Colère agricole : actions coup de poing de la Coordination Rurale
"Que les paysans de Haute-Loire retrouvent de l'autonomie, du revenu et le sens de leur métier"
En ce début d'année civile, la Confédération paysanne de la Haute-Loire a présenté ses voeux aux paysans altiligériens.
L'occasion de rappeler les motivations et les buts de l'action de ce syndicat agricole.
En ce début janvier la confédération paysanne de la Haute-Loire par l'entremise de son porte-parole Adria Gomez, éleveurs ovins à Vézézoux, de sa secrétaire Virginie Waucquier, productrice de fruits à Ceyssac, et d'Olivier Vacheron éleveur ovins à Saint-Vénérand, a présenté ses voeux aux paysans altiligériens.
"2022 ne doit pas être une année de plus où le prix payé au producteur est inférieur à son coût de production."
L'occasion pour la Confédération paysanne de la Haute-Loire de rappeler quelques grands principes pour 2022.
"2022 ne doit pas être une année de plus où le prix payé au producteur est inférieur à son coût de production." En effet, pour la Confédération paysanne, c'est le prix qui doit rémunérer le paysan.
"En Haute-Loire, on compte 1083 paysans en moins en 10 ans"
"2022 ne doit pas non plus s'inscrire dans la continuité d'un plan de licenciement silencieux." Ces dix dernières années 100 000 fermes ont disparu en France. " En Haute-Loire, on compte 1083 paysans en moins. 28% des exploitations en polyculture élevage ont disparu (recensement agricole 2020)."
Et Olivier Vacheron de poursuivre: "En 2022, il ne devrait plus non plus y avoir de retraites agricoles en dessous de 1000 euros. C'est un minimum: trop de nos anciens ont des pensions de misère. La Conf 43 continuera encore en 2022 à défendre les paysannes et les paysans partout où nous pourrons faire entendre nos revendications."
"Le ministère et les chambres d'agriculture s'entêtent à promouvoir la seule compétitivité des exploitations"
Et il poursuit: "Le ministère et les chambres d'agriculture s'entêtent à promouvoir la seule compétitivité des exploitations qui conforte les tendances à l'agrandissement et engendre la désertification de nos campagnes. En 2022 ce simple constat devrait pourtant conduire nos décideurs à à une réorientation massive des politiques publiques en faveur de l'emploi paysan. Enfin, nous souhaitons que les paysans de Haute-Loire retrouvent de l'autonomie, du revenu et le sens de leur métier."
Pour rappel, la Confédération paysanne propose, dans la philosophie de son action politique, 10 mesures pour "être et devenir paysan", les voici.
Pour maintenir et installer des paysans dans tous les territoires, il faut leur assurer un revenu équitable et aller vers des systèmes de production relocalisés et plus autonomes.
1. Agir sur le prix
2. Agir sur les politiques agricoles
3. Réinvestir l’aval de la filière agricole
Pour garantir le maintien d’une agriculture vivante, paysanne et économiquement viable, il faut des outils publics de gestion du foncier agricole et une législation qui interdisent la spéculation et les agrandissements sans limites. Une implication concertée des collectivités territoriales permettra d’assurer un équilibre des territoires.
4. Lutter pour la préservation des terres agricoles
5. Une politique publique ambitieuse et concertée de gestion du foncier
L’agriculture est un gisement d'emplois. De nombreux emplois peuvent être créés dans l’agriculture si une politique d’installation volontariste est réellement mise en place, impliquant tous les acteurs locaux et facilitant l’accès au statut d’agriculteur aux porteurs de projets.
6. Favoriser l’installation et l’accès au statut agricole
7. Faciliter la transmission
Construire des alternatives: la prise en compte des questions environnementales et énergétiques est un enjeu majeur. Ces préoccupations traversent le monde paysan comme le reste de la société. Nous pouvons favoriser l’enrichissement de la biodiversité, freiner l’appropriation du vivant par des multinationales toujours plus fortes, concevoir une gestion efficace de la ressource en eau et relever les défis énergétiques et climatiques.
8. Développer l’autonomie des échelons territoriaux
9. Un cadre adapté à l’agriculture paysanne
10. Reconnaître le projet syndical, social et économique de la Confédération paysanne