La Retirade se métamorphose au coeur du Stevenson

Le vendredi 23 mai dernier, la fédération de pêche a réuni des élus locaux et départementaux, ainsi que le préfet, pour une opération symbolique pour l’Allier.
À cette occasion, un alevinage a eu lieu sur le haut Allier : 22 000 alevins ont été déversés au cours de ce rendez-vous. Le plan 2025 prévoit au total 549 000 alevins sur l’Allier et ses affluents comme la Sioule et le Chapeauroux. L’occasion également de faire passer un message important sur la situation critique que connaît la population alevine dans l’Allier.
Saumon atlantique sur l’Allier : une espèce en péril
Le barrage de Poutès, ouvrage emblématique construit en 1941, a fortement perturbé les frayères naturelles du saumon atlantique, espèce migratrice emblématique du bassin de la Loire.
Malgré un premier dispositif d’ascenseur à poissons qui a donné peu de résultats, d’autres travaux menés depuis 2017 ont permis une amélioration partielle des conditions de franchissement.
En 2024, seulement 63 géniteurs ont été observés à Vichy, un chiffre historiquement bas. La situation sur les frayères reste, elle aussi, préoccupante. En 2023 et 2024, seuls 15 nids ont été repérés sur l’Allier et l’Alagnon, et les pêches d’inventaire n'ont pratiquement révélé aucun tacon (jeune saumon) dans les zones de croissance.
"Objectif 1 000 saumons"
Face à cette urgence, la fédération de pêche s’est lancé un défi : « Ramener 1 000 saumons à Vichy en 10 ans », un objectif ambitieux mené depuis trois ans. Ce plan repose sur quatre axes prioritaires :
Le PLAGEPOMI, un plan pour les poissons migrateurs
Le PLAGEPOMI est un document officiel qui définit les actions à mener pour protéger les espèces de poissons migrateurs, comme le saumon atlantique, l’anguille ou la lamproie. Il fixe des objectifs précis et propose des mesures pour préserver, restaurer et gérer durablement leurs populations.
-Valoriser les zones amont, notamment par la transformation de Langeac en zone alevinable, et intensifier l’alevinage, en conformité avec le PLAGEPOMI (plan de gestion des poissons migrateurs).
- Renforcer les stocks de géniteurs pour assurer une reproduction durable.
- Développer les partenariats locaux avec les territoires de l’amont (Chapeauroux, Senouire, Alagnon), afin de restaurer la continuité écologique et d'améliorer la qualité de l’eau.
- Préparer le futur PLAGEPOMI 2028-2033, qui définira la stratégie des années à venir.
« Je pense qu'on sera autour de 80 à 90 poissons cette année par rapport aux 60 de l'année ; c’est donc une progression et les premières conséquences des opérations qu'on avait initiées depuis 2019 sur le Haut-Allier. »
Une dynamique à pérenniser
Le combat n’est pas vain, l’exemple récent de l’aménagement de la zone de Langeac en zone alevinable montre qu’il est possible de faire évoluer les choses. Les premiers signes positifs apparaissent : « Je pense qu'on sera autour de 80 à 90 poissons cette année par rapport aux 60 de l'année dernière, c’est donc une progression et les premières conséquences des opérations qu'on avait initiées depuis 2019 sur le Haut-Allier. » déclare Lionel Martin, président de la fédération de pêche de Haute-Loire.
À Langeac, 10 poissons ont été recensés, ce qui a même conduit EDF à ouvrir les vannes du barrage une semaine plus tôt que prévu. Une avancée encourageante, même si les menaces restent nombreuses : pollution de l’eau, obstacles à la migration, prédation accrue par les silures et cormorans.
Un combat pour l’avenir du fleuve
Il s'agit d'une organisation intergouvernementale créée en 1984, qui vise à la conservation du saumon atlantique dans l'Atlantique Nord. Les différents pays membres se coordonnent pour protéger et restaurer la population de saumon atlantique. Cette année, la 42ᵉ édition se tiendra à Cardiff, au pays de Galles, du 3 juin au 6 juin.
La France y participe uniquement comme observateur, ce que regrette Lionel Martin, mais Patrick Martin, spécialiste du saumon et directeur du conservatoire de saumon de Chanteuges, fera le déplacement. Malgré tout, le travail sur le terrain ne faiblit pas. La fédération organise un lâcher de saumons annuel, ce lundi 9 juin à 9 h à Saint-Étienne-du-Vigan et à 12 h à Jonchère, commune de Rauret.
Ce combat dépasse la simple survie d’une espèce : il concerne tout un fleuve, un écosystème et une relation entre l’homme et la nature. « Il ne faut pas s’arrêter. Il faut continuer », conclut Lionel Martin.
Vos commentaires
Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire
2 commentaires
L'alevinage est un enfumage typique de notre société qui marche sur la tête. Seuls des saumons nés dans la rivière peuvent être suffisamment costauds pour reconstituer une population. Sans doute est-il déjà bien trop tard, au vu des effectifs restants. Pour sauver le saumon, il faudrait que tout le monde change de mode de vie. Tout le reste n'est que poudre aux yeux (mais les élus adorent ça, la poudre aux yeux). La question étant : qui, en Haute-Loire, se soucie vraiment du sort du saumon ? Réponse courte : personne.
https://www.zoomdici.fr/actualite/veine-verte-ladieu-au-saumon-opinion
déjà 10 poissons à Langeac? Quel exploit!!! Il va falloir penser a faire revenir l'ours dans nos montagnes pour réguler un peu tout ça