Un nouveau service inauguré aux Finances publiques du Puy
"Resto-basket" : une pratique courante sur les terrasses du Puy ?
Nous avons tous au moins une connaissance qui a cédé à cette tentation du « Resto basket », ou peut-être vous-même ; une pratique qui consiste à partir d’un restaurant sans régler l’addition. L’été, avec les terrasses et le monde, ce phénomène est-il davantage courant ? On est allé poser la question à quelques restaurateurs ponots.
Il est difficile de connaître l’étendue de ce délit de filouterie en France ou même en Haute-Loire, car aucun chiffre n’existent. En cause : lorsque cela se produit, soit le client est appréhendé et finit par régler, soit le restaurateur décide de ne pas porter plainte. « Si nous n’avons pas l’identité du client, on ne peut rien faire malheureusement », nous a glissé un restaurateur ponot.
Un phénomène plutôt rare pour les restaurateurs ponots
On s’est d’abord rendu du côté de la rue Maymard, en face de la mairie du Puy. On tombe sur Thibaut, le gérant du bar/restaurant Le FonFon qui n’a jamais eu ce problème. « J’ai n’ai jamais connu ce phénomène avec mes clients, j’espère que ça continuera comme ça », explique-t-il.
On est ensuite allé faire un tour du côté de l’emblématique place du Plot, située au cœur de la ville du Puy. Pour flâner, se détendre en terrasse, c’est souvent le bon endroit. Ici, les établissements restent ouverts jusqu’à tard dans la nuit, ce qui favorise peut-être les « restos basket ».
On tombe sur Arnaud, gérant du bar/restaurant L’Entre Deux :
« En trois ans d’activité, c’est un phénomène qui est arrivé une seule fois. Sinon, pour le reste, on n’est pas tellement concerné par ce phénomène heureusement. On a une clientèle assez honnête, et puis on jette toujours un œil pour éviter que les gens partent sans payer. »
Il raconte ensuite la fois où cela s’est produit : « On n’a jamais réussi à savoir si le client l’a fait exprès ou s’il s’est oublié. C’était une clientèle d’un certain âge qui avait consommé des boissons, mais n’avait rien mangé. Il y en avait pour pas-grand-chose. »
« La terrasse était pleine et on s’en est rendu compte trop tard. »
On s’arrête juste à côté, dans un autre bar/restaurant chez La Pèlerine, toujours sur la place du Plot pour savoir si le phénomène est davantage courant dans leur établissement. La gérante, Isabelle Rey explique que ça lui est arrivé une seule fois lors de l’été dernier en 2022, mais que c’est très rare :
« Cet été là (en 2022), il y avait du monde, la terrasse était pleine et on s’est rendu compte trop tard, que des clients étaient partis sans payer tout simplement. Face à cette situation, on est impuissant, c’est ingérable. C’était des jeunes avec des casquettes du Puy apparemment, car un serveur les connaissait vaguement. On croise les doigts et on touche du bois pour que cette année, ça n’arrive plus, et pour le moment, rien à signaler. »
Un phénomène « qui arrive environ une fois tous les deux ans. »
On est enfin allé voir sur la place Cadelade, au Restaurant La Pizza, doté d’une grande terrasse. On y croise Denis Colombet assistant Maître d’hôtel et Emmanuel Da Silva, le responsable de l’établissement. Chez eux, le phénomène est un peu moins rare :
« Cela fait environ 10 ans que je suis dans ce restaurant et c’est quelque chose qui arrive environ une fois tous les deux ans », assure Emmanuel Da Silva.
« Il y a plus de risques que ça arrive sur les gros services. Si les clients voient que les serveurs courent partout, c’est plus facile d’en profiter. On essaie d’être plus attentif dans ces moments-là », a poursuivi Denis Colombet.
Jusqu'à 6 mois d'emprisonnement pour ce délit de filouterie
Une certitude unit tout le monde : il n'existe pas de profil type pour les amateurs de « resto-basket ». Des personnes âgées, des jeunes, des groupes d'amis, des couples... Chacun peut être un adepte de ce jeu malicieux.
Le « resto basket » est un délit de filouterie. Dans les textes de loi, on parle aussi de grivèlerie ou de resquille. La peine peut aller jusqu’à 6 mois de prison et 7 500 € d'amende.