Maladies cardiovasculaires chez les femmes : une conférence pour mieux comprendre et prévenir

Une semaine après le rassemblement très clairsemé de soutien à Marine Le Pen, de nombreuses associations, LDH en tête, appelaient ce week-end, dans tout l'Hexagone, à se rassembler à l'occasion du match retour. Au Puy, ce samedi matin, une soixantaine de personnes et plusieurs organisations militantes dont l'antenne locale de la LDH, la FSU, Générations.S, la CGT, le Parti communiste et le Parti socialiste ont répondu à l'appel. Au programme : défense de l'institution judiciaire, de l'état de droit mais également dénonciation de certaines dérives actuelles.
" Ce n'est pas ma conception de la justice ni de l'état de droit "
Pour Jean-Louis Grenier, président de la section altiligérienne de la LDH, appelé à prendre la parole lors du rassemblement, au nom de son association, il convient, avant toute chose, de rappeler les faits. Et rien que les faits : " le 31 mars dernier, à l'issue de très longues années de procédure et d'un débat judiciaire contradictoire, le Rassemblement national ainsi que des élus et des cadres du mouvement d'extrême-droite ont été condamnés pour détournements de fonds publics ( plus de 4 millions d'euros NDLR). Marine Le Pen, qui était alors présidente de ce parti et parlementaire européenne est la personne la plus lourdement condamnée : 5 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire (ce qui l'empêcherait de se présenter à la Présidentielle de 2027 NDLR) et 4 ans de prison dont 2 avec sursis". *
" Le verdict énoncé contre Marine Le Pen découle simplement de l'application de la loi " Jean-Louis Grenier de la LDH
C'est quoi l'exécution provisoire ?
En droit français, il s'agit d'une disposition qui permet qu'une décision de justice soit mise à exécution immédiatement même si un appel a été formé contre elle. Elle est réservée aux situations où la Justice estime qu'un retard d'exécution pourrait causer un préjudice ou un trouble à l'ordre public. En 2023, 639 justiciables ont été concernés par cette disposition selon nos confrères de France-Info.
Cette affaire a suscité de nombreux débats et polémiques autour de l'exécution provisoire qui accompagne la peine d'inéligibilité requise contre la candidate d'extrême-droite : " la Justice et ceux qui la rendent au nom du peuple ont été la cible d'attaques et de discours d'une violence inédite dans notre pays et dans notre démocratie, alors que le verdict énoncé contre Marine Le Pen découle simplement de l'application de la loi par un collège de juges indépendants " tient à préciser Jean-Louis Grenier.
Et de dénoncer les propos émanant du parti d'extrême-droite : " des termes abusifs, choquants et complotistes utilisés pour dénoncer une décision de justice prise pour le peuple et au nom du peuple". Mais également ceux de " tous ces élus ou responsables d'autres partis, y compris le Premier ministre ". Sans oublier " ceux de certains médias qui ne se sont absolument pas intéressés à la réalité des faits ni au fond du dossier".
" Ces gens-là sont en fait les partisans d'une justice à deux vitesses " Laurent Johanny
Pour Laurent Johanny, élu de gauche à la mairie du Puy " tous ces propos, étonnamment, sont ceux de femmes ou d'hommes politiques, de médias, ou d' éditorialistes qui sont plutôt connus habituellement pour dénoncer un pseudo laxisme de la justice. Ils veulent des peines de plus en plus lourdes pour les français, ils militent pour les peines plancher, à condition que la Justice ne s'intéresse à aucun d'entre-eux". Et de conclure : " ces gens là sont en fait les partisans d' une justice à deux vitesses, forte avec les faibles et faible avec les forts, et ce n'est pas ma conception de la démocratie ni de l'état de droit".
" Ce genre d'attaques contre l'état de droit n'est pas une nouveauté malheureusement "
Pour les personnes rassemblées ce samedi matin place du Breuil, devant le bâtiment de l'Etat, l'épisode Marine Le Pen, n'est que l'épisode le plus suivi d'une sorte de feuilleton illibéral qui dure déja depuis quelques années : " ce genre d'attaques contre le fondement de nos institutions, contre nos droits élémentaires ou contre l'égalité de tous devant la loi n'est pas une nouveauté malheureusement " regrette Jean-Louis Grenier qui tient à préciser que " le score de la France en matière de respect de l'état de droit et des droits de l'Homme a légèrement diminué dans le classement international". Et de l'expliquer en citant en exemple " la loi sécurité globale, la vidéo-surveillance qui tend à se généraliser, la répression accrue à l'égard de certains manifestants ou encore la récente loi contre le narco-trafic qui remet en cause les droits fondamentaux de la défense".
" La ville du Puy s'aligne désormais sur ces mauvaises étoiles " Laurent Johanny
Le Puy ne serait d'ailleurs pas en reste dans cette " dérive qui tend à se généraliser et cet assaut contre les droits fondamentaux " : " le taux d'occupation de la prison du Puy est l'un des plus élevés de France, c'est un vrai record pour la ville et une réelle atteinte aux droits de l'Homme " tient à souligner le militant de la ligue. Quant à Laurent Johanny, qui dénonce une forme de "droitisation généralisée de la société française", il regrette que " la ville du Puy s'aligne sur ces mauvaises étoiles" : " la liberté d'expression de l'opposition municipale est régulièrement bafouée et la Municipalité s'en prend désormais à certains manifestants, regardez la manière dont ont été traités les manifestants pour la paix en Palestine" !
" L'état de droit, c'est tout ce qu'il nous reste "
Céline a répondu présente à l'appel national lancé par la LDH. Pour cette néo-ponote arrivée récemment de région parisienne, " l'état de droit, c'est tout ce qu'il nous reste quand tout fout le camp, quand il n'y a plus de collectif, quand la violence verbale et la violence physique se banalisent, quand l'extrême-droite est aux portes du pouvoir et que la planète meurt ".
Il est plus urgent que jamais de le défendre et de " ne plus rien laisser passer dorénavant " pour la jeune mère de famille, qui insiste: " je veux que mes enfants grandissent dans une vraie démocratie. Vivante et régulée. Dans laquelle le racisme , le sexisme, les détournements d'argent ou les atteintes contre le vivant quel qu'il soit continuent à être punis. Que cela plaise ou non à Marine Le Pen et à tous ceux qui lui courent après" !
* Au total, 24 personnes ont été condamnées dans cette affaire en plus du RN (en tant que personne morale). Ce dernier, ainsi que 12 autres personnes, dont Marine Le Pen, ont fait appel du jugement. Ils sont donc à nouveau présumés innocents. Douze autres personnes, par contre, ont choisi d'accepter leur peine, reconnaissant de facto leur culpabilité et donc la réalité des faits.
Vos commentaires
Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire
3 commentaires
En dictature on ne s exprime pas, en Démocratie OUI !
Notre pays petit à petit est gangréné par la corruption à l'échelle nationale (affaires Sarkozy, Le Pen etc...) mais aussi locale (les Halles au Puy). Il faut dénoncer ces agissements sinon cela deviendra la norme ! Bravo à ceux qui manifestent, c'est tout le monde qui devrait manifester pour l'état de droit !!
Ces gens-là n'ont pas intégré la définition de la démocratie. La démocratie ce n'est pas descendre dans la rue exprimer son ressenti personnel dès que l'actualité nous fait subir une frustration, la démocratie ce n'est pas non plus essayer d'influencer le peuple par des pancartes et des tracts. En revanche, la démocratie c'est voter quand c'est le moment pour un programme auquel on adhère au moins partiellement et se plier ensuite à ce qu'il implique, c'est aussi laisser la parole publique à ceux qui sont légitimes en fonction du sujet évoqué. Pour accorder du crédit à la parole publique et que notre monde devienne meilleur, il faut laisser les spécialistes en droit parler de droit, les médecins parler de médecine et ce qui n'y connaissent rien se taire.