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Le Puy : le Pass Santé à 17 euros toujours en négociation
« J’ai un peu du mal à comprendre pourquoi ça ne fonctionne pas. Je pense que c’est une offre qui est raisonnable et adaptée à ce qu’ils souhaitent. On devrait pouvoir trouver un terrain d’entente », a déclaré Michel Chapuis, maire du Puy-en-Velay, en réponse à une question posée par l’opposition lors du dernier conseil municipal ce mercredi 20 juin 2018. L’offre proposée par la Ville concerne un Pass Santé de stationnement au tarif de 17 euros par mois réservé aux professionnels de santé « qui œuvrent pour le maintien à domicile », valable 365 jours et sur toutes les zones du Puy.
Une idée qui a émergé au lendemain de la mise en œuvre de la loi de modernisation de l’action publique territoriale et d’affirmation des métropoles (loi Maptam) qui modifie la gestion, l’organisation et la mise en œuvre du stationnement payant sur voirie.
Par souci d’équité
« La politique de stationnement qu’on a suivie et qui visait à améliorer la rotation et à garantir l’accessibilité en centre-ville ainsi que la possibilité aux gens d'y stationner est maintenant une réalité […] Donc nous avons estimé que dans la mesure où nous étions capables de proposer une offre de stationnement aux professionnels de santé sur l’entièreté de la ville, on pouvait leur proposer un Pass Santé et qui n’était pas gratuit, dans un souci d’équité par rapport à nos concitoyens qui eux aussi vivent dans la ville », a commenté le premier édile du Puy.
----600 signatures sur la pétition
Le collectif des infirmiers libéraux du Puy, qui peut compter sur le soutien de professionnels de santé tels que des médecins et kinésithérapeutes, a lancé une pétition pour faire entendre leur désaccord. Elle compte déjà 600 signatures.-----Les négociations doivent se poursuivre
Jusqu’à présent les infirmiers et infirmières libéraux bénéficiaient de la circulaire n° 69-140 du 27 mars 1969 reprise par le ministère de l’Intérieur, « relative aux facilités de stationnement dont doivent pouvoir bénéficier dans toute la mesure compatible avec les circonstances de temps et de lieux, les infirmières et les infirmiers appelés à donner des soins à domicile lorsqu’ils utilisent leur véhicule dans le cadre de l’exercice de leur activité professionnelle ». L’angle des infirmiers et infirmières n’a pas été choisi au hasard. Depuis le mois de mars, un collectif ponot se mobilise pour conserver la tolérance jusqu’alors accordée concernant le stationnement en ville. « La spécificité de notre profession a été insuffisamment prise en compte. Contrairement aux médecins et kinésithérapeutes qui exercent essentiellement en cabinet, nous nous déplaçons et stationnons 40 à 50 fois par jour afin d’effectuer les soins de 5h30 à 20h sans pour autant pouvoir s’affranchir des périodes les plus difficiles pour circuler ou stationner », précisent deux représentantes du collectif des infirmiers libéraux du Puy.
« Nous ne sommes pas en lutte »
« Nous ne sommes pas en lutte. Nous demandons à revoir la mairie pour renégocier parce que nous ne sommes pas d’accord. Nous ne sommes pas fermés à la négociation, nous visons la tolérance (comprenez la gratuité, Ndlr) mais nous avons conscience que nous serons peut-être obligés de payer, mais pas 204€ par an », ajoutent les deux infirmières libérales. Lors de précédentes réunions, le collectif avait d’ailleurs avisé la Ville des différentes pratiques mises en place dans la région : « Clermont-Ferrand ne paie pas, Saint-Étienne ne paie pas, Lyon est à 100 euros. »
Conséquence des abus
L’un des arguments de la Ville pour justifier ce Pass Santé payant porte sur l’usage du caducée (matricule professionnel affiché sous le pare-brise) parfois inapproprié des professionnels de santé. « L’objectif de ce Pass Santé était de permettre à l’ensemble de ces professionnels de santé de pouvoir stationner sur l’entièreté de la zone dans l’exercice de leurs fonctions et même au-delà par soucis de simplification parce qu’on sait bien que le système du caducée ne permet pas d’avoir une réglementation correcte du stationnement. Il y a malheureusement des abus, même si ce n’est pas toujours le cas. On sait bien que les infirmiers à l’hôpital qui ne sont pas libéraux ont aussi un caducée ».
Un caducée distinctif
Un argument que le collectif des infirmiers libéraux du Puy ne contredit pas mais auquel il apporte une réponse : « Nous ne sommes absolument pas fermés, bien au contraire, à l'idée de mettre en dehors de nos négociations tous les caducées qui circulent en ville sans y travailler ». Car effectivement, les médecins, infirmiers et kinésithérapeutes qui travaillent à l’hôpital, en maison de retraite ou dans une autre commune que celle du Puy, peuvent user de leur caducée pour venir faire leurs courses au Puy, entre autres exemples. « Ceux-là, ils nous portent préjudice. On pourrait avoir un caducée distinctif », proposent les deux infirmières libérales.
Stéphanie Marin
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