Le choix des libraires 4/4 : Les favoris de la rédaction

Dans ce 4ᵉ et dernier épisode, découvrez le résumé de chaque livre, écrit par le membre de la rédaction qui l'a choisi, ainsi que son commentaire, la raison pour laquelle il recommande ce livre et pas un autre. ↓↓↓

Au service surnaturel de sa Majesté, tome 1 – Daniel O'Malley 

Myfanwy Thomas, notre héroïne, se réveille dans un parc de Londres, entourée de cadavre d'hommes en costume portant des gants en latex. Amnésie totale ! Et le plus surprenant, c'est qu'elle semble avoir prévu cette amnésie. Elle découvre sur elle, une lettre écrite de sa main, expliquant qui elle est et ce qu'elle doit faire pour découvrir qui veut l'éliminer.
Mais ce n'est pas tout ! Myfanwy Thomas est une des têtes pensantes d'une organisation secrète combattant les forces surnaturelles qui menacent la Couronne. Plongez dans ce livre pour découvrir comment notre héroïne va se dépatouiller de cette situation rocambolesque, dans une ambiance d'espionnage paranormale !

Le mot de Laurane : « Une héroïne au caractère bien trempé, un roman truffé d'humour, de surnaturel "what the fuck" et de péripéties qui n'en finissent jamais ! Captivant du début à la fin et qui me fait éclater de rire presque à chaque page. »

L'histoire d'Helen Keller – Lorena A. Hickok

Ce livre raconte la véritable histoire d'Helen Keller, petite fille devenue sourde, muette et aveugle en raison d'une maladie infantile. Née aux États-Unis en 1880 dans une famille aisée, elle décède en 1968.

Helen a six ans quand ses parents décident d'engager Ann Soullivan pour sociabiliser cette enfant "sauvage" car enfermée dans son monde de silence. Grâce à la patience et la créativité de sa préceptrice, Helen va apprendre à communiquer, mais bien au-delà des espérances de tous. Elle va apprendre à lire, écrire et même s'inscrire à l'université.  Ann passera sa vie au côté d'Helen en l'aidant à surmonter tous les obstacles.

Le mot de Marie-Sylvie : « Je ne connaissais pas du tout Helen Keller et habituellement je ne lis que peu d’histoires vraies. Je me suis laissée emporter par la curiosité, et cette magnifique histoire d'une amitié sincère, de résilience et de détermination a su me convaincre. »

En fait c'était le jardinier – KronoMuzik et PoPésie

L'inspecteur KronoMuzik est chargé de résoudre une affaire sordide. Une de plus... Celle de trop. Celle qui remettra en question tout ce sur quoi il s'est construit. Qui est réellement Nagui ? Une boîte de conserve peut-elle ressentir des émotions ? Que s'est-il exactement passé au Jardiland de Limoges ?

Le mot de Réda : « Je suis très friand d'humour absurde sous toutes ses formes et j'étais très curieux de voir s'il était possible d'écrire un bouquin entier avec un ton qu'on ne retrouve habituellement que sur internet, sans tomber dans le "cringe" : mission accomplie pour ce "polar" écrit par un t̶w̶i̶t̶t̶o̶s̶ y̶o̶u̶t̶u̶b̶e̶u̶r̶ créateur de contenus sur internet ! Ça part dans tous les sens et le titre spoile légèrement l'histoire. Comme sur internet. Si vous cherchez à débrancher votre cerveau cet été, c'est ce qu'il vous faut ! »

La Parade du zèbre – Mélanie Rafin

Clémence, professeure de français a une vie bien rangée. Un peu coincée, elle s'est laissée enfermer dans une routine "planplan". Un jour, sa vie prend un tout autre tournant, lorsque à l'occasion d'un voyage scolaire, toutes les barrières pourtant bien érigées, tombent une à une. 
 

Le mot de Marjo : « Cette romance, même si prévisible, est un régal. L'humour décapant, les punchlines jubilatoires, en font un bon cocktail pour passer un moment détendu. L'auteur aborde des sujets de société comme l'homosexualité, le désir, l'éducation nationale et ses failles, l'adolescence, l'abandon etc. Une romance qui fait du bien par sa légèreté et son "happy end". »

1984 – Georges Orwell

Ce bouquin qui se classe dans le genre de la science-fiction et du roman d’anticipation décrit les rouages d’une régime autoritaire avec l’application de la pensée unique. Dans un contexte de guerres et de tensions mondiales, une dictature généralisée impose une emprise sans faille et sans pitié sur la société.

Tout est surveillé, contrôlé, jugé à travers une ambiance de paranoïa exacerbée. La liberté d’expression n’existe plus. La peur est constante, mise en chair par la fameuse expression « Big Brother is watching you » (Big Brother vous regarde). Et malgré le puissant amour qui unit les deux personnages principaux, conscients des mensonges et de la manipulation de masse du parti, ils seront, eux aussi, écrasés par le système, torturés, leur cerveau lessivé pour rentrer dans le rang.

Le mot de Nico : « 1984 est, pour moi, LE livre de notre époque. Pourtant, son auteur George Orwell l’a écrit en 1948, soit près de 80 ans en arrière. Il permet de montrer l’ADN d’un système politique qui repose sur un État autoritaire et totalitaire. 1984 dénonce, en ce en sens, les violations des libertés, la suppression de la vie privée et les dérives liées aux idéologies totalitaires comme la surveillance de masse, les arrestations arbitraires, les communications par la peur ou encore la culture de l’ignorance. »

La révolution emoji – David Groisson et Paul Rey

Une bande dessinée qui retrace la folle histoire des émojis. On suit Andréa, une jeune journaliste, qui se rend compte un peu par hasard en traînant sur son téléphone, que parmi les milliers d’émojis qu’elle a, il y a une pompe à essence, un bidon de pétrole ou encore une centrale nucléaire, mais pas d’émoji éolienne. Elle se demande comment sont créées ses émoticônes et surtout par qui. Elle part alors enquêter à travers le monde pour découvrir la genèse de ce nouveau mode de communication

Le mot de Macéo : « J’aime beaucoup le fait que le personnage principal soit une jeune journaliste qui part en enquête (déformation professionnelle oblige). On est tenu en haleine au fil de ses découvertes, avec un format d’enquête qui nous permet de s'imerger. Aussi, les dessins sont à mon sens magnifiques. Simples, ils créent un univers propre à cette BD. En plus, cela fait vraiment sens puisqu’on retrace l’histoire de petits visuels. On comprend que ces simples petits dessins d’apparence, ont une origine et un rôle politique. À découvrir, aussi bien pour les ados que pour les adultes ! »

L'enragé – Sorj Chalandon

"L'enragé" est un roman basé sur l'histoire bien réelle du 27 août 1934. Ce jour où 56 enfants se sont évadés de la colonie pénitentiaire pour mineurs de Belle-Île-en-mer. Cela parait bien loin aujourd'hui... et pourtant. 

On y découvre le quotidien d'enfants, parfois très jeunes, enfermés, brimés, punis, violentés physiquement et psychologiquement dans les maisons de redressement par peur qu'ils ne deviennent « des bêtes sauvages ». Leurs fautes ? de petits voleurs, des orphelins. Le résultat est l'inverse de l'objectif visé : des enfants détruits et violents. C'est le cas de "La teigne".

Coincés sur l'île, pourchassés comme des nuisibles par les matons du centre, les gendarmes, les habitants alléchés par la prime de 20 francs offerte par gamin capturé, ils seront tous rattrapés, sauf un…

C'est à l'histoire de ce garçon que l'on dit noyé, que Sorj Chalandon décide de donner vie. S'inspirant de ce sombre fait divers, l'auteur imagine la destinée de ce jeune bagnard, abandonné par ses parents, enfermé dès l'âge de douze ans, qui avance les poings serrés et le regard féroce, prêt à en découdre avec quiconque se mettra sur cette route qui le mène enfin vers la liberté.

Jules Bonnot, dit La Teigne, est un naufragé de la vie, une victime de violences, d'humiliations et de privations, un enragé incapable de contenir la colère qu'il a emmagasinée au fil d'une enfance malheureuse…

Le mot de Gilles : « J'ai aimé l'encrage de ce roman dans la réalité de ces maisons de redressement. Le personnage de La teigne est également appréciable, par sa complexité. On parvient facilement à imaginer la difficulté qu'il ressent à contenir sa propre violence. Au travers de celles qu'il a subies après l'évasion et de l'émoi que cela avait engendré, on comprend que la place de l'enfant dans la société est en train d'évoluer à partir des années 1930. »

Persepolis – Marjane Satrapi

Persepolis est une bande dessinée autobiographique entièrement en noir et blanc. L'auteur iranienne Marjane Satrapi y raconte une partie de sa vie, de son enfance dans le Téhéran des années 1980, en pleine révolution islamique, à son adolescence et son entrée difficile dans la vie d'adulte, en Europe. 

Issue d'une famille progressiste, Marjane a dix ans lorsque le pouvoir iranien est renversé. Entre manifestations, militantisme et répression des libertés, elle grandit dans une atmosphère très politisée et tendue. Jusqu'à ce que les bombardements, les difficultés de Marjane à accepter les contraintes, et le durcissement du climat politique, poussent ses parents à l'envoyer en Autriche, où elle poursuivra ses études.

Débutent alors un parcours semé d'embuches pour l'adolescente, qui doit faire face à des difficultés pour s'intégrer, s'adapter à la culture européenne, et assumer son identité iranienne. 

Le mot de Clara : « Depuis que j'ai lu cette BD, il y a près de dix ans, je me souviens toujours de la manière dont cette jeune iranienne parvient a raconter à la fois avec humour et profondeur son parcours, et celui de tant d'autres. Par sa propre histoire, Marjane Satrapi  nous pousse à la réflexion, entre le témoignage historique et questionnements sociétaux autour de la liberté, puis de l'exil, de l'intégration et de l'identité. »