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Kévin Machy : troquer son uniforme pour traquer le ciel
Changer de métier. Une envie que beaucoup de salariés ont mais n'osent pas faire. Kévin Machy lui, a sauté le pas. Après 12 ans dans la gendarmerie, il a décidé de quitter l'uniforme pour devenir pilote de drone et photographe.
Sac à dos sur l'épaule, la barbe longue et l'air sérieux, Kévin Machy raconte son histoire. Celle d'un ancien gendarme devenu il y a près d'un an photographe professionnel. Une reconversion pas si évidente puisque c'est suite à un burn-out que ce jeune trentenaire a pris peut-être l'une des décisions les plus importantes de sa vie.
Gendarme, de père en fils
C'est dans une caserne qu'a grandi Kévin Machy. Fils de gendarme, il a découvert la Loire puis la Haute-Savoie. Rapidement, c'est l'évidence. Lui aussi sera gendarme. " C'était naturel. Ce qui me plaisait dans la vie d'une caserne, c'était la cohésion entre les gendarmes. On était là les uns pour les autres. C'était une sorte de grande famille", se remémore-t-il avec plaisir. Il se souvient notamment des Noël passés ensemble à la caserne. Et puis, à la fin du collège, le jeune Kévin intègre un lycée militaire pendant deux ans. Il revient et part ensuite pour Chaumont effectuer une formation de 10 mois pour suivre les traces de son père. " A 20 ans, j'ai intégré le deuxième régiment de la Garde Républicaine et je vivais dans le 9ème arrondissement de Paris", détaille l'ancien gendarme. Une première expérience prestigieuse qui lui demande d'accueillir de nombreux diplomates et forces étrangères armées.
" C'était assez impressionnant. J'étais souvent envoyé pour garder des palais nationaux tels que L'Assemblée Nationale et le Sénat', K.Machy.
Une expérience inoubliable de 6 années au cours desquelles il forge de solides liens d'amitié avec ses collègues. " A la caserne, on rencontre ses meilleurs amis. J'y ai d'ailleurs rencontré mon témoin de mariage. On était tout le temps ensemble", sourit ce trentenaire.
De la garde Républicaine à Officier de police justice en Haute-Loire
Et puis 6 ans plus tard, Kévin Machy change de poste et de région. Son nouvel objectif : devenir Officier de police judiciaire afin de pouvoir prendre la direction d'enquête. En juillet 2016, il s'installe à la caserne de Retournac puis 9 mois plus tard, il obtient son titre d'Officier de police judiciaire. " Je pouvais diriger des agents de police judiciaire sur des enquêtes notamment", détaille l'ancien gendarme. Quelques temps plus tard, Kévin Machy est nommé référent Violences Intra-familiales puis plus tard enquêteur Mélanie. " J'étais en charge d'auditionner des jeunes mineurs ayant été victimes d'infractions sexuelles", expose-t-il. Des postes à responsabilités qu'il a tout d'abord aimé puis eu de plus en plus de difficultés à supporter.
"Je ne me sentais plus en adéquation avec l'institution. Je supportais de moins en moins ce que je pouvais voir ou entendre", K.Machy.
Petit à petit, sa santé se dégrade. " Plusieurs mois avant mon burn-out, j'avais un sommeil perturbé, des maux de tête. Je ressentais des brûlures d'estomac. Mais je mettais tout ça sur le compte de mon surpoids", confie-t-il avec émotion. Et puis un jour, le trentenaire s'écroule. " Je suis rentré chez moi, et je me suis mis à pleurer. Et là, je me suis dit que ça ça ne venait pas de mon poids", poursuit-il. Cet ancien gendarme est alors suivi par un médecin et un psychologue pendant près de 6 mois. "J'étais en arrêt maladie. Au bout de 3 mois, j'avais compris le problème. Je devais quitter la profession", explique-t-il.
Quitter l'uniforme pour monter son entreprise
Pendant son arrêt maladie, Kévin Machy a vite trouvé sa voie. La photo. Une passion qu'il a depuis toujours. " J'ai toujours aimé prendre des clichés. En 2008, j'ai acheté mon premier appareil et puis j'étais à Paris alors c'était un magnifique terrain de jeu", évoque ce trentenaire. A chaque week-end, congés ou moment libre, il embarque son boitier et capture des moments de vie. Après avoir pris sa décision, il donne sa démission. " A la gendarmerie, nous avons un bureau de la reconversion. j'ai longtemps échangé avec eux pour savoir ce qui était possible", décrit-il. Kévin Machy s'inscrit alors à l'école Gautier Veltri de Saint-Etienne pour apprendre à filmer avec des drones. " Tout a été très rapide, j'ai obtenu mon permis drone. Puis le 27 février 2022 je n'étais plus gendarme et le 28 février je créais mon entreprise", se réjouit-il. Pour des raisons financières, il décroche un emploi d'expert prévention sûreté au sein d' Alliade Habitat. " Je m'occupe de tout ce qui est trouble de voisinage en partenariat avec la police et la gendarmerie. J'avais besoin d'un appui financier pour me lancer et j'aime ce que je fais", poursuit Kévin Machy.
" Aujourd'hui, je vais bien. Je me sens reposé et libre de faire ce que je veux. Et même en cumulant deux emplois, je travaille moins que lorsque j'étais gendarme", K.Machy.
Depuis le lancement de son activité de photographe et de pilote de drone, ce jeune trentenaire a d'ores et déjà réalisé plusieurs projets tels qu'une vidéo pour le laboratoire Audiosolutions de Vals-près-le-Puy, pour la commune de Solignac-sur-Roche ou encore pour les Jeunes Agriculteurs de Vorey. Certaines entreprises le contactent également pour réaliser des photos de leurs employés. "Certains hésitent à se reconvertir mais il faut le faire. La vie est courte. Je ne regrette absolument pas mon choix. Si c'était à refaire, je partirais même plus tôt. Je l'aurais fait avant d'être malade. Aujourd'hui toute ma famille est heureuse de ce changement de vie. Il faut surtout écouter son corps et ne pas se dire que ce que l'on ressent va passer", conclut-il avec optimisme.
Découvrir son activité de pilote de drone sur Instagram et sur Internet ainsi que son travail de photographe sur Instagram et sur Internet.
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1 commentaire
Opérateur de drone est une spécialité qui devrait être TRES utile dans la gendarmerie comme à l'Armée !!! Sans oublier les policiers