ou d'arbres fruitiers, l’émanation de certaines odeurs (décomposition, compost…) ou encore les alentours d’anciens nids.
Un piège adapté proposé en distribution gratuite aux habitants de la commune
Afin de piéger uniquement les frelons asiatiques, et ne pas avoir de dommages collatéraux sur le reste de la biodiversité, il est important d’utiliser un piège adapté et de le déployer au cours d’une période définie. Le piège distribué à l’issue de cette réunion est un modèle sélectif, pour lequel de la documentation technique supplémentaire est transmise aux participants.

L’objet en question se présente sous la forme d’un couvercle, avec une partie conique, qui se visse sur n’importe quel contenant de récupération, de type bocal ou pot de confiture. Les interstices sont calibrés spécifiquement pour ne piéger que les frelons, permettant aux plus petits insectes de ressortir par les trous, et empêchant les plus gros d’entrer dans le dispositif. Au fond du bocal se trouve l’appât : c’est une éponge imbibée d’une mixture dont la composition va dépendre de la période de piégeage (plus sucrée au printemps, plus protéinée à l’automne).
Piéger les reines fondatrices au printemps, avant qu’elles ne pondent
Le piégeage de printemps se fait idéalement en mars-avril, au moment où, à la sortie de
Une prolifération massive
178 nids recensés en Haute-Loire en 2024, contre 90 en 2023
10 000 nids recensés en Auvergne-Rhône-Alpes en 2024, contre 8 000 en 2023
l’hivernage, les fondatrices fécondées sont affamées, en recherche de nourriture et plus vulnérables. Après avoir investi un nid primaire, à la morphologie assez proche d’un nid de guêpes, elles vont essayer de constituer un nid secondaire avant la ponte, cette fois d’un volume bien supérieur si on le laisse prospérer, à la forme ovale et distinctif par son entrée sur le côté.
« C’est au moment où la fondatrice est seule dans son nid primaire qu’il faut limiter son expansion. »
À partir de mi-mai (variable selon la météo et l’ensoleillement), les fondatrices demeurent ensuite au nid secondaire. Dès lors, le piégeage est donc moins efficace et plus dommageable pour d’autres espèces, dont le frelon européen qui commence alors à sortir. Il est préférable à ce moment-là de retirer le piège, jusqu’à l’automne où une deuxième session de piégeage peut avoir lieu, au moment où la prédation du frelon asiatique est la plus importante.

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2 commentaires
Et voilà que l écologie va protéger le frelon : expliquez-le aux apiculteurs. Mais le miel est-il défendu par les mêmes ? la pollinisation et les abeilles sont-ils leur souci ?
Dans l'état des connaissances scientifiques, rappelons que :
* Détruire les fondatrices au printemps ne ferait que laisser la place à d’autres.
* Même un piège dit « sélectif » a un impact sur les insectes non cibles.
* Les campagnes massives de piégeage pourraient avoir un impact négatif sur les insectes et le bon fonctionnement des écosystèmes plus important que celui du frelon lui-même.
Source : https://frelonasiatique.mnhn.fr/lutte/
En conclusion, cette campagne fleur bon le déni scientifique.