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EELV aux régionales : Une nouvelle tête sur la scène politique locale
C'est au pôle intermodal du Puy-en-Velay, lieu symbolique, car initié par le président actuel de la Région AuRa, qu'a été organisée la conférence de presse de lancement de la campagne pour les régionales par l'alliance de la gauche écologiste ce samedi 20 mars avec une nouvelle tête sur la scène politique locale.
"Ce pôle n'a d'intermodal que le nom puisqu'il n'y a aucune autre liaison que les transports en commun ici. Par exemple, il n'y a pas une seule piste cyclable qui part d'ici", explique en introduction Celline Gacon (il existe toutefois la piste qui part en direction de Brives pour rejoindre la voie verte, Ndlr). Sa voix est alors couverte par le brouhaha des bus diesel Tudip qui entament au même moment leur tournée horaire.
"Ce pôle est exemplaire de la façon de gérer de M. Wauquiez qui ici, comme en toute chose, et en particulier dans la décision de programmer le chantier du contournement du Pertuis, l'a fait sans concerter avec les utilisateurs", poursuit la conseillère municipale d'opposition du Puy-en-Velay et responsable EELV 43, "mais en attendant, je voulais vous présenter Renaud Daumas qui est celui qui portera nos couleurs pour le département de la Haute-Loire au nom d'une large coalition à gauche". Le ton est donné, la campagne visera clairement à battre l'homme fort de la Région AuRa.
Renaud Daumas, issu de la société civile, sera le porte drapeau de la liste en Haute-Loire
Renaud Daumas était déjà sur la liste écologiste aux régionales en 2015 même s'il n'était pas en position éligible. Il a 42 ans et n'a jamais encore mené de combat au nom d'un parti politique. Mais il s'est engagé depuis longtemps dans le milieu associatif en Haute-Loire (ex-président de France Nature Environnement 43 notamment) où il habite depuis plus de 15 ans et ailleurs.
"J'ai participé à la création de plusieurs Amap [Association pour le maintien d'une agriculture paysanne, Ndlr] comme celle du Chambon-sur-Lignon puis participé à la création d'autres quand elles ont été mises en place à Monistrol-sur-Loire ou à Retournac", commence t-il. "Je suis moi-même agriculteur et sensibilisé depuis longtemps aux problématiques écologistes, tant dans les milieux ruraux que dans les lieux urbanisés dans lesquels j'ai vécu auparavant. À un moment de mon engagement associatif et particulièrement depuis quelques mois, je me suis rendu compte qu'il fallait que j'aille sur le terrain politique pour pouvoir agir. En effet, on a beau participé à la vie démocratique en respectant tous les processus légaux, on s'aperçoit que c'est d'un point de vue politique qu'on peut vraiment faire changer les choses. C'est pourquoi j'ai décidé de me lancer cette année dans cette bataille".
“C’est impossible d’être écologiste et libéral”
Celline Gacon renchérit : "On constate ici en France, et aussi ailleurs en Europe que le message écologiste est de plus en plus reçu et qu'il se traduit en succès politiques. Il faut en profiter pour enfoncer le clou et pour clarifier le message. Il n'y a pas d'écologie libérale, c'est une ineptie. La seule écologie est celle que nous représentons. Notre charte a été constituée dès le mois de novembre, nous avons appelé de nos vœux à l'alliance la plus large possible avec la gauche et nous avons été rejoints par de nombreuses formations comme Génération.s."
La question de l’alliance Najat Vallaud-Belkacem - Fabienne Grébert est-elle au point mort ?
À la question de savoir si les négociations entre Fabienne Grébert, la candidate écologiste tête de liste pour la liste régionale en AuRA, et Najat Vallaud-Belkacem (PS), qui vient de s'engager et appelle aussi à une union avec les écologistes, sont encore d'actualité, la réponse en Haute-Loire est claire mais pas au niveau régional. "Nous souhaitons être le plus soudé possible pour combattre Laurent Wauquiez. C'est à notre avis ici, en Haute-Loire, une évidence car il peut être battu mais les négociations se jouent au niveau des appareils et il est très possible que chaque force souhaite mesurer ses forces en vue des futures échéances nationales. De toute façon, au second tour, cette alliance se fera", prédit Renaud Daumas "et, elle a de bonnes chances de l'emporter".
Le débat de ces élections en Haute-Loire se fera sur la question de la RN88
"Notre début de campagne sera sur la question des transports car, c'est bien là le premier des enjeux d'avenir et le premier des enjeux qui concernent l'ensemble de la société. Nous voulons une vie meilleure pour nos concitoyens et plus heureuse. Pour notre avis, le tout voiture et la fin du train ne permettent pas d'envisager cet avenir. Notre vision est une vision d'avenir qui veut aussi faire de la politique autrement en associant véritablement les gens dans la prise de décision", explique Celline Gacon.
"Nous souhaitons aussi créer une déviation de Saint-Hostien et du Pertuis mais dans des contournements de quelques kilomètres seulement" Celline Gacon.
Renaud Daumas cite l'exemple du chantier de la RN88 : "Avec le projet de contournement de Saint-Hostien et du Pertuis, Laurent Wauquiez dit qu'il tient compte de l'avis des gens et du bien-être des riverains mais c'est complètement faux. Il n'a pas concerté du tout et surtout, il n'a pas non plus pris en considération l'avis des futurs riverains".
"En faisant cette déviation, on ne fera qu'aspirer du trafic et causer plus d'accidentologie dans des descentes très virageuses, exposées plein Nord et donc, potentiellement plus accidentogènes" Renaud Daumas.
"L'argent qui doit être dépensé dans ce chantier monumental doit être dispatché ailleurs", reprend-il, "en particulier dans les transports collectifs et par une véritable diminution du temps de trajet entre Le Puy et Saint-Etienne. Pour cela nous proposons des zones de croisement des trains pour permettre une augmentation du trafic ferroviaire et inciter les gens à prendre le train. Aujourd'hui, on arrive à Saint-Etienne en voiture plus vite qu'en train".
“6€ l’aller Le Puy-Yssingeaux, c’est beaucoup trop cher”
"En matière de transports en commun, nous souhaitons aussi proposer des alternatives au tout voiture qui poussent de nombreuses familles à des dépenses considérables", enchaîne Celline Gacon. "Ils n'ont pas d'alternative si l'on considère que quand il y a des transports en commun, ceux-ci coûtent très cher. 6€ pour aller du Puy à Yssingeaux, 12 € aller-retour, c'est impossible de choisir ce mode de transport et c'est illusoire. Les transports sont une des compétences régionales qui coûtent et qui ne marchent pas".
"Ce n'est pas un hasard si, en Haute-Loire, il y a eu un mouvement gilets jaunes d'une telle ampleur. C'est le tout voiture et la hausse du prix de l'essence qui a poussé des familles entières sur les rond-points", renchérit Renaud Daumas qui conclut : "Le débat ne portera pas que sur ce sujet des transports qui est un sujet d'actualité car, nous sommes certains qu'entre nous et Laurent Wauquiez, les positions en matière de culture et d'agriculture, de jeunesse notamment sont totalement antagonistes. Par contre, si nous gagnons, soyez certains que cette route ne se fera pas".
Laurent wauquiez apparait donc bien comme l'homme à battre pour les listes écologistes de la région Auvergne Rhône-Alpes qui souhaitent capitaliser sur les succès municipaux de Lyon et de Grenoble. Pas sûr que cela suffise cependant dans le fief du président régional. Pas sûr non plus que la campagne des régionales puisse aller à son terme initial avec les récents développements de la crise sanitaire.
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