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"Une fois qu'on a touché le brûleur d'une montgolfière, on ne le lâche plus"
Durant ce week-end du 11 novembre, près d'une cinquantaine de pilotes de montgolfières amateurs et professionnels se sont réunis à l'occasion du 40ème Rassemblement International.
Le sourire aux lèvres, les pilotes venus des quatre coins de la France et du monde entier sont heureux de se retrouver pour ce meeting international. Guillaume Rage lui pilote depuis 2019 vient pour la deuxième fois. " Je suis très heureux d'être là. Au rassemblement international du Puy, on vient pour faire du ballon plaisir, on sort du travail de la saison. Ce ne sont pas les mêmes contraintes, ni la même anxiété", se réjouit le spécialiste.
Un pilote au parcours atypique
Casquette kaki vissée sur la tête, yeux bleu clair et l'air déterminé, Guillaume Rage a découvert la montgolfière suite à une blessure. " Auparavant, j'étais maçon. Pendant mon arrêt maladie, on m'a proposé de faire une récup. Je conduisais la voiture pour amener le matériel et le récupérer à la fin des vols. J'ai commencé en 2016 pour la compagnie Air Magic dans le Loire et Cher", raconte le trentenaire. Puis tout s'enchaîne. Passionné, il décide de passer son brevet et commence à voler. " Aujourd'hui, j'ai déjà réalisé près de 300 heures de vol. Le ballon c'est un virus", confie-t-il.
"Un pilote sans équipier n'est rien du tout !"
Pour ce meeting international, Guillaume Rage n'est pas venu seul. Il est accompagné de son équipage, Bastien futur pilote ainsi que de Chloé et Camille. " Il faut le dire. Un pilote sans équipier n'est rien du tout. Si personne n'est présent pour venir te chercher avec la voiture lorsque tu as atterri tu restes là où tu es. J'ai commencé à ce poste ! Je sais ce que c'est", s'amuse-t-il. Voler, un moyen pour lui de tout oublier et de contempler le paysage qui l'entoure. "Quand tu décolles, tu laisses la pendule au sol. Pour moi le temps s'arrête. Tu observes la planète vivre. Je conseille toujours les vols du matin pour admirer le monde qui s'éveille, c'est magnifique", dévoile Guillaume Rage le sourire aux lèvres.
Admirer le paysage mais aussi s'assurer que toutes les conditions soient réunies pour que le vol se passe au mieux. " Un pilote de montgolfière passe son temps sur les sites de météo pour savoir s'il va pouvoir décoller le lendemain. Ensuite, on a toujours quelques contraintes comme la quantité de gaz limitée", précise le pilote. Depuis 2019, il transporte des passagers au dessus des châteaux de la Loire pour la compagnie Air Magic. " Je suis très chauvin. C'est ma région d'origine. Je suis ravi de montrer à quel point mon coin est beau", poursuit-il.
De son côté, Caroline Moulin pilote professionnelle depuis 2009 participe pour la cinquième fois au Rassemblement international de Montgolfières. Un événement auquel elle se rend avec beaucoup de plaisir. " Il y a eu toutes sortes d'éditions. Une année nous étions tous en débardeur à cause de la chaleur et puis l'année suivante il y avait de la neige. ça change tous les ans, c'est incroyable. Et puis les paysages sont extraordinaires", livre-t-elle. Un moment attendu de tous les pilotes professionnels. " C'est le premier meeting après la saison commerciale. On est heureux d'arriver en novembre et de retrouver tous les copains", sourit-elle. Cette spécialiste compte plus de 2000 heures de vol à son compteur et a voyagé partout en France mais aussi dans le monde comme par exemple au Maroc.
"Une fois qu'on a touché le brûleur, on ne le lâche plus"
" J'ai rencontré un ballon par hasard, un jour. ça a été le coup de foudre. Je me suis collée à la pilote pour être son équipière. une fois qu'on a touché le brûleur, on ne le lâche plus", se remémore-t-elle en souriant. Plusieurs années de patience, quelques économies et beaucoup d'investissement personnel auront été nécessaires avant que Caroline Moulin ne passe son brevet. Une formation qui coûte environ 4000 euros en fonction de l'école.
Aujourd'hui, cette spécialiste travaille entre le marais poitevin et le saumurois. Elle donne des cours au sein de deux écoles qui permettent de devenir pilote de montgolfières. "Auparavant, avant l'apparition d'une réglementation européenne, chaque pilote pouvait devenir instructeur s'il avait suffisamment d'heures de vol à son actif et former les élèves qu'il souhaitait. Aujourd'hui cela est beaucoup plus encadré. Il y a des cours théoriques qui abordent le langage aéronautique, la lecture des cartes aéronautiques et la météo. Ensuite, les élèves doivent voler au minimum 16heures accompagnés d'un instructeur avant de se lancer seul. L'école dans laquelle je travaille propose une formation étalée sur cinq semaines", ajoute-t-elle. Selon cette spécialiste du ballon, il n'y a que très peu de femmes pilotes professionnelles dans le milieu de la montgolfière. " Si vous prenez 3 pilotes femmes, ça représente 15% de l'aviation féminine professionnelle", conclut-elle.