Effervescence sportive et festive au Judo Club Brivois en cette fin d’année
Grand Trail du Saint-Jacques: il y en avait pour tous les goûts
Les organisateurs l'avaient annoncé comme "spirituel, culturel, initiatique, exigeant, ultime" sur un itinéraire mythique, emprunté chaque année par des dizaines de milliers de pèlerins.
Il s'est révélé à la hauteur de ces ambitions.
La dixième édition du Grand Trail Saint-Jacques, qui proposait six formules, de l'Ultra de 115 km au départ de Saugues, à la Rando de 20 km, a permis aux participants de s'en donner à coeur joie sur ce parcours qui remonte le GR 65 à contresens.
Un tracé mêlant subtilement haute compétition, sport pour tous et patrimoine : il n'en fallait pas plus pour combler les participants venus de tous horizons. Côté sportifs de haut niveau c'est le Stéphanois Cédric Gazulla, 39 ans et ancien champion de France du 100 km, qui s'est adjugé l'épreuve reine sur les 115 km de l'Ultra trail. Il a littéralement survolé l'épreuve. Parti de Saugues à ...une heure du matin dans la nuit de vendredi à samedi, 12h30 plus tard, il franchissait la ligne d'arrivée de la rue des Tables au pied de la Cathédrale du Puy-en-Velay. Ses dauphins étaient Valentin Farigoule et Yannick Maurin. Les Altiligériens se sont très bien comportés dans ces épreuves puisque le Ponot Karim Smadi (1h 10m 01s) a remporté les 15 km et l'Yssingelais Robin Faricier (3h 52m 04s) la nouvelle course des 42 km. Le 72km voit la victoire de Jean-Christophe Play (7h 19m 02s), commerçant ponot habitué des marathons internationaux sur route.
"Cela fait presqu'un an que je m'entraîne. C'était un défi pour moi."
Beaucoup d'inscrits non partants
Sur les 2376 inscrits, 1814 personnes ont finalement pris le départ samedi (contre 2 300 lors de la dernière édition). "Un phénomène général dû à différents facteurs, expliquent les organisateurs : défiance vis à vis de l’obligation de présentation d’un Pass sanitaire, calendrier de rentrée ultra embouteillé, trop de reports ou d’annulations…"
La répartition :
220 inscrits sur la formule Ultra de 115km – 149 partants
289 inscrits sur le 72km – 185 partants
627 inscrits sur le 42km – 442 partants
515 inscrits sur le 15km – 425 partants
725 marcheurs (32 et 20km) – 613 partants
Mais c'est loin des feux de la rampe que beaucoup de participants ont pris leur plaisir. Ils étaient plus de 2000 à s'être inscrits cette année et sont arrivés au compte-goutte au pied de la montée finale. Il y eut des cris de joies, des rires, quelques chutes et beaucoup de petits bobos en tous genres. "Papa ! je vois papa !" s'écrie une petite fille de trois ans aux bras de sa maman dans le dédale des rues de la vieille ville.
De fait, c'est bien son père qui pointe là-bas au bout de la ligne. Il semble moins joyeux que sa petite fille. Son genou est écorché et un peu ensanglanté. Pierre tire la langue, mais son visage s'illumine lorsqu'il aperçoit la petite Célicia et Noémie, sa maman. Il se redresse un peu, force une dernière fois l'allure et, devant un public nombreux, gravit la dernière montée à grandes enjambées puis à petites foulées, puis enfin en marchant tout sourire. "Cela fait un an que je m'entraîne pour les Chibottes, la formule de 15 km, en solo, au départ de Saint-Christophe sur Dolaison. C'était un défi pour moi. J'ai presque 40 ans et je voulais me mettre au sport d'endurance". "Il a commencé par un régime!" plaisante sa femme. "Oui! C'est vrai..." avoue simplement Pierre. "J'ai longtemps joué au football mais avec les années, je jouais plus en troisième mi-temps que pendant les deux premières. Après le Covid, je me suis décidé à changer un peu de style de vie... "
Jacques : "Je réserve mes hôtels longtemps à l'avance et je prépare mon séjour aussi bien que ma course."
Il n'est pas le seul dans son cas, mais pour d'autres, un zeste de compétition est nécessaire pour vraiment les motiver. Si pour Churchill, le secret de la longévité était "Jamais de sport et deux Whiskies par jour", ce n'est absolument pas la formule de Jacques. 65 ans, svelte, il parcours le sud de l'Europe depuis des années, de trails en trails, pour "se faire du bien" et se maintenir en forme.
"Je ne fume plus depuis 15 ans et je fais attention à ma nourriture. Je vais courir tous les jours 5 à 10 kilomètres. On a les idées plus claires après ça. Je suis aussi suivi par un médecin", enchaîne-t-il. Ancien ouvrier-imprimeur, il combine compétition et tourisme. "Je choisis de nouvelles régions à chaque fois. Je réserve mes hôtels petits-budgets longtemps à l'avance et je prépare mon séjour aussi bien que ma course. Ce soir j'irai visiter la ville avant de manger dans un petit resto que j'ai repéré. Et demain je ferai un petit jogging de décrassage avant d'aller voir la source de la Loire."
"Je n'avais pas la bonne respiration. Je ne comprends pas pourquoi"
Beau programme. Ce n'est pas celui de Chloé, une Marseillaise, montée pour la course. Elle est plutôt plongée dans ses statistiques. "Mon classement ne m'intéresse pas mais mon évolution physique pendant la course oui. J'ai calé dès la première montée. Je n'avais pas la bonne respiration. Je ne comprends pas pourquoi", s'interroge l'étudiante en chimie de 22 ans. "J'ai tout enregistré. J'analyserai ça au calme dimanche soir chez moi."
D'autres étaient attablés à la terrasse en contrebas de la cathédrale une demie heure après leur arrivée. "Pas de douche, que du houblon!" La bière coulait à flots sous des rires joyeux, en chanson même par moments. On vous le disait : il y en avait pour tous les goûts cette année !
Les résultats, classements et d'autres photos sur le site www.trailsaintjacques.com
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Ce 10ème anniversaire a également l’occasion pour les organisateurs de se pencher sur l’avenir du Grand Trail du Saint-Jacques. A partir de 2022, celui-ci devrait prendre une nouvelle dimension et connaître un nouveau développement national et international. L’organisation devrait communiquer en ce sens le 15 novembre, date d’ouverture des inscriptions 2022.
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