Un conducteur flashé à 165 km/h au lieu de 90 km/h perd son permis
Tous
Quel avenir pour le Parti Socialiste de Haute-Loire ?
Les sympathisants socialistes de Haute-Loire ont suivi le mouvement national, en ayant majoritairement voté pour Benoît Hamon (59,72%), dans ce deuxième tour des primaires de la gauche.
Ce dimanche 29 janvier 2017, il y aura eu au total 5 930 votants, une participation en hausse de près de 25% par rapport au premier tour.
Deux courants
Au niveau national comme en haute-Loire, deux courants semblent désormais s'opposer : l'un est incarné par Laurent Johanny, leader de l'opposition municipale du Puy-en-Velay, candidat suppléant malheureux à l'investiture PS aux législatives de juin prochain et soutien local de Benoît Hamon ; l'autre est représenté par le secrétaire départemental du PS André Chapaveire, soutien de Manuel Valls et fidèle parmi les fidèles du Président François Hollande.
La rédaction de Zoomdici a sondé les deux protagonistes locaux pour connaître leur vision sur le visage que doit avoir le PS dans les semaines et mois à venir, de Macron à Mélenchon, en passant par les législatives et la direction du PS de Haute-Loire. Extraits.
"C'est une évidence qu'il y a plein de choses à changer"
On sait que les deux hommes politiques ne sont guère proches mais une ligne a-t-elle été franchie ce dimanche ? "Les différences politiques existent depuis longtemps", rétorque l'élu ponot, "je me sens parfaitement à l'aise et en adéquation avec le candidat du PS, je ne sais pas si c'est le cas d'André Chapaveire...".
"Le vote de dimanche révèle le fossé entre l'appareil et les sympathisants. C'est donc une évidence qu'il y a plein de choses à changer, mais chaque chose en son temps", ajoute-t-il en référence au congrès qui aura lieu cet automne.
----"Le PS ne peut pas porter seul cette campagne"
"Nous avançons vers la création de représentants dans toutes les communautés de communes car le PS ne peut pas porter seul cette campagne, nous voyons bien que Benoît Hamon est porté beaucoup plus largement par les sympathisants de gauche", assure Laurent Johanny.-----Un appareil "totalement déconnecté" qui "doit en tirer les leçons"
Un fossé entre les sympathisants et les militants ? C'est le constat de Laurent Johanny, qui considère qu'André Chapaveire, qui annonçait 80 % des militants socialiste du département derrière Manuel Valls, est "totalement déconnecté" et il estime que "l'appareil doit en tirer les leçons". D'abord pour la campagne de la Présidentielle, où il réclame une direction collégiale, "pour ne pas tomber dans le travers d'un parti qui serait déconnecté de son candidat officiel".
"Pas inquiet" pour le prochain congrès
André Chapaveire souhaite que le comité de campagne représente toutes les sensibilités, "et en particulier ceux qui ont gagné cette élection", précise-t-il, comme une main tendue à Laurent Johanny. Mais en ce qui concerne l'architecture de la fédération, elle ne sera pas modifiée, au moins jusqu'au prochain congrés, prévu cet automne, "et je ne suis pas inquiet", fanfaronne-t-il, "car ce seront les militants qui votent, alors qu'on a bien vu lors des primaires des électeurs du Front de Gauche par exemple se déplacer".
Législatives : "il va falloir que les binômes changent"
Le résultat de la primaire peut-il remettre en cause les tickets pour les législatives ? "Je considère qu'il y a des choses qui doivent évoluer", tranche Laurent Johanny, "aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur, même si on va rencontrer des conservatismes de tous les côtés, mais il n'est pas question de lâcher". Il est donc favorable à un affinage des binômes.
"Benoît Hamon s'ancre dans une volonté de rassemblement de la gauche donc il va falloir que les binômes changent", ajoute-t-il, "ce n'est pas juste une discussion d'appareil, le signal envoyé dimanche soir est aussi celui de discuter avec toute la gauche".
"La démocratie voudrait que l'on respecte leur choix et le vote des militants, [...]pour moi, cette désignation est définitive"
Point de vue totalement opposé pour André Chapaveire : "les militants se sont déjà prononcés et ils ont désigné leur candidat. La démocratie voudrait que l'on respecte leur choix et le vote des militants, puisque la désignation des candidats est de leur seul ressort. Sinon il est inutile d'avoir un parti et d'y cotiser donc pour moi, cette désignation est définitive. Ces tickets ont été validés par une convention nationale, ils ne peuvent être défaits que par une nouvelle convention nationale. Il faudrait sinon revoir les tickets dans tous les départements ? Ce n'est pas sérieux".
----Est-il possible de s'allier avec Macron ?
"Si demain, les militants d'Emmanuel Macron se reconnaissent dans le projet porté par Benoît Hamon, pourquoi pas discuter", répond le chef de file de l'opposition au Puy, "mais tous les socio-libéraux, étiquettés PS notamment, disent qu'ils vont faire la campagne de Macron plutôt que de Hamon...".-----Rejoindre Emmanuel Macron ? "Il n'en est pas question... à l'instant T"
C'est la réponse (politicienne) d'André Chapaveire, qui ne ferme aucunement la porte au mouvement "En Marche"... tout en se montrant à 100 % derrière Benoît Hamon. André Chapaveire est au PS depuis 1971, tantôt dans la majorité, tantôt dans l'opposition, et il revendique sa fidélité et sa loyauté au parti, persuadé que le candidat de la gauche saura tempérer son discours.
"Je fais confiance à notre candidat pour organiser un rassemblement très large, de Mélenchon à Macron"
Et si ce n'était pas le cas ? "Regardez François Fillon : il avait un programme pour la primaire, et il a depuis mis pas mal d'eau dans son vin", assure le secrétaire départemental du PS, "si Benoît Hamon ne cherche qu'à s'allier avec Jean-Luc Mélenchon, sans tenir compte de la sensibilité des électeurs de Valls, alors on verra ce que l'on fera le moment venu, mais je n'y crois pas et je fais confiance à notre candidat pour organiser un rassemblement très large, de Mélenchon à Macron".
Maxime Pitavy
Vos commentaires
Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire