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Le braqueur du magasin bio à Brives Charensac devant le tribunal
C'est un concours de circonstances malchanceux pour le jeune braqueur. Ce samedi 8 juillet, un homme de 18 ans s'est introduit dans un magasin bio à Brives-Charensac pour réaliser un braquage à main armée. Mais très vite, il s'est fait interpeller par des policiers...en civil. Il a été appelé à la barre du tribunal correctionnel du Puy-en-Velay ce lundi 10 juillet.
Deux jours après les faits, l'homme, visiblement agacé de sa présence à la barre, a dû se présenter au tribunal correctionnel du Puy-en-Velay, jugé en comparution immédiate. En préliminaire de l'audience, le président du tribunal a rappelé les faits.
Une cagoule et des gants au mois de juillet
Une cagoule et des gants, pas très discret comme accoutrement pour passer inaperçu ce 8 juillet à 17 h 45, où le soleil est encore bien haut dans le ciel. Le mis en cause, habillé de noir donc, a fait irruption dans le magasin "Le Grand panier bio", avenue Charles-Dupuy à Brives-Charensac.
Selon les témoignages et les images de vidéosurveillance, on peut voir le jeune homme menacer le caissier avec une arme de poing et lui ordonner de lui remettre l'argent des caisses, en liquide, dans un sac. « C'est un braquage, file le fric », peut-on entendre sur les vidéos. Le malfaiteur s'impatiente et réitère les menaces envers le caissier « Dépêche-toi ou je tire dans tes jambes ! ».
« On se serait cru dans un film policier ! »
Karyne, la gérante du magasin ouvert en 2016, et son employé, Thierry, qui a tenu la caisse au moment des faits, ont témoigné du choc ressenti « J’avoue que ça m’a choqué ! Notamment pour mes employés, qui ont été bousculés brutalement et menacés. On se serait cru dans un film policier ! », explique Karyne. Elle, qui est arrivée après les faits, se dit profondément choquée des images, particulièrement dans un petit magasin habituellement calme « J'ai encore les images en tête, à force de les visionner. On a du mal à croire que ce n'est pas la télévision, que ça s'est réellement passé. Surtout dans un petit magasin comme le nôtre ».
Thierry, lui, a tout vu. Pris en charge par les pompiers, c'est lui qui s'est fait menacer "de recevoir une balle dans les jambes". « Ça s’est passé très vite, en une ou deux minutes », témoigne-t-il. « D'habitude, je vois les habitués, on discute bien, il y a une bonne ambiance, c'est familial. C'est d'autant plus choquant une scène de violence ici. »
Un pistolet à bille comme arme
Après avoir récupéré l'argent (2000€) , le jeune braqueur a alors pris la fuite et a jeté son arme. Retrouvée dans l'eau, il s'agit en fait d'une réplique d'air soft. Selon le prévenu, « il n'était pas chargé au moment des faits ». Bien que selon une employée, l'arme semblait visiblement factice, les clients et employés ont préféré coopérer. « Quand c'est comme ça, il ne faut pas jouer aux héros. On ne sait pas comment ça aurait pu finir », confie Thierry. « Le gamin était nerveux, on voyait que ce n'était pas un professionnel ».
« J’ai la boule aux ventre »
Les clients ont su, eux aussi, garder leur calme et ont coopéré. L'homme, arme en main, demande alors aux clients de déposer leur sac à main et leur téléphone dans son sac, tout en les menaçant. « Personne n’appelle les flics sinon je tire ». Certains d'entre eux ont pu se réfugier sous les stands de fruits et légumes, notamment une jeune maman et son enfant, alors dans sa poussette. « Je suis surprise par le calme des clients, ils ne criaient pas, ils ne bougeaient pas. L'une d'elles, qui est infirmière, a même réconforté le caissier », expose la gérante.
Au mauvais moment, au mauvais endroit...
Autres acteurs qui ont su faire preuve de sang-froid durant les faits : le couple de policiers, alors en civils, qui ont su coincer et interpeller le jeune homme. Car malheureusement pour le prévenu, parmi les clients se trouvent en fait des policiers, venus faire leur course comme monsieur tout le monde.
« Il était entouré de policiers sans le savoir »- Le Président du Tribunal.
Dans le magasin, au comptoir, une femme a alors rapidement réussi à se cacher et a appelé du renfort. Peu après, le braqueur, toujours cagoulé, est sorti de l'établissement. Le mari (de la femme qui se trouvait à l'intérieur), en civil, et qui attend sur le parking, comprend que quelque chose se passe, et prend alors en chasse le jeune homme. S'ensuit une course-poursuite, à pied, jusqu'aux Quatorze ponts de Chadrac, où le fonctionnaire du commissariat du Puy se saisit de sa matraque télescopique, lui demande s'il est armé, et l'immobilise.
Là, la BAC peut alors prendre le relais et interpeller le fuyard. L'argent dérobé, un total de 2000 euros, a pu être récupéré.
18 ans et déjà un casier bien rempli
Déjà mineur, il a enchaîné les décisions judiciaires. Pour des faits de stupéfiants ou similaires. « J'ai limite de la peine pour lui » , exprime la gérante du magasin qui a porté plainte. « Ça me fait mal au cœur, car il a l'âge de mon fils. Foutre sa vie en l’air comme ça à 20 ans, je trouve ça désolant ». Déjà en garde à vue depuis samedi, l'homme a avoué les faits lors de l' interrogatoire et a expliqué aux enquêteurs « avoir besoin d’argent ». Ne trouvant pas de travail, il y explique que « prendre un salaire en 30 secondes, c’était mieux que de bosser ». En attente de son jugement et demandant un délai pour préparer sa défense, l'homme restera en détention provisoire. L'audience est prévue le 14 août prochain.