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Viol évité par un appel salvateur : on a retrouvé le témoin
Adrien a 22 ans. Il avait fait la fête samedi soir et dimanche, c'était repos. Vers 5h du matin, "je me suis réveillé car j'ai entendu des cris dans la rue". Dans un premier temps, il pense que ce sont "des jeunes qui chahutaient avec l'alcool et la fin de soirée".
Mais il distingue alors dans le chahut des appels au secours, des "à l'aide" qui retentissent en plein centre ville du Puy-en-Velay. Il se lève, tire les rideaux et comprend tout de suite qu'il y a bien une personne en détresse.
"Il y avait une femme à terre, en train de se faire étrangler"
C'est ce qu'il déclare avoir vu, "un homme était dessus et avait les mains sur son cou, comme s'il essayait de l'étrangler. Elle se débattait. J'ai regardé autour de moi s'il y avait d'autres personnes qui allaient réagir mais j'étais le seul à assister à cette terrible scène".
L'espace d'une poignée de secondes, le jeune homme hésite sur la meilleure attitude à adopter : intervenir ou prévenir la police ? Étant seul, il compose le 17. "Je pensais qu'ils étaient déjà au courant mais pas du tout, ils ont pris les informations et en moins de deux minutes, ils étaient là".
Deux minutes qui semblent tout de même une éternité
"Durant ce laps de temps, j'ai regardé ce qui se passait avec une impuissance totale", témoigne-t-il. Surtout lorsqu'il voit l'agresseur sortir "une grande lame", avec laquelle il menace sa victime. Il "lui cloue les mains au sol" et elle continue de se débattre.
Lorsque la police arrive, Adrien hésite encore à sortir de chez lui, "quand j'ai vu qu'ils avaient appréhendé l'agresseur, je suis sorti". Il échange quelques mots avec la victime, qui le remercie d'avoir appelé les secours, avant d'être évacuée vers l'hôpital du Puy.
"Je ne suis pas un héros"
Si beaucoup de personnes le félicitent depuis lundi, Adrien considère que son acte est juste humain, qu'il n'a fait que son devoir. Ce qui le révolte, c'est de voir que personne d'autres n'ait entendu l'agression malgré "les cris stridents" de la jeune fille. Un silence qu'il trouve aberrant. Il livre ses impressions au micro de Zoomdici.
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Il n'a pas peur d'aller à la barre mais soif de justice
L'agresseur, menotté dans la voiture, n'a pas vu le témoin mais une confrontation devrait avoir lieu dans le cadre de l'instruction et Adrien sera très certainement appelé à témoigner à la barre, vraisemblablement en Cour d'Assises, la tentative de viol étant un crime.
Il n'a pas peur d'aller à la barre mais soif de justice. "Le plus important pour moi, c'est que la jeune fille soit sauvée et j'espère que l'agresseur sera condamné".
"Impossible de trouver le sommeil"
Après avoir fait sa déposition au commissariat, dans la foulée des événements, Adrien est rentré chez lui, vers 7h du matin. Mais "impossible de trouver le sommeil, c'est quand même assez choquant. Je dors maximum quatre heures par nuit, mais au fur et à mesure, ça ira mieux. J'espère surtout que ça ne se reproduitra pas et qu'en tout cas, si ça recommence, qu'il y aura plus de personnes pour réagir et prévenir les autorités", conclut-il.
Maxime Pitavy
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