Le pont de la Chartreuse, à Brives-Charensac, se pare d’une passerelle princière

Le jeudi 17 octobre restera marqué d’une croix noire dans l’histoire de plusieurs communes de Haute-Loire. Parmi elles, Brives-Charensac, ville de 4 500 habitants, en partie noyée sous les flots.

Ce jour-là, des millions de m³ d’eau se déversent dans ses rues, ses complexes sportifs, ses habitations. Les cinq terrains de sports sont ravagés, tout comme les promenades des rives de la Loire, les aires de jeux pour les enfants et une partie du pont de la Chartreuse.

Ce dernier est littéralement amputé par la pression des troncs d’arbres qui le percutent des heures durant, jusqu’à arracher sa section en bois.

« Retrouver un passage piéton et cycliste ici était donc une priorité »

Gilles Delabre, maire de la cité brivoise, rappelle en ce sens l’importance de ce lien qui enjambe le plus long fleuve de France. « Il y a des centaines de personnes, et notamment des élèves, qui empruntent tous les jours le pont de la Chartreuse ».

Il poursuit : « D’autre part, nous avons vu que l’impossibilité de rejoindre les deux rives générait d’importantes difficultés sur la fluidité de la circulation routière en heure de pointe. Retrouver un passage piéton et cycliste ici était donc une priorité ».

Un pont de solidarité

D’après Gilles Delabre, la mairie de Brives a contracté un prêt d’un million d’euros pour la reconstruction de diverses structures détruites ce 17 octobre. Mais concernant la nouvelle passerelle du pont de la Chartreuse, deux mécènes ont levé le doigt pour offrir cet équipement à « la cité de l’eau et du vélo » : l’entreprise Gagne pour la construction et Haute-Loire Manutention pour sa pose.

« Un platelage qui équipait le pont de Testimonio, dans la principauté de Monaco »

Pierre Raymond, Directeur général de l’entreprise Gagne, partage une anecdote plutôt originale quant à la Genèse de la passerelle. « Bien que nous soyons une entreprise de dimension nationale, nous avons toujours tenu à notre ancrage local, souligne-t-il. Avec cette passerelle, on a voulu spontanément et le plus rapidement possible apporter une contribution concrète et utile ».

Il développe alors : « Notre stratégie actuelle est le réemploi de l’acier afin de décarboner notre activité. Et il se trouve que, ce sur quoi nous posons les pieds aujourd’hui, est un platelage qui équipait le pont de Testimonio, dans la principauté de Monaco. Nous l’avons démonté là-bas et remonté à Brives en le sécurisant de garde-corps en métal ».

« Un épanchement plus important afin qu’elle passe sous la passerelle et pas contre elle »

Jean-Paul Bringer, adjoint à la mairie de Brives-Charensac, précise « qu’il a été fait le choix d'ajouter cette section en acier à la suite de la section en bois. Nous aurions pu constituer simplement un talus en terre, comme avant. Mais, pour anticiper une éventuelle nouvelle crue, nous voulions que la Loire puisse avoir un épanchement plus important afin qu’elle passe sous la passerelle et pas contre elle ».

L’élu évoque également la possibilité que la section en bois soit ôtée pour être remplacée par la même structure en acier qui la jouxte à présent. « Nous allons regarder tout ça en terme des autorisations, termine-t-il. En tout cas, nous sommes extrêmement honorés de la générosité des entreprises donatrices et fiers aussi de la rapidité de l’action. Il a fallu moins de trois mois pour que soit rétabli ce lien fortement demandé par les habitants de la commune ».