Un ouvrier se fait rouler dessus par une voiture sur une zone de travaux
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La communauté juive au Puy-en-Velay : une présence historique oubliée
Certains événements lointains ont conditionné le présent. La communauté juive est aujourd’hui absente du Puy-en-Velay, alors qu’elle était vivace au Moyen-Age. Ce dimanche 7 octobre 2018 au Puy-en-Velay, une plaque commémorative a été inaugurée pour rappeler cette présence passée.
L’initiative est portée par l’Union des Juifs de France et de leurs amis (UJFA), une association qui œuvre à la préservation de la mémoire israélite en France. Elle avait été soutenue dès 2015 par Laurent Wauquiez, alors maire de la ville. Des membres de la communauté des quatre coins de la France (Marseille, Paris, Saint-Etienne) avaient fait le déplacement spécialement pour cette occasion. Michel Chapuis, maire du Puy-en-Velay, ainsi que plusieurs autres personnalités politiques et religieuses participaient à la cérémonie. Quelques musiciens du Conservatoire de musique et de danse assuraient l’animation.
Un ancien quartier juif au bas de la cathédrale
La plaque commémorative en question a été apposée à l’entrée de l’impasse dénommée « rue de la Juiverie », qui donne sur la rue de l’Ouche. Il s’agit du dernier vestige de l’ancien quartier juif qui se trouvait à cet emplacement. « Les Juifs avaient notamment œuvré à la construction de la cathédrale, explique Jean-Pierre Saal, président de l’UJFA. Le terme « Juiverie » signifiait que les Juifs étaient contraints de demeurer ici. Cela facilitait la levée d'impôts spécifiques aux juifs et donnait souvent lieu à des exactions à l’encontre de la communauté. »
La situation de la communauté juive en Occident s’est dégradée au cours du XIIIème siècle. En 1269, Louis IX leur impose par exemple le port de la rouelle, ancêtre de l’étoile jaune, dans l’ensemble du royaume. C’est dans ce contexte que s’inscrit la légende de la fontaine des Farges, dont parle Prosper de Mérimée dans ses écrits.
Les Juifs bannis du Puy-en-Velay
Un juif aurait été accusé en 1320 de l’assassinat d’un enfant de choeur de la cathédrale du Puy, irrité de l'entendre chanter la naissance du Sauveur. Miraculeusement ressuscitée, la victime aurait dénoncé son meurtrier lors du passage de la procession du dimanche des Rameaux devant la fontaine des Farges. Ce dernier fut lapidé et tous les Juifs furent bannis de la ville ou choisirent la conversion. Depuis lors, la communauté aurait périclité dans la ville. Toutefois, jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, et même après l’invasion de la zone libre, une synagogue était toujours implantée et active rue Sarrecrochet.
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