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Numérique : objectif de 40 000 emplois en quatre ans dans la région
La filière numérique a franchi ce mercredi un nouveau pas en annonçant la fusion au 1er janvier 2017 des deux clusters existant sur le territoire, Numélink et Clust’r Numérique. La Région comptera ainsi environ 600 entreprises et espère ainsi devenir le premier cluster de France... pour intégrer le Top 5 européen d'ici 2020 (elle est aujourd'hui dans le Top 15). Auvergne-Rhône-Alpes accompagnera pour 40% du budget du nouveau cluster.
La principale annonce, c'est donc la création de 40 000 emplois, rien que ça, d'ici 2020 dans le secteur du numérique et du digital... un secteur en pleine expansion (les 600 entreprises adhérentes représentent un chiffre d'affaires de 2,6 milliards d'euros et un peu plus de 20 000 emplois) mais qui peine à trouver preneurs, puisqu'aujourd'hui, 6 à 7000 emplois ne sont pas pouvus dans la seule région Auvergne Rhône-Alpes, faute de qualification et de formation adaptées.
Cluster numérique, quésaco ? Qui va bénéficier de ce tournant numérique ?
Laurent Wauquiez est le Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Le mot cluster est un peu barbare, peut-on essayer d'expliquer, le plus simplement possible, ce que ça signifie pour nos auditeurs ? Quel est l'objectif et l'ambition portée par ce rapprochement ? Qui va bénéficier de ce tournant numérique ?
Quelles seront les conséquences en Haute-Loire ?
Laurent Wauquiez est le Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, mais aussi député de Haute-Loire et ancien maire du Puy-en-Velay. Rien qu'au Puy, on a 1200 à 1500 emplois liés au numérique, grâce aux initiatives du Fablab et grâce aux entreprises qui rayonnent, notamment deux pépites qui sont allées au CES de Las Vegas cet hiver.
Est-ce qu'on aura des entreprises altiligériennes dans ce cluster ? Quelles seront les retombées positives pour le département de la Haute-Loire ?
Qu'est-ce que ce cluster a apporté au tissu économique régional ?
Catherine Bocquet dirige l'entreprise SFI à Saint-Etienne et elle est la Présidente du cluster Numélink, qui existe depuis 14 ans et qui s'est étendu de la Loire jusqu'à Drôme-Ardèche, en passant par l'Auvergne. Qu'est-ce que ce cluster a apporté au tissu économique régional ?
"Le seul frein de la filière, c'est la qualité des ressources humaines"
Jean-Michel Bérard est le Président fondateur d'Esker, entreprise éditrice de logiciels basée à Lyon. Il assure que "ce cluster est fédéral et il respecte les territoires et la proximité". Mais "le seul frein" de la filière, selon l'entrepreneur, "c'est la qualité des ressources humaines" car toutes ces entreprises recrutent, sans trouver preneur à la hauteur.
Qu'est-ce qui a motivé ce choix de fusionner les clusters et quelles sont les perspectives qui s'offrent à vous désormais ? Reste cependant le frein de la formation ?
Malgré un salaire de plus de 3 000 € en début de carrière, encore peu de vocations ?
Quels sont les profils des personnes que vous recrutez en ce moment ? Quel est le salaire de départ dans la profession ? Malgré ce salaire attractif, on ne parvient pas à trouver les ressources humaines ? est-ce lié à un déficit culturel ?
Pourquoi les femmes sont si minoritaires dans ces métiers ?
On sait qu'il n'y a que 27 % de femmes dans les métiers du numérique. Comment expliquer ce fossé et quel serait le message que vous souhaiteriez faire passer à ce propos ?
----Le pack auvergnat-rhonalpin
"L'idée, c'est de créer un pack commun, de travailler en équipe et d'irriguer tout le territoire, que l'entreprise qui a 5 000 salariés à Lyon, elle travaille main dans la main avec celle du Puy-en-Velay qui n'en a que dix", a déclaré Laurent Wauquiez.-----La promesse de 100 % d'embauches en CDI à la sortie de la formation
Pour pouvoir les 40 000 emplois, il va falloir mettre les bouchées doubles en terme de formation, car on manque aujourd'hui cruellement de codeurs, d'ingénieurs et de programmateurs. "On va lancer un campus numérique pour doubler le nombre de diplômés dans ces filières", explique Laurent Wauquiez. Il faut savoir que former un codeur prend environ trois ans. L'objectif est donc de pouvoir "promettre 100 % d'embauches en CDI à la sortie de la formation", relève le Président Les Républicains (LR).
Dans sa compétence de formation, la Région va s’engager à multiplier par deux le nombre de personnes formées - jeunes ou ceux voulant se reconvertir - grâce à la création d’un grand campus numérique. La tête de pont sera installée sur le site de l’ancien siège de la Région à Charbonnières (69) et sera associée aux grands sites universitaires de l’ensemble du territoire régional.
Le frein de la formation ? Est-ce vraiment ouvert à tous ?
Laurent Wauquiez, vous annoncez la création de 40 000 emplois mais les entrepreneurs du cluster disent qu'aujourd'hui, 6 à 7000 ne sont pas pourvus, faute de formation et de qualification, alors comment va-t-on procéder pour tenir le cap des 40 000 emplois en quatre ans ? Faut-il une qualification spécifique ou est-ce réservé aux jeunes ? Un quinquagénaire par exemple peut-il se relancer dans ce type d'activité ?
Concrètement, pour les artisans et petites entreprises, c'est quoi la transition numérique ?
Au-delà des entreprises adhérentes au cluster, l'objectif est aussi d'accompagner comme un prestataire de services toutes les petites et moyennes entreprises, mais aussi les artisans, qui doivent faire face à la mutation numérique ? Concrètement, c'est quoi pour tous ces entrepreneurs la transition numérique ?
Comment tirer son épingle du jeu dans cet écosystème qui paraît très féroce ?
Dernière chose Laurent Wauquiez : il s'agit d'un marché très concurentiel à l'international, comment est-ce que l'on peut tirer son épingle du jeu dans cet écosystème qui paraît très féroce ?
----"Un grand événement numérique mondial" dans les tuyaux
"Cette fusion va donner une visibilité nouvelle et une crédibilité à l’international qui permettra de créer dans la Région un grand événement numérique mondial et d’attirer une entreprise de premier plan", a fixé comme autre objectif Laurent Wauquiez.-----L'opposition se demande si "cette annonce tient plus de l'enfumage ou de l'enfantillage, tant elle est loin de la réalité économique"
Bien évidemment, l'opposition régionale a été contactée afin de lui proposer une réaction suite à cette annonce de la majorité, mais sa réponse ne nous est parvenue qu'en début d'après-midi. "Je me suis pincé pour savoir si c'était vrai", ironise Jean-François Debat, Président du groupe socialiste à l'assemblée régionale, "40 000 emplois sortis de nulle par, c'est surréaliste, il ne va pas les créer par la magie de son discours, ce n'est pas sérieux, il veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes et on ne peut pas ainsi mentir aux citoyens et aux demandeurs d'emploi".
S'il assure être "très favorable" au rapprochement des deux clusters, il demande si "cette annonce tient plus de l'enfumage ou de l'enfantillage, tant elle est loin de la réalité économique" avant de lancer : "je ne crois guère au miracle, ce n'est pas la multiplication des pains mais des emplois, et il ne suffit pas d'un claquement de doigt". Quant au volet formation, s'il était aux commandes de la région, il organiserait une table ronde avec les organismes de formation professionnelle, "car ils sont majoritaires et il faut qu'ils proposent, en concertation, des formations spécifiques pour répondre à ces besoins car les secteurs nouveaux ont parfois du mal à se faire entendre", avant de conclure : "ce serait plus efficace que de balancer des chiffres absurdes en l'air".
>> Notons qu'un démenti a été publié par Zoomdici car ce sont les 600 entreprises qui ont l'objectif de créer ces 40 000 emplois, et non la Région, qui se contentera d'accompagner le développement de la filière en finançant 40 % du budgetde ce nouveau cluster.
Maxime Pitavy
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