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Il agresse sexuellement sa conseillère pénitentiaire au Puy-en-Velay
Un homme de 64 ans s’est exhibé et a sexuellement agressé sa conseillère pénitentiaire du SPIP lors d’un entretien au Puy-en-Velay le 3 juillet dernier. Il a été jugé ce lundi 10 juillet en comparution immédiate.
Dans sa tête, elle est complètement consentante. Ils ont même eu une relation sexuelle. Ça, c'est dans sa tête. La réalité, elle, est tout autre. Lundi 3 juillet, un homme de 64 ans, lyonnais d’origine, a son habituel rendez-vous au Puy-en-Velay avec le SPIP (Service Pénitentiaire d'Insertion et de Probation) de la Haute-Loire.
Un rendez-vous qui tourne mal
À ce rendez-vous, l’accueille une conseillère pénitentiaire chargée de son dossier. Au bout de quelques minutes, l'homme caresse la cuisse de l'employée, qui se recule alors et se plaque contre le mur de la pièce. Puis l'homme fait le tour du bureau, enlève son pantalon ainsi que son caleçon et exhibe ses parties intimes. Le tout filmé par les caméras de surveillance. Pourtant, l'homme dément cette version, il est persuadé que sa conseillère répondait à ses avances. "Si elle était d'accord !", explique le prévenu à la barre, "Elle était consentante !" , insiste-t-il alors que le président tente de le raisonner. "Ce que vous dites ne s'est pas passé". Mais l'homme, au teint blafard, reste campé sur ses positions et est persuadé de sa version. Le juge, qui commence à perdre patience, abandonne finalement. "Ça ne sert à rien de perdre plus de temps" et donne ainsi la parole à la procureure.
"Il n'y a aucun doute sur le caractère de l'agression sexuelle"
La procureure, elle, n'a pas d'incertitude concernant la description des faits. "Il n'y a aucun doute sur le caractère de l'agression sexuelle". Au vu du témoignage, mais aussi grâce à l'apport des images. "Heureusement qu'il y avait cette vidéo-surveillance", énonce-t-elle. Elle rappelle alors son casier judiciaire chargé, avec sept mentions, dont trois de nature sexuelle. Réticent aux soins, et en état de récidive, il encourt une peine de dix ans d’emprisonnement. Elle requiert 18 mois de prison, avec maintien en détention.
La démence sur la table
Du côté de son avocat, il mise sur la folie. Si son avocat va à l'encontre des propos de son client, en reconnaissant les faits d'agression sexuelle, pour lui, son discernement est altéré par la démence. Selon l'expertise psychiatrique, le soixantenaire, marié et père de famille, est atteint d'une pathologie chronique durable, entre démence et dépression. "Sa démence est susceptible d'altérer le discernement et le contrôle de ses actes", cite son avocat, reprenant les mots du médecin. Compte tenu de son état, l'avocat demande un aménagement de peine avec un placement en hôpital psychiatrique.
Au regard du fond de l’expertise : le tribunal l'a jugé irresponsable pénalement. "Son discernement n'est pas altéré, mais complétement aboli". Il retourne donc en psychiatrie en attendant de statuer sur un possible internement. Il a également pour interdiction d'entrer en contact avec la victime pendant cinq ans. "Surtout, ne recommencez pas et vous continuez à suivre les soins !", conclu le président à l'issue de l'audience.