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Seize jeunes du Relais Ado du Val-Vert ont plongé toute l’année dans l’univers du numérique : modélisation 3D, création de jeux vidéo, montage d’un PC gaming… Leur aventure s’est conclue par un festival inédit au Puy-en-Velay ce samedi 6 décembre au gymnase du Val-Vert, alliant créativité, découverte et esprit d’équipe.
Tout a commencé avec un email. Celui de SV Animations reçu par Kevin Moulin, animateur au Relais Ado du Val-Vert. "SVA" est une agence événementielle spécialisée dans les jeux vidéo et les loisirs numériques. Kevin, féru d'informatique, avait concocté pour les jeunes, un projet annuel autour du numérique et des jeux vidéo. Il n'en fallut pas plus à ce dernier pour se saisir de cet email, imaginant ainsi valoriser le projet et les ados, lors d'un Festival du jeu vidéo. Le premier du genre et possiblement pas le dernier.
Seize adolescents, dont 10 filles et 6 garçons, se sont portés volontaires pour participer activement à ce projet nommé "Festival du jeu vidéo - Les explorateurs du numérique".
Une volonté d'ouverture et de découverte pour les jeunes
L'animateur a souhaité offrir à ces jeunes une ouverture la plus large possible autour du numérique. Pour se faire, il a su s'entourer d'acteurs locaux tels que l'atelier gaming KeepUgame récemment installé au Puy en Velay, l'illustrateur-bédéiste Frédéric Raillot alias Toukygraph, Campus 26, La Brasserie du Digital et le Conseil Citoyen du Val Vert.
Les 12-15 ans ont ainsi, durant toute cette année 2025, pu explorer l'univers du numérique sous des formes aussi variées que la modélisation 3D, l'impression 3D, la peinture sur figurines, la création de jeux vidéo et la rencontre avec des professionnels du numérique pour entrevoir les orientations, métiers et études possibles, notamment localement. Se montrant intéressés et conscients de l'opportunité de ces rencontres, certains n'ont pas hésité à demander un stage.
Montage d'un PC gaming, création d'un jeu vidéo, modélisation 3D… et un séjour au Futuroscope
L'instigateur les a, par ailleurs, accompagnés dans l'achat de tous les composants nécessaires à la fabrication d'un PC gaming. Les guidant pour se faire, il leur a ainsi appris à monter un PC de A à Z.
Campus 26 ont, de leur côté, animé huit ateliers d'1 h 30 autour de la création de jeux vidéo et de modélisation 3D. Chaque jeune a ainsi pu créer un jeu vidéo mobile de plateforme et modéliser des supports de téléphone avant de pouvoir les imprimer.
« Je pensais que la modélisation 3D était un peu niche, mais en fait les jeunes se projettent vraiment dedans. La peinture des figurines, ça les a vachement posés. Je ne pensais pas que ça pouvait autant les prendre. », s'étonnait l'animateur
La perspective d'un voyage au Futuroscope a fortement motivé les jeunes à s'impliquer dans le projet : deux jours et deux nuits qui ont été le point le plus attendu et apprécié des jeunes.
« Ils nous ont dit que si on faisait le projet de A à Z, on allait au Futuroscope. Du coup, ça nous a motivé. », Yasmine, une des jeunes participantes
L'animateur a pris l'initiative de prendre en photo et filmer les ados tout au long de l'année dans le cadre de ce projet. Ces derniers ont ainsi pu monter une vidéo de présentation et la diffuser lors du festival.
Un festival pour partager et rassembler
Pour ce premier Festival du jeu vidéo, SVA a ainsi été sollicité pour la mise en place de 15 postes de jeu pour une capacité totale de 40 joueurs. Se trouvaient à disposition des postes avec des jeux en tous genre et pour tous les ages, de la réalité virtuelle, un simulateur de F1, des bornes d'arcade, du rétro gaming… on pouvait conduire, danser, se replonger en enfance, s'immerger, s'évader, le temps de cette après-midi (re-)découverte. Petits et grands sont venus en nombre pour en profiter au milieu d'une ambiance à la fois rétro et futuriste.
Les jeunes y ont pris un rôle très actif : préparation de l'évènement, présentation de leur imprimante 3D en train de tourner, de leur PC gaming et de leurs réalisations ; ils ont également aidé au bon déroulé du festival.
« Les jeunes ont été une vraie ressource pour nous, que ce soit pour l'installation ou la gestion du flux aujourd'hui. », Kevin Moulin
La présence de l'illustrateur-bédéiste Frédéric Raillot alias Toukygraph rajoutait une autre dimension artistique mais aussi une note supplémentaire de « rétro » au festival. Il y présentait notamment sa collection de cartes "Matama" dont l'objectif est de « replonger dans les souvenirs d'enfance, rassembler la pop culture via les jeux vidéo, les dessins animés, les films des années 80-2000. » Il prépare actuellement une bande dessinée dérivée de cette collection.
« L'illustration permet de communiquer avec toutes les générations, par le dessin. Les gens reviennent vers l'authenticité, la nostalgie, le partage. », Frédéric Raillot alias Toukygraph
Dessinant sur place, il invitait à la découverte de son univers original - développé ces trente dernières années auprès des plus grands (PlayStation, Tex Avery, Lancôme...) mais également localement (Crocodile de La Vague, BD « Résistance dans le Brivadois », panneaux du Bois du Centenaire au Puy, interventions dans les écoles…) - que l'on peut retrouver sur son site.
Il accompagnera, dès janvier, le projet 2026. Son rôle sera de leur apprendre à dessiner, créer des personnages et structurer un scénario en s'appuyant sur son expérience chez PlayStation.
Une invitation à s'amuser de façon consciente
Tout un espace était consacré à informer et sensibiliser aux usages responsables du numérique via la cybersécurité, l'esprit critique et la créativité.
Plusieurs bornes PEGI rappelaient également que l'age inscrit sur les boites de jeux vidéo avaient pour but de garantir un jeu adapté à l'age de ses joueurs.
« Choisir un jeu pour son enfant, c'est prendre en compte son âge, sa sensibilité, ses goûts et les contenus du jeu. », signalétique de PédaGoJeux.fr, le jeu vidéo expliqué aux parents
Une envie d'aller plus loin
Le festival a donc servi de conclusion et de valorisation du travail accompli par les adolescents tout au long de l'année, en plus du séjour au Futuroscope.
« Le projet a été facile à encadrer et motivant, avec un engagement réel des jeunes. », Eloïse, animatrice
Face au succès du projet et de cette première édition du festival, le Relais Ado prévoit déjà une version 2026, avec la création d'un jeu vidéo plus abouti. Les visuels et le scénario seront réalisés avec Frédéric Raillot alias Toukygraph et le gameplay avec Campus 26.
Positionnant ainsi l'art et la culture, au niveau de possibles et non juste loisirs auprès de ces jeunes et via leurs partages. Mario et Link y veilleront...
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