Halles du Marché couvert : "Je pars en cassation"

Par Nicolas Defay , Mise à jour le 21/03/2025 à 04:00

Jeudi 13 mars, l'annonce avait secoué le conseil municipal du Puy-en-Velay. Alors que le 3 juin, le Tribunal administratif de Clermont donne raison aux arguments d'Alexis Haon, la Cour administrative d'appel de Lyon les balaie intégralement, 8 mois après. Alexis Haon décide de poursuivre le bras de fer en interpellant le Conseil d’État.

Presque inutile serait d'écrire à nouveau le déroulé de l'histoire tant l'affaire des Halles du Marché couvert entache la cité ponote depuis des années.

Depuis le 21 décembre 2021, date à laquelle la Délégation de Service Public (DSP) a été octroyée au duo Guillaume Fourcade/Frédéric Bayer, au détriment d'Alexis Haon, les pages des médias locaux et nationaux se compilent sans cesse.

L'enquête judiciaire toujours en cours

Après la découverte des écoutes opérées dans les bureaux de la mairie du Puy-en-Velay en 2022, écoutes dites"clandestines" mais utilisées par les enquêteurs du Parquet National Financier (PNF), Les Halles Ponotes apparaissent comme le petit bout de ficelle d'une grosse pelote de nébulosité.

Depuis, les gendarmes de la Section de Recherche de Clermont-Ferrand mandatés par le PNF ont récolté d'innombrables pièces issues de perquisitions, de témoignages, de dossiers en tout genre, auprès des élus, de responsables et d'employés de la municipalité, de la "Com d'Agglo" ou encore de l'Office de tourisme.

Savoir ce qu'il ressort de ce puzzle reste totalement opaque, le PNF refusant de partager toutes informations sur le sujet tant que l'enquête est en cours.

"J'ai pris la décision d'aller en Cour de cassation pour plusieurs raisons évidentes"

Aujourd'hui, sur le plan administratif, après le "un partout" entre Alexis Haon et la Ville du Puy, le combat continue. Alexis Haon, candidat déchu de la DSP de 2021 et à l'origine des plaintes pour favoritisme déposées le 18 février 2022, ne souhaite pas en rester là.

"J'ai pris la décision d'aller en Cour de cassation pour plusieurs raisons évidentes, nous confie-t-il. Comment est-il possible que deux tribunaux reconnaissent par deux fois la partialité de cet appel d'offre truqué des Halles. Se prononcent par deux fois pour son annulation et, soudainement, prennent un virage à cent quatre-vingts degrés le jour du conseil municipal pour déclarer : Circulez, il n'y a rien à voir. Je n'ai pas la réponse à cette question, mais nous sommes nombreux à être choqués d'un tel revirement de situation. Mon avocate m'a confié n'avoir jamais vu ça de sa carrière. La situation semble alarmante".

Le recours en cassation permet de contester une décision rendue en appel. Le juge de cassation ne peut pas rejuger l'affaire, il doit vérifier si la loi a été bien appliquée par la juridiction qui a déjà jugé l'affaire. Source : service-public

"Chacun a bien compris que cette affaire était pourrie depuis le début"

Le patron du Nagori poursuit : "Ensuite, parce qu'avec tout ce qu'il s'est passé, chacun a bien compris que cette affaire était pourrie depuis le début et il est absolument hors de question d'abandonner. Cela reviendrait à donner raison aux ordures qui sont dans le déni depuis le début de cette affaire".

"Mon histoire, c'est celle du pot de terre contre le pot de fer"

"J'ai conscience que la justice n'est pas toujours juste et que nous ne sommes manifestement pas tous égaux devant elle, ajoute Alexis Haon. Mais je n'abandonnerai pas. Je ferai tout ce qui est en mon possible pour que les responsables soient jugés coupables et ne peuvent plus fuir leurs responsabilités lâchement, comme ils le font depuis maintenant trois ans".

Si le pourvoi est rejeté, il n'existe plus de recours juridictionnel. Si le pourvoi est accepté, la décision est cassée. Le Conseil d'État renvoie alors l'affaire devant la juridiction qui l'a déjà jugée ou devant une autre juridiction de même nature. Source : service-public

"Mon histoire, c'est peut-être aussi, celle de David contre Goliath"

"Il ne faut jamais baisser les bras quoi qu'il en coûte, souffle-t-il. Heureusement qu'à côté de ce lourd fardeau, j'ai la chance d'avoir une affaire qui tourne, dans laquelle je m'épanouis et je vis de mes passions. Ça m'aide à tenir debout au milieu de cette tempête interminable".

"Moi aussi, j'ai peur. Je subis des pressions, des menaces, mais je refuse de me laisser guider par la peur"

La dernière raison évoquait par Alexis Haon est que "bon nombre de citoyens s'accordent à dire que la corruption existe bel et bien et qu'elle pourrit tout. Mais trop peu ont le courage de la dénoncer, de la combattre, sans doute par peur de représailles".

"Pourtant, moi aussi, j'ai peur. Je subis des pressions, des menaces, mais je refuse de me laisser guider par la peur. Car c'est cette même peur qui, pendant qu'elle nous immobilise, offre la possibilité aux gens de pouvoir d'agir en toute impunité".

"Nous sommes tous victimes de cette corruption. Ça doit cesser, c'est gravissime"

Alexis Haon termine en ces mots : "Ce combat, je le fais avant tout pour moi, car je suis directement victime de cette corruption. Mais je le fais aussi pour les autres parce que nous sommes tous victimes de cette corruption. Ça doit cesser, c'est gravissime. Nous ne voulons plus de cette corruption. Comptez sur ma pugnacité".

A. Haon et son avocate ont jusqu'à la mi-mai pour présenter leur dossier au Conseil d'Etat
A. Haon et son avocate ont jusqu'à la mi-mai pour présenter leur dossier au Conseil d'Etat Photo par Nicolas Defay

Ci-dessous, la décision, en sa totalité, des juges de la Cour administrative d'Appel de Lyon, rendue le 13 mars 2025 ▼

 

 

 

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Vos commentaires

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3 commentaires

jeu 20/03/2025 - 21:19

le puy en velay    VILLE DE RIPOUX.. qui peut faire changer cette decision a   LYON .....

jeu 20/03/2025 - 19:06

Bravo Alexis Haon ! La ville doit savoir !!!

jeu 20/03/2025 - 19:00

Merci, nous avons besoin de gens comme vous . Les lanceurs d'alerte sont les derniers remparts d'une société gangrénée par l'argent et le pouvoir

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