Un mur dressé contre la fermeture de l'Agence Bio
Carte scolaire : la bataille débute pour sauver 15 classes de Haute-Loire
Comme chaque année, les responsables de l'académie de Clermont, ici l'inspecteur académique, sont chargés de transmettre, dans un premier temps aux élus locaux, leur projet de carte scolaire pour la rentrée prochaine. Et comme (très) souvent, celle-ci entraine une vague de révolte parmi les enseignants, parents d'élèves, enfants, etc.
Ce 29 janvier, les associations de parents d'élèves, syndicats enseignants, et élus locaux ont tous contacté la presse dans un élan de révolte, dénonçant le projet de carte scolaire proposé par l'inspecteur de l'académie aux maires de Haute-Loire.
Au total, 15 classes sont visées dans le département.
« La démographie évolue, il est normal de diminuer le nombre de classes », Laurent Wauquiez, député de la 1ere circonscription de Haute-Loire
Après avoir échangé avec les parlementaires de Haute-Loire que sont également Laurent Duplomb, Olivier Cigolotti et Jean-Pierre Vigier, mais aussi avec l'inspecteur de l'académie, le recteur et le Dasen (Directeur académique des services de l'Éducation nationale), Laurent Wauquiez s'est confié sur le sujet à la presse locale.
Et bien qu'il juge inacceptable ce projet de carte scolaire, et qu'il considère que « le compte n'y est pas », il concède : « Il est vrai qu'on perd, en Haute-Loire, des élèves. Cela représente environ 300 enfants dans le public et 150 dans le privé, selon des estimations. Il est donc normal que le nombre de classes diminue ».
« Nous devons sauver au moins cinq d'entre elles », Laurent Wauquiez
Mais il poursuit en nuançant : « En revanche, on demande au département un effort trop brutal, trop important. 15 classes sont menacées, je me donne pour objectif d'en sauver au moins cinq. »
Et d'insister alors : « Le nombre d'élèves par classe ne doit pas augmenter. En Haute-Loire, on compte 6 enseignants pour 100 élèves. Il ne faut pas que ce taux d'encadrement baisse. »
Parmi les écoles visées, les maternelles de Michelet, au Puy, celles de Chadrac, Cussac, Yssingeaux et Aurec-sur-Loire. Les écoles de quartier de Brioude Jules Ferry, Le Puy Jeanne d'Arc, Lucie Aubrac de Monistrol-sur-Loire, Beauzac, Retournac et Saint-Just-Malmont. Et puis les regroupements ruraux de Siaugues/Vissac et Beaux/Saint-Julien-du-Pinet.
Côté collèges et lycées, les établissements de Brioude, du Monastier, de Monistrol, Saint-Didier-en-Velay, Tence, Yssingeaux, Le Chambon et Le Puy (Lafayette) sont menacés.
« En tant que Président de la droite Républicaine, j'ai un poids très important dans le vote du budget. J'ai fait en sorte que des postes soient créés à l'échelle nationale, il n'est pas question que notre département n'en profite pas. » Laurent Wauquiez
Des écoles rescapées ?
Parmi celles citées ci-dessus, Laurent Wauquiez évoque notamment l'importance de soutenir celles comme Michelet et Retournac, déjà visées par des suppressions de classes l'an passé.
Il retient par ailleurs celle de Beaux/Saint-Julien-du-Pinet, qui se trouve « dans une situation très fragile, puisqu'elle ne contient que deux classes », et pour laquelle « une fermeture provoquerait un allongement considérable des temps de trajet pour les élèves et les enseignants ».
Et puis du côté de Monistrol, il défend l'engagement et l'accompagnement des élèves en situation de handicap, notamment atteints d'autisme.
« Je vais utiliser mon pouvoir politique », Laurent Wauquiez
Pour tenter de « défendre la Haute-Loire et protéger sa qualité d'enseignement », Laurent Wauquiez n'hésite pas à user de son statut dans la politique française. « En tant que Président de la droite Républicaine, j'ai un poids très important dans le vote du budget (le parti compte 40 membres à l'assemblée, Ndlr). J'ai fait en sorte que des postes soient créés à l'échelle nationale, il n'est pas question que notre département n'en profite pas. »
Auprès de la ministre de l'Éducation nationale, il aurait en effet fait une demande de « renforts pour la Haute-Loire ».
Des mobilisations passées, en cours... et à venir
Les premières mobilisations se sont déjà tenues lors des derniers jours. Le syndicat FNEC-FP FO 43 rapporte : « À Beaux/Saint-Julien-du-Pinet et à Yssingeaux, des réunions avec une forte affluence (dont les élus) ont vu le jour pour programmer différentes actions. À Brioude, une soixantaine de manifestants étaient présents mardi 28 janvier devant l'école Jules Ferry contre la suppression d'une classe. À Aurec-sur-Loire et Monistrol-sur-Loire des rassemblements ont déjà eu lieu et des actions sont prévues les jours qui viennent. »
Du côté de Chadrac, la mobilisation a lieu ce jeudi matin, à partir de 7 h 30, pour contester la perte d'un poste en grande section à l'école élémentaire Henri Gallien. Les interrogations quant à l'éventualité de la création d'une classe double ou à plusieurs niveau créent le doute chez les professeurs et les parents.
« Laissons à nos enfants la chance de pouvoir entrer à l’école dès que possible en maintenant cette classe ouverte. » Les parents d’élèves des écoles publiques d’Aurec sur Loire
À Aurec-sur-Loire, une pétition a été créée, et l'association PEEPA a adressé, ce mardi 28 février, un courrier à l'inspecteur de l'académie, à l'inspecteur de l'éducation nationale, à Laurent Wauqiez, au maire de la commune, et à son adjointe déléguée aux affaires scolaires et 2ᵉ vice-présidente du conseil départemental de Haute-Loire. On peut y lire :
« En tant que parents, nous sommes profondément préoccupés par cette annonce. D’abord, parce que les effectifs de notre établissement ne justifient pas cette fermeture. (...) Concernant les prévisions d’effectif envoyées en novembre et validées en conseil d'école n°1, 150 élèves ont été prévus dans l’école, mais nous constatons aujourd’hui que 4 élèves de plus sont déjà présents dans l’école et pourrait faire monter ce nombre à 154 élèves pour 2025/2026. Le seuil de fermeture est à 150, nombre que nous pensons pouvoir largement atteindre. »
Et de poursuivre un peu plus bas : « Dans un contexte social particulier à l’école d’Aurec et compte tenu de la politique sociale menée en faveur de la restauration des logements sociaux existants et la créations de pavillons OPAC en cours de construction susceptibles d’attirer les ménages et donc d’augmenter les effectifs de l’école. Laissons à nos enfants la chance de pouvoir entrer à l’école dès que possible en maintenant cette
classe ouverte. »
Mobilisation collective, vendredi 31 janvier, à l'Inspection Académique
Et puis, une mobilisation plus importante réunira l'ensemble des écoles concernées par la carte scolaire, vendredi matin, devant l'Inspection Académique de la Haute-Loire, à Vals, où une délégation de professeurs et de parents d'élèves devrait être reçue. Un CSA départemental se tiendra parallèlement. Les représentants du personnel tenteront alors de faire fléchir ceux de l'académie.
Vos commentaires
Se connecter ou s'inscrire pour poster un commentaire
2 commentaires
Quand le nombre d’enfants et donc d’élèves diminue dans un pays, ce qui est dramatique en soi pour l’avenir de notre pays, il est bien logique et normal de supprimer des classes, c’est juste une gestion saine de l’argent public, celui que nous confions à l’état en payant nos impôts et taxes ; sinon dans cette logique, il ne faudrait pas créer des classes quand il y a plus d’élèves.
450 élèves en moins en Haute-Loire divisé par 30 élèves par classe, on obtient bien 15 classes en moins ; et si on avait 450 élèves en plus, on devrait avoir 15 classes en plus.
Et tous ces élus qui votent pour supprimer des postes de fonctionnaires et qui ensuite font semblant d'être choqués quand des classes, des maternité ou des gendarmerie ferment!
Wuaquiez votent pour davantage de suppression de poste à l'Education nationale mais préfèrent que les autres départements trinquent... et ça se dit homme d'Etat!
C'est de la tambouille politicienne.