Le crématorium du Velay en très bonne voie d'aboutissement
Depuis quelques jours, la Capeb Haute-Loire, syndicat qui regroupe nombre d'artisans et d'entreprises du bâtiment, communique sur la colère des adhérents. Utilisation des réseaux sociaux, collage de milliers d'autocollants, sollicitation de la presse locale... un sentiment est fortement mis en exergue : "Le bâtiment en a marre !"
Peut-être l'avez-vous, cette affiche qui habille de plus en plus des centaines de véhicules professionnels en Haute-Loire. Quatre phrases y sont inscrites. "Le bâtiment bosse, le bâtiment construit, le bâtiment paye, le bâtiment en a marre".
"Nous voulons inonder tous les réseaux possibles"
Ce sont 1 500 autocollants de ce type qui ont été distribués aux 500 adhérents de la Capeb, ces derniers affichant ensuite et massivement, sur Facebook et autres, les photos de leurs véhicules ainsi floqués.
"Nous voulons inonder tous les réseaux possibles avec cette communication, explique Yannick Gagne, secrétaire général de la Capeb Haute-Loire. Le but est de montrer que nous, les entreprises du bâtiment, n'en pouvons plus de la surdité des politiques à notre égard".
"Les gens rechignent à payer ce qu'ils doivent à l'artisan"
Il poursuit : "Certes, l’augmentation des matières premières n'arrange pas les choses, car les artisans sont forcément obligés de répercuter cette inflation sur leurs clients. Mais nous nous confrontons à un grave problème qui prend sans cesse de l'ampleur. C'est le fait que les gens rechignent à payer ce qu'ils doivent à l'artisan après avoir effectué son service".
Yannick Gagne continue en sens : "Je pense que ce phénomène est moins un manque de volonté que de pouvoir d'achat. Le problème est que, même si chacun a un recours juridique possible, sa trésorerie fond, en attendant".
"L'artisan a aussi sa marmite à faire bouillir. Certains ont des salariés à rémunérer. Si l'argent ne rentre pas, il est dans la merde comme tout le monde". Yannick Gagne, Capeb 43
"Les carnets de commande se réduisent à peau de chagrin"
D'autre part, d'après Yannick Gagne, la vision sur l'avenir apparaît bien terne. "Avec le coût de la vie toujours plus cher, les carnets de commande se réduisent à peau de chagrin".
Il affirme en ce sens : "Ceux qui avaient, jadis, un carnet rempli sur douze mois, en ont six à présent. Ceux qui avaient pour six mois, se contentent de trois mois... Toutes les quantités de travail ont été divisées par deux".
Avant de déplorer : "Des artisans de la Capeb naviguent même à vue, avec des commandes qui arrivent au compte-goutte".
"Cela a assez duré et nous n'en pouvons plus !"
Que demande alors le syndicat du bâtiment altiligérien et à qui ? "Nous voulons enfin une prise de conscience de la part de nos politiques, tape du poing Yannick Gagne. Qu'ils soient de gauche ou de droite, peu importe !"
Le secrétaire général insiste : "Il faut que les charges patronales soient réduites ! Cela permettrait de mieux rémunérer les salariés et de donner une autre valeur à leur travail. Toutes nos entreprises, des plus petites aux plus grandes, sont du même avis ! Quand est-ce que notre inquiétude sera prise en compte ? Cela a assez duré et nous n'en pouvons plus !"
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7 commentaires
Les clients demandent plus aux entreprises et notamment en terme d’images.
Désolé mais investir dans des véhicules pros utilitaires ou commerciales permettent à mettre en confiance le consommateur sur la bonne santé de l’entreprise.
Il en va de même avec la pub sur support, tout ceci est une demande de la société et les entreprises doivent s’adapter et investir dans leur image professionnelle.
DONC comme le prétende certains c’est pas du bling bling ça rassure le client aussi.
Il est temps que nos artisans du batiment stoppeNT leurs folies des grandeurs.La course a celui qui al le plus de matériel, la course a celui qui vient voir ces salaries payés juste au dessus du SMIC avec des voitures toujours plus luxueuses et la course a celui qui a le plus grand des dépots.Quand on fait travailler ces gens ,on payent notre batiment ou leurs folies des grandeurs? Il est loin le temps de l'estafette usée jusqu'a l'os!
En ce qui concerne le travail dissimulé qui est bien existant contrairement à ce que certains affirment, ce n'est pas tant l'artisan qu'il faut sanctionner mais le donneur d'ordres et lourdement, il suffit d'aller boire son café le matin et tendre l'oreille pour se rendre compte que le travail "au black" est pratique courante
le travail dissimulé n'a rien à voir avec le problème des charges
aujourd'hui, un salarié touchant 1500 euros coute entre 3000 et 3500 à l'entreprise
on est un des pays avec le taux de charge le plus important au monde et avec des services publiques les plus minables au monde
ou va l'argent
pas dans la poche des salariés c'est sur
Les entreprises paient des charges salariales de plus en plus fortes et malheureusement pour financer l'augmentation des salaires, 2 solutions : Soit une baisse des charges, soit une augmentation de la marge par une hausse des prix de ventes.
Le travail dissimulé, c'est bien fini cette époque dans les entreprises du bâtiment (les clients veulent des garanties avec la décennale).
Pour les dépenses de santé, pas besoin de charges en plus, on voit bien que de nos jours on paie une franchise sur les médicaments et les charges sont pourtant plus importantes. Donc on se demande où va cet argent en fait.
il suffirait s'intensifier la lutte contre le travail dissimulé mais il faut déjà balayer devant votre porte avant de regarder la paille qui est dans l'œil du voisin
Si le problème est le pouvoir d'achat, n'est-ce pas lui qu'il faut augmenter en premier lieu, en augmentant les salaires (mais pas par la baisse de cotisations qui ne fait que déplacer le problème. Moins de couverture sociale = plus de dépenses de santé par exemple.) ?