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St-Julien Chapteuil : un ex-compagnon violent et harceleur condamné
Dans cette relation toxique, le tribunal a constaté, encore une fois, le sentiment bien connu de culpabilité de la part de la victime.
Marianne Berthéas, présidente du tribunal judiciaire du Puy-en-Velay, égrène les faits : violences et harcèlement sur son ancienne concubine, altération de sa santé mentale par des messages ou harcèlement..
Les gendarmes de Saint-Julien-Chapteuil prennent l’affaire en main quand la compagne vient déposer plainte après avoir subi jusqu’à des gifles et des insultes. « J’étais en train de divorcer à l’amiable, explique-t-elle à la barre. Puis j’ai rencontré ce monsieur qui faisait partie du même groupe de moto que moi. Au retour de vacances, je me suis aperçue que cet homme était allé rejoindre son ex-compagne. Je lui ai demandé des explications et ça s’est mal passé. Il me donne alors des coups au visage avec le plat de la main et m’insulte. Je me suis débattue alors que j’étais au sol. J’ai essayé d’entrer dans mon appartement mais il m’a rejoint. Je lui ai dit que j’allais appeler les gendarmes et il s’est calmé. Mais il m’a retapé la tête contre la porte. Il a fini par partir. » L’expert psychiatre a conclu à une bonne résilience de la part de la plaignante, ce qui devrait lui permettre de se reconstituer.
« Vous auriez pu la tuer en la jetant dans les escaliers »
Le prévenu, lui, reconnaît avoir dérapé : « J’ai perdu mon libre arbitre, je l’aimais. Après tous ces actes, tous ces faits, je me rends compte avec le recul… voilà… on avait un projet d’habiter ensemble… » La juge reprend : « Vous auriez pu la tuer en la jetant dans les escaliers ». L’homme a consulté un psychologue mais il continue de contacter la victime : « On s’est revus après juillet et les conversations téléphoniques n’ont pas cessé. J’étais dépendant à cette dame, c’était pour moi comme une drogue. » Des explications qui ne trouvent pas grâce aux yeux de la magistrate : « elle ne voulait plus vous voir mais vous allez contre sa volonté. Vous avez émis des menaces. Cette dame a été patiente malgré les désagréments et les actes graves ! »
« Dès qu’il avait l’occasion de me parler, il le faisait. J’ai pensé que je l’avais provoqué et je m’accusais »
Celle qui est professeur des écoles décrit le cercle vicieux : « On n’arrivait pas à se détacher. On avait un lien. Un jour, les gendarmes sont venus me trouver sur un parking car je lui reparlais. Dès qu’il avait l’occasion de me parler, il le faisait. J’ai pensé que je l’avais provoqué et je m’accusais », souffle-t-elle avant de fondre en larmes.
Le procureur Nicolas Rigot-Muller tonne : « violences conjugales, blessures, Monsieur n’a pas d’antécédents en matière pénale. Je relève le sentiment de culpabilité bien connu chez les victimes. Le prévenu a bien reconnu que sa relation était toxique ; les faits sont caractérisés, les faits de harcèlement sont reconnus, les Sms ont été particulièrement répétés, ainsi que ses demandes incessantes pour connaître l’emploi du temps de Madame.».
Le procureur requiers alors quatre mois d’emprisonnement avec sursis, avec obligation de soins et indemnisation de la partie civile
> Lire aussi : Le Sénat se penche sur les violences faites aux femmes en milieu rural (la maire de Vorey, Cécile Gallien y évoque la nouvelle organisation en Haute-Loire)
Un sursis probatoire de deux ans
Rappelé à la barre, le routier, qui s’apprête à épouser une autre femme, déclare : « Je n’ai rien à dire. » Il est reconnu coupable de l’ensemble des faits reprochés et écope de huit mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire de deux ans avec obligation de soins psychiatriques et d’indemniser la partie civile ainsi que l’interdiction d’entrer en contact avec la victime. À cela s’ajoute une amende de 300€. La victime recevra 1 600€ notamment au titre du préjudice moral.
G.R.
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