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Contes et légendes de Haute-Loire (2/4) : Les secrets de la médecine paysanne
Inédit ! Chaque semaine de ce mois de décembre, Zoomdici vous propose un article sur une croyance qui donne la chair (de poule) et fait le caractère des terres vellaves.
Et pour que les mots résonnent aux quatre coins de votre imaginaire, les récits sont écrits et surtout proposés sous la forme d'un podcast avec la voix feutrée du maître des histoires, le mystérieux Patrice Rey.
Dans les milieux agricoles, en montagne, la médecine paysanne a perduré jusqu'à une époque assez récente, celles de nos arrières grands-parents ou grands-parents. On expliquait pas les soins de la même façon qu'aujourd'hui. Il s'agissait d'un mélange de magie et de religion. Nos ancêtres pensaient que les semblables soignaient les semblables. C'était le contraire de la médecine d'Hippocrate. Selon ce médecin né vers 460 ans avant J-C, on soignait par les contraires. Par exemple, on prend froid alors pour guérir on boit chaud.
Lorsqu'ils souffraient de maux, les paysans pensaient que les éléments de la nature ressemblant à l'organe touché ou qui ressemblait au mal éprouvé pouvaient permettre leur guérison s'ils les consommaient. Ils pensaient que lorsque Dieu avait créé la Terre, il n'avait rien fait au hasard. Que tout était de la volonté divine. Pour eux, Dieu avait laissé des signatures dans la nature pour nous indiquer ce qui permettait de se soigner.
Pour découvrir les yeux fermés les surprenantes croyances qu'on racontait jadis sur les plantes de la Haute-Loire ▼
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Un remède contre la perte de mémoire
Lorsque que quelqu'un se plaignait de maux de tête, de perte de mémoire, on lui donnait des noix pour qu'il les mange. On disait que lorsque Dieu avait créé ce fruit, il aurait choisi de lui donner la même forme qu'un cerveau. Il souhaitait informer qu'il s'agissait d'un médicament pour soigner les blessures à la tête. Effectivement, lorsque l'on souffre de la tête, que l'on a l'impression qu'elle ne fonctionne plus c'est que l'on manque de sérotonine, un neuro-transmetteur de notre système nerveux. Dans la nature, on retrouve la sérotonine dans les noix.
Le Millepertuis pour soigner les plaies
Auparavant, lorsqu'une personne présentait une plaie ouverte sur le corps, il disait : " Regardez, je me suis fait un trou". Les paysans d'alors cherchaient sur quelle plante Dieu avait laissé des trous partout dans sa création. Il existe une plante appelée le Millepertuis. Elle est appelée ainsi parce que ses feuilles sont trouées. En ancien français, pertuis signifie trou. Aujourd'hui, il existe des lieux, des villages comme par exemple Le Pertuis, qui sont toujours des col. Il s'agit du trou par lequel on traverse la montagne. A la Renaissance, les hommes utilisaient une arme nommée pertuisane. Elle servait à transpercer ses adversaires. Pour soigner les plaies ouvertes, les paysans se servaient de cette plante, le millepertuis pour guérir les blessures internes et externes. Ils effectuaient un cataplasme et préparaient des tisanes à base de millepertuis. Ils disaient qu'ils prenaient le mal en tenaille car ils tentaient de l'évacuer de tous les côtés. Aujourd'hui encore, des tas de produits à base de millepertuis sont vendus en pharmacie. C'est un médicament très efficace et cicatrisant.
La digitale, une plante en forme de coeur
La digitale est une plante ornées de clochettes violettes au poison très violent. Elle pousse parfois au bord des routes. Auparavant, les mères interdisaient à leurs enfants de toucher ces plantes. Il suffirait de 4 grammes de sève de digital pour tuer un adulte. A très faible dose, la sève, autrement appelée digitaline, était utilisée comme régulateur cardiaque. C'était d'ailleurs le meilleur remède avant l'invention des pacemakers. Les paysans expliquaient que Dieu avait créé la digitale avec une forme de coeur pour indiquer qu'il s'agissait d'un médicament très efficace. Ce sont souvent les plantes les plus dangereuses qui font les meilleurs remèdes. Cette plante pouvait garder la vie, provoquer la mort, créer des souffrances ou soulager des douleurs.
Le saule, un arbre qui garde au chaud
A l'époque de nos arrières-grands parents, ces derniers se rendaient aux champs avec des chaussures bien moins imperméables que maintenant. Lorsqu'ils marchaient dans de l'herbe mouillée ou des flaques d'eau, ils prenaient froid et avaient des douleurs articulaires. Ils cherchaient alors où Dieu avait laissé une trace dans la nature d'une plante qui vivait toute l'année les pieds dans l'eau. Un jour, ils trouvèrent la réponse. C'est le saule. Les paysans prirent alors de l'écorce de saule pour préparer de la tisane. Cet arbre diffuse un acide léger dans son écorce. C'est de l'acide salicylique. Cela fait des siècles que l'on soigne désormais les coups de froid et les douleurs avec cet acide. Aujourd'hui, on l'achète sous le nom... d'aspirine.
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