Mois sans tabac : Qu'en pensent les buralistes ?

Par Clara Serrano , Mise à jour le 04/11/2024 à 06:00

La 9ᵉ édition du Mois sans tabac a débuté ce vendredi 1ᵉʳ novembre, et comme chaque année, des milliers de fumeurs se lancent le défi de ne pas fumer une seule cigarette durant les trente  prochains jours. Outre les bienfaits pour la santé et le portefeuille des premiers concernés, qu'en est-il des buralistes ? 

La dangerosité des cigarettes et de leur tabac n'est désormais plus à prouver, et la campagne annuelle du Mois sans tabac, organisée à l'échelle nationale avec le soutien de Santé publique France, du ministère de la Santé, et en partenariat avec l'Assurance maladie, apparait comme d'utilité publique. 

Face aux bienfaits évidents sur la santé, mais aussi le portefeuille des fumeurs, comment les buralistes, eux, sont-ils touchés ?

« On ne ressent pas vraiment de différence avec un autre mois de l'année. En fait, les fumeurs sont accros, alors c'est difficile de s'en défaire, même pour un mois », confie une buraliste du Puy. 

De son côté, Martine Jouve, représentante de la confédération des buralistes de Haute-Loire confirme le faible impact de cette campagne sur l'activité des buralistes altiligériens, bien qu'elle souligne soutenir la démarche.

« Évidemment, nous sommes favorables à ces actions de santé publique, et on les soutient même », précise la buraliste. Mais elle nuance : « En revanche, pour nous, il s'agit davantage d'un "mois de la vape". C'est-à-dire que nous orientons les fumeurs vers la cigarette électronique, qui peut être une alternative un peu moins mauvaise. »

En effet, nous vous en parlions sur Zoomdici.fr l'an passé, la cigarette électronique est souvent utilisée comme un substitut à la cigarette classique, permettant de se défaire d'une certaine addiction, à la nicotine notamment. 

Cependant, ce qu'elle dénonce, c'est la méthode employée par le gouvernement pour réduire l'usage de la cigarette : « C'est de l'hypocrisie. Sous prétexte de santé publique, on augmente les prix du tabac. Mais en réalité, on reporte simplement le marché sur un trafic avec les produits des pays voisins. » Et d'ajouter : « On nous dit que de moins en moins de gens fument. En réalité, ils sont autant, mais de plus en plus se fournissent à l'étranger. »

Gérante du bar tabac Le Cyrano, Martine constate : « Ce sont près de 40 % des clients du bar qui, lorsqu'ils arrivent, posent leur paquet de clopes étrangères sur la table. »

Elle est d'ailleurs pessimiste quant à l'efficacité de ce "défi" du mois sans tabac. Elle considère en effet que « on nous vend du rêve. D'abord, pour quelqu'un d'accro, arrêter de fumer pendant un mois, c'est presque impossible. Et puis, qu'est-ce que ça signifie finalement ? Puisque la plupart recommencent tout de suite après ? »

Pour elle,  « la solution serait plutôt de faire de la prévention, de l'éducation, dès petits. Comme on apprend à dire bonjour ou merci, il faut apprendre que la cigarette, c'est mauvais pour la santé. Car même si les gens le savent, une fois qu'ils ont commencé, ça devient très vite une addiction. »

Justement, 3 demi-journées de sensibilisation au CHER

De l'autre côté de la campagne, se trouvent les services de santé, organisateurs de différentes actions sur les territoires. Et en Haute-Loire, c'est notamment le centre hospitalier Émile Roux du Puy. 

À la fin du mois de novembre, l'établissement, et son service d'addictologie, annonçaient d'ailleurs la tenue de différents temps de prévention, d'information et d'orientation sur le sujet. 

Ce sont donc plusieurs demi-journées, les 12, 19 et 26 novembre, qui se dérouleront au sein même du CHER. 

« Vous n'étiez pas seul quand vous avez commencé, vous ne serez pas seul pour arrêter »

Alors que beaucoup de fumeurs affirment avoir débuté "pour se fondre dans la masse", ou "poussés par leurs amis", le tabac semble comme un facteur de lien social pour beaucoup. 

C'est ce sur quoi l'établissement de santé souhaite s'appuyer, pour convaincre les fumeurs de se séparer de leurs paquets de cigarette. 

Il communiquait d'ailleurs en amont de ce 1ᵉʳ novembre : « En prenant part au Mois sans tabac, les participants sont encouragés à envisager des alternatives plus saines que la cigarette, à explorer les ressources disponibles pour les aider à arrêter et à trouver du soutien auprès de leurs proches et/ou de professionnels de la santé.
Le Mois sans tabac n'est pas seulement une occasion de quitter une dépendance, mais aussi une opportunité de retrouver sa santé, d'améliorer sa qualité de vie et de contribuer à un avenir plus sain pour soi-même.
»

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1 commentaire

lun 04/11/2024 - 08:26

Tout est social, comme disait Bourdieu. Quand vous fumez, c'est social, quand vous passez votre journée à caresser la vitre de votre téléphone, c'est social, quand vous achetez une grosse bagnole ridicule ou une moto qui pétarade, c'est social, quand vous portez des fringues de marques avec des logos ridicules, c'est social, quand vous allez remplir votre caddie de malbouffe au supermarché, c'est social, etc. Reste à ringardiser tous ces comportements délétères, mais il faudrait une pression sociale dans l'autre sens qui n'existe pas pour l'instant. Vaste programme, comme disait De Gaulle !

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