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Chadron : Village cherche repreneur
Ce n’est pas un « appart », ni une maison, ni même un domaine qui sont proposés. C’est tout un village. Colempce, survivant des eaux, symbole de résilience et de combats écologiques passés, se trouve une fois encore esseulé. Au cœur de Chadron, ce joyaux préservé cherche de nouveaux parents.
Certains lieux ne bougent pas. Ils traversent le temps, statiques, campés sur leurs piliers millénaires sans que rien ni personne ne les bousculent vraiment. Et puis il y a ceux dont la destinée est composée de tempêtes et d’éclaircies, de dangers et de survie, de fin et de renaissance. Le petit village de Colempce, dans la commune de Chadron, fait partie de ceux-là. Son histoire ? Elle est faite de hurlements, de désolation...et de magie.
Voué à la noyade...
Les anciens s’en rappellent sûrement. Et peut-être même que certains lecteurs étaient sur les lieux en cette époque à présent révolue. La bataille du Barrage de Serre la Fare...1986, L’Établissement Public d’Aménagement de la Loire et de ses Affluents (EPALA) prévoit l’aménagement de la Loire, dernier fleuve sauvage de France et d’Europe de l’Ouest. Dans le projet, quatre barrages sont prévus sur son cours et ses affluents, quatre colosses de pierres et de béton que sont le Veurdre et Naussac 2 sur l’Allier, le Chambonchard sur le Cher et Serre de la Fare dans la Haute-Vallée de la Loire.
Deux ans plus tard, des remous populaires commencent à remonter à la surface de ce projet titanesque, projet mangeur de faunes, de flores et de hameaux. La résistance se constitue autour du Comité Loire Vivante. Et en coopération avec le WWF International, WWF France et France Nature Environnement, elle occupe dès 1988 différents sites stratégiques dont celui de Serre la Fare. En jeu, la disparition parmi tant d’autres du village de Colempce, aux pieds de la commune de Chadron.
...Colempce devient un naufragé
6 ans. Le bras de fer va durer six longues années entre l’EPALA et les associations de défense de l’environnement. Puissant pot de fer contre innombrables petits pots de terre. Et c’est la force de l’union qui fera pencher la balance. SOS Loire Vivante obtient l’abandon définitif du barrage de Serre de la Fare le 4 janvier 1994. Colempce est sauvé.
Mais Colempce est délaissé. Les habitants expropriés des années avant, le village disparaît lentement sous les buissons, les arbres et les souvenirs. Les murs tombent, des toits s’abîment, les lézards colonisent les lézardes qui scarifient toujours plus le, jadis, paisible hameau.
Après la résistance, la résilience
Février 2008 : le 2 du mois. Une date à marquer d’une pierre blanche. Il s’agit du jour de la rétrocession officielle de sept bâtiments de Colempce constitués des moulins et des habitations. L’EPL (Établissement Public Loire ), alors propriétaire du village, consent à confier le hameau à la commune de Chadron. Cette étape permet alors l’émergence d’un projet de rénovation et de développement d’envergure portée par Chadron et la communauté de communes du Mézenc et de la Loire sauvage en partenariat avec l’École de la Nature.
Et puis vint la magie
Depuis 2014, l’École de la nature a investi les lieux dans un Colempce totalement réhabilité cette même année. Le site a été imaginé et réalisé pour l’accueil d’enfants lors de classes de découvertes ou de centres de vacances. La solution idéale pour cette école pas comme les autres où l’éducation à l’environnement et au développement durable constitue le cœur de la pédagogie. En 2017, l’unique festival destiné seulement aux enfants apparaît. Son nom : Le Chadron magique. Et à chaque édition c’est carton plein pour l’évènement où fusionne la magie des instants, les rires des enfants et la beauté de cet espace mirifique. Jusqu’au moment où…
La Covid, Maléfique à la magie noire
Jusqu’au moment où, une fois encore, les cartes du destin de Colempce sont redistribuées. La Covid. Cette sorcière aux immondes doigts crochus qui s’invite aux banquets du monde entier pour gâcher la fête, la vie et ses merveilles. En octobre 2021, touchée par la crise sanitaire qui lui impose un changement de stratégie, l’École de la Nature renonce à poursuivre son aventure entre les murs de la vieille Colempce. Elle décide de laisser les locaux de la communauté de communes et revenir à son fonctionnement de jadis, une organisation itinérante pour distiller son savoir de la nature et son respect pour l’écosystème aux écoliers du département entier.
30 000 euros de location par an
Colempce redevient orpheline. La communauté de commune Mézenc-Loire-Meygal reste propriétaire mais les araignées et les silences deviendront les locataires. Pour éviter que les fantômes ne hantent à nouveau le lieu, la comcom recherche activement un repreneur des 1 700 m² quasiment neufs des quatre bâtiments. Dès sa conception, le projet du village de Colempce a intégré les demandes spécifiques à l’accueil de groupes. Ouvert à tout public, dès l’âge de 2 ans, les locaux sont en partie accessibles aux personnes porteuses de handicaps. Ils sont agréés Éducation Nationale et Jeunesse et Sports. Le prix à payer pour ce bijou de pierre et d’histoire ? 30 000 euros de location par an.
Pour le tour du propriétaire, c’est par ici :
Bâtiment A (34 à 38 lits):
rdc : vestiaire, salle de réception de 80m2, espace cuisine familiale, sanitaires.
étage 1 : 5 chambres de 2 à 4 lits avec toilettes et salles de bain privatives.
étage 2 : 5 chambres de 2 à 4 lits avec toilettes et salles de bain privatives.
Bâtiments B et C (40 à 44 lits) :
niveau -1 : vestiaire, espace cuisine professionnelle, salle de restauration de 135 m2, sanitaires.
niveau 0 : hall d’accueil, 2 salles de réunion, 1 salle informatique, une salle de réception de 225 m2 modulable en 1 salle de réunion et 1 salle multi-activités, sanitaires.
niveau 1 : 10 chambres de 2,3,4,5 et 6 lits.
Bâtiments D :
vestiaire multisports
Le village est piéton, la circulation automobile est interdite. Ce village a été construit en bord de Gazeille à 709 m d’altitude. Au départ de Colempce, en quelques minutes ou quelques heures à pied, en vélo, à cheval, en âne, parfois en voiture ... chacun peut découvrir un patrimoine naturel local exceptionnel : GR 3, La Gazeille, la Loire, la cascade du Crouzet, la cascade de la Beaume, le lac du Bouchet, le Mont Bar, le Mont Gerbier de Jonc, le Mont Mézenc, le Lac de St Front, les Narces de Chaudeyrolles, l’étang et la forêt des Barthes, les châteaux d’Arlempdes et de Goudet.
Contact : 04 71 01 14 34
Vos commentaires
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5 commentaires
Quel dommage d'apprendre que l'Ecole de la Nature quitte les lieux : que de bons souvenirs pour nos petits et nous lors des festivals, des colos, classes vertes...Un Grand MERCI à toute l'équipe pour tous ces bons moments passés ensemble dans ce cadre magique, tel un banquet festif dans un village d'irréductibles gaulois...
faut faire une manif dès samedi !!! nos écolos sa vent faire ou demander des sous a LOLO ou casser leur livret d'épargne
Comme quoi le barrage de serre de la farre; c était pas si mal...
Que de gens jaloux et médisants, du fiel plein la bouche qui ne savent que critiquer. Personne ne pouvait prévoir la Covid sauf , peut-être lui même.
Par la folie des grandeurs d'une poignée de prétentieux dangereux, voilà le résultat ! "La grenouille et le bœuf" , connaissent-ils cette fable ? Il semblerait que non et quand bien même, quand on est pas capable de gérer sa propre commune correctement on ne prive pas d'autres intéressés. La com com veut tout avaler et maintenant crie au secours ? et bien c'est trop tard quand aux 30000€/an de location proposés, mon chien en rigole encore...