En Haute-Loire, le graffiti d'hier à aujourd'hui

Par Clara Serrano , Mise à jour le 01/03/2025 à 06:00

Face au développement express du graffiti en Haute-Loire, Zoomdici a souhaité revenir sur les origines d'un mouvement réprimé à un art plébiscité. Retour en arrière avec six graffeurs altiligériens, qui ont observé l'évolution de leur discipline de l'intérieur. 

Au détour de certaines rues, sur les volets roulants de certains commerces, sur des édifices routiers ou sur des murs dédiés, le graffiti est visible (presque) partout, et depuis longtemps. Il suffit d'ouvrir l'œil. 

Si l'on accorde à la côte est des États-Unis la création de ce mouvement, ou de cet art, dans les années 1960, 1970, le centre des monuments nationaux indique en fait que la pratique est bien plus ancienne que cela.

Pour les spécialistes, « le graffiti trouve ses origines dans l'Antiquité. Le terme vient du mot latin graphium, qui désigne un stylet utilisé à Rome pour inscrire, écrire, notamment dans la cire. On l'associe aussi au verbe grec graphein, qui veut dire écrire, mais aussi dessiner. »

Dans l'Histoire plus récente il est vrai que la pratique, partie intégrante du street art et du mouvement hip-hop, est associée à la première puissance économique mondiale. 

En Haute-Loire, l'émergence dans les années 1990

Ce n'est d'ailleurs qu'au fil des années que le mouvement s'est répandu, d'abord dans les grandes villes européennes, puis françaises, avant de se faire une place dans les rues des départements les plus ruraux, comme la Haute-Loire. 

Réunis autour d'une table ronde, six graffeurs altiligériens, d'âges et d'origines différentes se prennent au jeu d'un retour en arrière.

Parmi les plus anciens, du moins dans leur pratique du graffiti, l'un d'entre eux, que l'on appellera John se souvient : « Je replace mes premiers souvenirs de tags en Haute-Loire dans les années 1990. Quand j'étais jeune, je prenais régulièrement le bus, et c'est là que j'ai commencé à m'y intéresser. »

Tous se remémorent aussi les différents magazines, très populaires à l'époque, spécialisés dans la culture urbaine et le graffiti : « Pour voir du graffiti, il fallait acheter la presse papier, ou alors profiter d'un voyage dans les plus grandes villes de France ou à l'étranger », détaille l'un d'eux.

Et de poursuivre : « Rien qu'en allant à Saint-Etienne ou à Lyon, on en prenait plein les yeux. »

Côté ponot, ils placent l'arrivée du graffiti quelques années plus tard, par le biais de graffeurs en déplacement. « À l'époque, le Puy était connu pour sa gare, où il était facile de venir graffer sans trop risquer de se faire attraper. »

Années 2010/2020, du tag à la fresque murale

Vandalisme, tags, gribouillis, barbouillage, etc. De nombreux termes, souvent péjoratifs, sont associés au graffiti. Il représente pourtant, pour ceux qui le pratique, un art, un moyen d'expression ou de communication, une passion, plus qu'une façon de dégrader ou de contester une autorité. 

Au sein même du mouvement, plusieurs techniques émergent, du tag au block letter en passant par la masterpiece, le wildstyle, l'anamorphose, le cartoon, l'abstrait, le réalisme, etc.

En Haute-Loire, ce dernier s'est d'ailleurs beaucoup répandu, notamment avec la professionnalisation d'artistes, aujourd'hui bien connus pour leurs fresques murales.

Les communes... entre deux chaises

Longtemps réprimé par les collectivités, le graffiti fait aujourd'hui l'objet de demandes, des privés, mais aussi… des collectivités elles-mêmes. 

Pour apporter de la couleur sur leurs murs de béton, pour améliorer leur attractivité ou leur activité économique lors de festivals dédiés, ou pour embellir leur image, les mairies et autres collectivités sont désormais nombreuses à se passionner soudainement pour ce qu'ils considéraient du vandalisme il y a encore quelques années. 

Bien sur, ce n'est pas pour en déplaire à certains graffeurs qui en bénéficient, et profitent de toiles toujours plus grandes pour exprimer leur art. 

En Haute-Loire, c'est notamment le cas d'artistes tels que Mimouze, Dege ou Amer, dont le travail a déjà fait l'objet d'articles sur Zoomdici. 

Certains allant parfois jusqu'à quelques dérives...

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Vos commentaires

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2 commentaires

dim 02/03/2025 - 11:19

Non, le graffiti est fait par un artiste,  le tag est fait par un crétin...

sam 01/03/2025 - 17:27

Le TAG est au dessin ce que le hurlement est à la parole .

Je renseigne ma commune de préférence :

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