Issoire : immersion dans la nouvelle expo de la Tour de l'Horloge

Par Nathalie Piendel , Mise à jour le 16/10/2024 à 12:00

"Handi, cap' ou pas cap' ?", c'est la nouvelle exposition de la Tour de l'horloge, lieu historique et emblématique issoirien. Zoomdici s'est rendu sur place, pour une visite guidée des lieux avec Yannick Dauge, médiateur culturel. 

Si la dernière exposition, "En jeux ! l'Expolympique" a connu un "succès exceptionnel" selon Bertrand Barraud, le maire d'Issoire, alors en visite à la Tour, la barre est placée haut pour la suivante, intitulée "Handi, cap' ou pas cap' ?" et abordant, vous l'aurez deviné, le handicap sous toutes ses formes.

Expérimenter, pour mieux comprendre

On plonge dans ce nouveau thème, sans filet, avec une multitude d'expériences sensorielles aussi simples que percutantes, car pour comprendre, il faut le vivre, l'expérimenter. "C'est une expo avec un thème sociétal qui intéresse beaucoup la population, soit parce qu'elle est directement concernée, soit parce qu'elle a des proches touchés par le handicap" explique Bertrand Barraud. 

Rien n'est oublié, et on laisse de côté toute connotation triste ou pathétique pour bien au contraire s'informer de manière bienveillante, avec des tests, des jeux, des infos ludiques, un peu d'histoire comme toujours, et des mises en situation parfois douces, parfois déstabilisantes.

On retrouve des équipements prêtés, du fabriqué maison, et du matos gardé de la précédente expo avec l'aspect handisport. L'équipe de la Tour a encore frappé fort écrasant un boulot de recherche et de créativité assez impressionnant, avec le pari de parler du handicap, toutes définitions confondues. 

Un très large curseur...

"La Cour des comptes, en 2008, estimait qu'en fonction du périmètre qu'on prenait en compte pour les définitions des handicaps, il y avait entre 2,5 et 23 millions de personnes en situation de handicap en France. Cela dépend où l'on met le curseur", explique Yannick.

 

"On a une image un peu stéréotypée du handicap, qu'on nous impose depuis les années 1970", souligne Yannick, évoquant celle du handicap moteur avec la fameuse image du fauteuil roulant dessinée sur les places de parking réservées.

Le handicap, peut-être "temporaire comme définitif, dès la naissance, ou consécutif à un traumatisme ou un accident, plus ou moins intense. Il y a des choses qui se soignent, qui peuvent se corriger d'autres qui au contraire évoluent quoi qu'on fasse", précise le guide. 

Six familles de handicap mises en lumière

L'exposition s'articule autour de six familles de handicap, les maladies invisibles, les handicaps moteur, visuel, auditif, psychique, et les maladies mentales*

Les maladies mentales relèveraient plus du domaine génétique, héréditaire, et selon l'OMS (Organisation mondiale de la Santé) d'une déficience intellectuelle, une insuffisance des facultés, notamment cognitives, du langage, de la motricité, et des performances sociales. 
La trisomie 21 est la forme la plus connue de handicap mental, et vient d’une anomalie chromosomique.

Le handicap dit psychique, est la conséquence lui de troubles psychiques, plutôt liés à l'environnement et aux expériences de vie, qu'à la génétique. L'état dépressif, névrotique, bipolaire, notamment, entrent dans ce cadre. 

Et dès le début de l'exposition, à la place de la flamme olympique, nous sommes directement immergés dans la face "invisible" de l'iceberg avec une suite de mannequins de papier, chacun atteint d'une maladie invalidante et invisible, à découvrir à l'aide d'une petite lumière bleue. Une activité ludique, et surprenante, qui montre à quel point il ne faut pas se fier aux apparences. 

Le diabète, maladie invalidante pouvant être considéré comme un handicap Photo par ZoomDici

Le handicap, inclusion ou exclusion ?

Pendant longtemps, avec les peurs, les mythes et les croyances, mais aussi la méconnaissance, le mouvement naturel, face au handicap, fut l'exclusion, notamment en occident.

Mais selon les sociétés, les religions, ou les cultures, les personnes handicapées n'étaient pas inclues de la même manière au sein de la communauté.

"Dans la religion musulmane, par exemple, il y a une forme de charité, de solidarité avec les personnes handicapées. La communauté entière va les prendre en charge, ce qui explique qu'ils n'aient pas de grandes infrastructures d'accueil.
En occident on a choisi une prise en charge plus structurelle, plus médicale, en les regroupant ensemble. C'est une approche différente",
Yannick Dauge. 

Au fil des étages, on découvre les fameuses six familles de handicap présentées via différentes approches et différents supports. 

Quelques instants dans la peau de...

On peut alors découvrir le son des acouphènes dans nos oreilles, via un casque audio, ou encore les multiples voix qui résonnent dans la tête d'une personne atteinte de schizophrénie. On peut tenter de se mettre à la place d'un enfant autiste dans un espace bruyant et anxiogène pour lui, ou encore traverser une salle dans le noir à l'aide d'un fil d'Ariane, afin de comprendre le quotidien d'une personne malvoyante.

Il est également possible d'essayer de manier le fauteuil roulant, sur une piste qui parait facile à parcourir...

Une exposition très vivante, intéressante et touchante, qui nous rappelle que disposer de tous nos sens, et toutes nos capacités physiques et psychiques, est un bien extrêmement précieux. 

Parcours en fauteuil roulant... pas si facile de manoeuvrer ! Photo par ZoomDici

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