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Réforme électorale majeure : La parité pour toutes les communes
Le 11 mars 2025, le Sénat a adopté une proposition de loi paritaire aux élections municipales des communes de moins de 1 000 habitants.« C'est une avancée historique et un jour de joie » souligne Cécile Gallien.
Elle soutient et a défendue ce texte : « Cela fait huit ans que je travaille sur ce sujet au sein de l’AMF, aux côtés d’Édith Gueugneau, avec qui je co-préside le groupe de travail dédié, et avec le soutien de François Baroin. C’est un travail de longue haleine en passant en auditions devant l’Assemblée Nationale, le Sénat, les Ministres aux Ruralités » nous confie Cécile Gallien, maire de Vorey-sur-Arzon et conseillère communautaire.
Un pas de plus vers la parité
L’objectif principal de cette réforme est de renforcer la parité au sein des conseils municipaux des petites communes. En remplaçant le scrutin majoritaire plurinominal à deux tours avec panachage, actuellement en vigueur, elle vise à garantir une représentation plus équilibrée des femmes et des hommes.
Mis en place en 1884, le scrutin majoritaire avec panachage, permet aux électeurs de modifier les listes proposées en rayant des noms ou en ajoutant des candidats non déclarés. Cette possibilité est souvent au détriment des candidatures féminines.
Une évolution progressive
La mise en place de scrutins en faveur de la parité s’est installée progressivement dans les débats politiques.
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2000 : La loi du 6 juin 2000 instaure la parité obligatoire pour les élections régionales et départementales.
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2013 : La réforme est étendue aux communes de 1 000 habitants et plus.
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2022 : Élodie Jacquier-Laforge, propose la loi visant à renforcer la parité dans les communes de moins de 1000 habitants. Celle-ci est adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale.
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2025 : Le Sénat adopte le texte.
Un enjeu pour les femmes en milieu rural
"Les femmes ont toutes leurs places, elles l’ont prouvé depuis de nombreuses années"
Lors de son intervention au Sénat, Jean-Michel Arnaud a souligné l’importance de cette réforme pour la dynamique locale et la gouvernance des petites communes. Il a également fait référence au rapport "Femmes et ruralité", auquel il a contribué, et qui met en lumière plusieurs défis rencontrés par les femmes dans les territoires ruraux :
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Les difficultés d’accès aux responsabilités politiques et économiques,
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Les problèmes de mobilité, de santé et de violences,
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L’inégalité professionnelle,
« Durant le mandat de 2020- 2026, on n'a jamais eu autant de démission de maires et de conseillers municipaux »
Si cette réforme marque une avancée, elle suscite également des interrogations. Certains élus s’inquiètent de la difficulté à constituer des listes équilibrées, craignant un manque de candidats disponibles dans les petites communes. Cependant, ses défenseurs estiment qu’elle encouragera les femmes qui doutent encore aujourd’hui de pouvoir accéder à ses postes. Cécile Gallien, entend très souvent les interrogations des femmes, craignant de n'avoir les compétences, de ne pouvoir assumer travail et mandat, mais aussi d’allier ces responsabilités avec la vie de famille, elle leur répond : "Les femmes ont toutes leurs places, elles l’ont prouvé depuis de nombreuses années"
Actuellement, seulement 20,7 % des maires en France sont des femmes, et les petites communes, qui couvrent 70 % du territoire, restent parmi les moins paritaires. « Durant le mandat de 2020- 2026, on n'a jamais eu autant de démission de maires et de conseillers municipaux » souligne Cécile Gallien, un rôle prenant qui demande toutes les forces vives.
Et maintenant ?

La prochaine étape sera le retour du texte à l’Assemblée nationale, prévu pour mi-avril 2025, pour le vote définitif.
« Les citoyens voteront pour des listes entières et paritaires, comme dans toutes les autres communes de France. »
Cette évolution nécessitera une adaptation et une mobilisation des élus locaux pour accompagner les nouvelles candidates. Comme le rappelle Cécile Gallien : « Les citoyens voteront pour des listes entières et paritaires, comme dans toutes les autres communes de France. » Ce processus favorisera un meilleur équilibre et devrait sans doute susciter de nouvelles vocations.
Une avancée historique pour la démocratie locale, qui ouvre la voie à une meilleure représentation des femmes dans la gestion des petites communes françaises.