Forte crispation autour d'un projet de privatisation de deux EPHAD

Par Maxime LIOTIER , Mise à jour le 09/12/2024 à 17:00

Depuis mai 2024 un projet de privatisation est au cœur des débats dans les EPHAD de Saint-Julien-Chapteuil et Lantriac. Qu'entrainerait ce changement pour les résidents et le personnel ?

"Nous sommes là aujourd’hui pour exprimer nos inquiétudes et celles des personnels concernant l’avenir de l’EHPAD de Saint-Julien-Chapteuil, lié désormais à celui de l’EHPAD de Lantriac". Tels sont les mots utilisés par Amandine Rabeyrin de la CGT Santé. 

Dans le cadre d’un projet soutenu par le groupe AESIO et l’Agence Régionale de Santé, les deux EPHAD concernés devraient en effet être privatisés. Ce projet prévoit le passage de ces deux établissements publics à un seul privé avec une perte de 40 places.

"En effet, selon nos informations, il semblerait que le projet présenté par AESIO s’inscrive dans la continuité des politiques soutenues par l’ARS qui prévoient la recomposition de l’offre médico-sociale, en particulier en lien avec la volonté de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées", détaille un tract de la CGT Santé à ce sujet.

Ce projet prévoirait donc de regrouper les deux EPHAD publics en un seul privé, avec la construction d'un nouveau bâtiment à Saint-Julien-Chapteuil.

"Nous ne comprenons pas non plus pourquoi ce type de projet n’aurait pas pu être porté dans le cadre du service public, d’autant plus que nous le savons : certains établissements publics du département s’inscrivent dans cette volonté. Nous ne pouvons cautionner la marchandisation de la Santé et de la prise en charge du grand âge !" Amandine Rabeyrin, CGT Santé

Des questions se posent donc concernant l'avenir de ces structures et l'accès qui y sera réservé. En effet, un établissement privé acceptera-t-il les résidents de façon égalitaire ? À quel prix ? Beaucoup de questions restent pour le moment en suspens.

Des menaces pour l'emploi ?

Vient ensuite le sujet des emplois et l'inquiétude du personnel qui ne cesse de grandir. En effet, la principale crainte est l'écrémage que va générer cette opération "Deux en un" et le passage au privé. Le personnel dépendait de la fonction publique. Alors quid des employés présents ? Auront-ils toujours leur place ?

Une perte de personnel aurait indéniablement des conséquences sur les soins et la prise en charge des résidents, selon le syndicat.

Contactée par Zoomdici, la direction de l'EPHAD de Saint-Julien-Chapteuil n'a pas souhaité répondre à nos questions. Du côté du maire de la commune, nous n'avons pas réussi à le joindre.

Le personnel et la CGT appellent donc à un rassemblement ce mardi 10 décembre à 14h30 devant l'EPHAD de Saint-Julien-Chapteuil. Le mot d'ordre est donné : "Non à la marchandisation du Grand Âge ! Nous voulons que la prise en charge de nos aînés reste publique !"

 

 

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Vos commentaires

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5 commentaires

mar 10/12/2024 - 06:28

Ce sont les élus de ces communes qui dirigent ces EHPAD (EHPAD publics) qui décident de leur devenir, ce sont eux les responsables et ils sont…. Injoignables.... Favoriser le maintien à domicile des personnes âgées est effectivement intéressant mais n’a pas à se faire avec un groupe gestionnaire privé puissant, dont les centres de décisions sont ailleurs et ne sont jamais en local. Mutualiser des EHPAD voisins peut être intéressant mais sans livrer la gestion à un groupe qui ne recherche que le profit.

Le bien être de ceux qui nous ont donné la vie, à savoir nos parents est prioritaire, défendons les valeurs humaines dans nos EHPAD

Il me semble qu’il est question que les ARS, rouages bureaucratiques, soient supprimées

lun 09/12/2024 - 20:10

C'est totalement scandaleux. Tous les travaux journalistiques, parlementaires montrent que les EPHAD privés sont fréquemment gérés avec de potentiels dérives. Ca fait la unes des journaux, mais l'ARS, toujours aussi doctrinale, libérale, enfonce le clou. Objectif: enrichir le privé, détruire la médecine publique. Tant pis si les classes moyennes et populaires ne peuvent plus se soigner! Et après on s'étonne du vote LFI ou RN mais les gens ne supportent plus cette gestion.

Et pour info voici ce que dit l'Internaute: "Depuis juillet 2018, Aurélien Rousseau, ancien ministre de la santé de Macron, a été directeur de l'Agence Régionale de Santé (ARS) d'Ile-de-France pour 16 700  à 17 500 euros bruts mensuels"  Mais circulez, y'a rien à voir!!!

lun 09/12/2024 - 19:37

Le service public de nos jours n est plus à la hauteur du besoin des personnes âgées et encore moins des personnes âgées dépendantes même si celles ci ont travaillé et participé aux contributions toute leur vie. Il est préférable de distribuer à des personnes qui ont pris pour habitude de profiter du système sans rien donner en retour. On commence à toucher du doigt les effets d une politique sociale anarchique.

lun 09/12/2024 - 18:47

Tout mon soutient au personnel que l'on applaudissait il n'y a pas si longtemps.

Tout mon soutient au service public.

De l'argent pour faire un musé de la Lentille,rien pour nos anciens, rien pour les soignants

Sur la photo ,je ne vois pas nos politicards pour défendre le service public, il doit faire trop froid!

lun 09/12/2024 - 17:25

Parions qu'au final il y aura moins de places d'accueil , on parle d'une quarantaine et que les prix, eux; vont augmenter.

Adieu le service public!

Je renseigne ma commune de préférence :

  • Accès prioritaire à du contenu en lien avec cette commune
  • Peut être différente de votre lieu de travail
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