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Dixième édition du potage des chefs : entre fraternité et inquiétudes
Habitat et Humanisme Haute-Loire organisait ce samedi matin sa dixième édition du potage des chefs sur la place du Breuil. Trente-quatre restaurateurs avaient cuisiné pour l'occasion des potages aux multiples saveurs afin de soutenir cette association qui vient en aide aux plus fragiles. Soutien plus que jamais nécessaire à en croire ses salariés. Rencontre avec son directeur.
Habitat et humanisme, une association sur tous les fronts
" Beaucoup de ménages, de personnes isolées, vacillent voire tombent dans une grande précarité "
Depuis près de 25 ans déja, les salariés et bénévoles d'Habitat et Humanisme Haute-Loire accueillent, logent et accompagnent des femmes et des hommes en situation de fragilité ou de handicap, réfugiés ou personnes âgées. Son ancien président ayant du mettre un terme à ses fonctions pour des raisons de santé, c'est Yves Demoustier, responsable régional de l'association qui veille cette année, par intérim, au bon fonctionnement de la structure altiligérienne. Pas de doute pour lui, cette dernière est plus que jamais nécessaire : " Les tensions géopolitiques auxquelles nous assistons depuis quelques années sont à l'origine d'une inflation qui génère énormément de difficultés. Beaucoup de ménages, de personnes isolées, vacillent voire tombent dans une grande précarité".
" Au niveau local, Habitat et Humanisme gère 70 logements sur l'agglomération du Puy "
Et de citer en exemple le cas de ces 11 000 familles ou personnes seules prises en charge actuellement par l'association au niveau national. " Au niveau local, précise-t'il, Habitat et Humanisme gère 70 logements sur l'agglomération du Puy et en particulier trois structures d'accueil dont La Colombe à Brives qui accueille des personnes en situation de handicap et des personnes âgées isolées, la pension Sainte-Croix au Puy qui accueille des personnes en grande difficulté sociale et la maison du Phare qui accueille des personnes en insertion". Depuis six ans, l'association accueille également des personnes réfugiées ou déplacées qui, pour diverses raisons, ont dû quitter leur pays d'origine : " Il s'agit de familles de réfugiés statutaires, souvent syriens ou ukrainiens, qui nous sont confiées par l'Etat dans le cadre d'un accompagnement global. Nous les accompagnons dans leurs démarches administratives, dans leur scolarité ou leur alphabétisation, dans leur recherche d'emploi ou dans leur parcours de soin".
Un seul mot d'ordre : fraternité...
Les salariés (une dizaine en haute-Loire) et bénévoles (une quarantaine) de l'association se veulent des " bâtisseurs de liens". Un seul mot d'ordre chez Habitat et Humanisme, la fraternité, que l'on pratique d'abord au sein du personnel : " Il y a une réelle diversité au sein de nos équipes, ça nous permet de partager nos regards, d'échanger nos expériences et nos savoir-faire afin de prendre en charge de manière très individualisée les personnes que nous accompagnons.
" Créer du lien social, éviter la solitude et favoriser l'entraide"
Mais la fraternité, c'est avant tout aux plus fragiles, qu'elle s'adresse : "Nous mettons en place de nombreuses activités collectives afin de créer du lien social, d'éviter la solitude et de favoriser la convivialité et l'entraide de proximité. L'accès à la culture est très important pour nous, mais nous proposons également à nos résidents de nombreuses activités physiques. Et puis on cherche à tordre le cou à un vieux cliché qui voudrait que les logements sociaux soient tous des passoires thermiques. Pour nous, les personnes précaires, doivent être prioritaires dans l'accès à des logements bien isolés"!
... mais quelques inquiétudes
" Nous sommes très inquiets pour l'avenir "
Comme l'ensemble des responsables d'associations caritatives françaises, Yves Demoustier tire la sonnette d'alarme alors que l'austérité budgétaire semble plus que jamais à l'ordre du jour du gouvernement. Entre la flambée des tarifs en tout genre, les demandes de prise en charge qui augmentent et un éventuel désinvestissement de l'Etat et des collectivités, le président de l'association a du mal à être optimiste : " Nous sommes en partie financés par l'Etat et les collectivités territoriales. Nous sommes très inquiets pour l'avenir. Nous craignons que les fonds dédiés à l'accompagnement social ne se réduisent drastiquement et que les collectivités ne nous aident plus comme avant".
A quoi se rajoute un autre sujet d'inquiétude : les difficulté qu'ont les associations, depuis la crise sanitaire, pour recruter et mobiliser des bénévoles, comme Stéphanie, qui fait partie de la quarantaine de bénévoles de l'antenne ponote d'Habitat et Humanisme. Son engagement est une affaire de famille : " Mon frère est accueilli à La Colombe à Brives. Alors avec mes parents, on donne des coups de mains dès qu'on en a la possibilité. On participe à tous les grands évènements de l'association, on s'occupe des bénéficiaires, on les accompagne à leurs rendez-vous médicaux, on les aide à se rencontrer, à s'insérer ou se réinsérer".
Face à cette situation, l'association compte, cette année plus que jamais, sur la solidarité des chefs qui ont fait mijoter dans leurs chaudrons pas moins de 1016 litres de soupe. La moitié avait déja été commandée en milieu de matinée. Ce genre de rendez-vous permet également de faire connaître l'association et de recruter de nouveaux bénévoles.
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