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Alexandra Lamy à l'affiche de "Louise Violet" : Les secrets d'un tournage 100 % Auvergnat
À l'occasion de l'avant-première du film Louise Violet à Yssingeaux, ce 25 septembre, la tête d'affiche Alexandra Lamy et le réalisateur Éric Besnard ont réuni la presse locale. L'occasion de revenir sur leur expérience altiligérienne.
Au sein de l'hôtel restaurant Le Bourbon, à seulement quelques pas du cinéma de la commune, l'équipe du film, les élus locaux, et la presse se sont réunis pour revenir le temps d'un instant sur ces mois de tournage en Auvergne. Un lieu symbolique pour Alexandra Lamy comme pour le réalisateur et le producteur, puisque c'est aussi le point de départ de toute cette aventure. Là où les premières réunions se sont déroulées.
Pour rappel, le synopsis, c'est ça :
1889. Envoyée dans un village de la campagne française, l'institutrice Louise Violet doit y imposer l'école de la République (gratuite, obligatoire, laïque). Une mission qui ne la rend pas populaire ni auprès des enfants... ni auprès des parents.
« Qui dit République, dit éducation, un thème qui m'est cher depuis longtemps », Éric Besnard
Lorsqu'on lui demande comment lui est venue l'idée d'un tel scénario, le réalisateur Éric Besnard raconte à quel point ce thème était finalement presque une évidence pour lui : « Je voulais faire des films qui parlent de mon pays, en me posant la question de notre identité et du modèle de la France. »
L'idée de "Louise Violet", est arrivée après avoir écrit le scénario de "Délicieux", son précédent film. Alors qu'il y racontait l'histoire de la création du premier restaurant français, en 1789, il se voit satisfait de la forme que prend le film. « J'ai d'abord travaillé sur le Siècle des lumières, qui est une clé pour raisonner sur la France. J'avais découvert que c'est à cette époque que le premier restaurant était né. J'ai donc écrit le film "Délicieux". J'étais heureux de ce que l'on pouvait en faire cinématiquement, dans cet équilibre entre le fond et la forme. »
Puis il poursuit : « J'ai ainsi voulu poursuivre le sillon, avec une histoire qui nait 100 ans plus tard, en 1889. J'avais donc envie d'aborder le concept de République. Qui dit République dit éducation, un thème qui m'est cher depuis longtemps. J'ai alors fait des recherches et découvert que les premières femmes diplômées de l'École normale l'avaient été en 1986. Alors, je me suis dit : "Et si je racontais l'histoire d'une de ces femmes". »
« Les professeurs sont devenus des héros », Éric Besnard
L'une d'elle, c'est donc Louise Violet. Bien que fictif, il est facile d'imaginer que ce personnage ait existé, dans une France où les enfants travaillent encore, et où les dialectes sont légion. Et malgré les difficultés du métier, qui se font encore ressentir dans l'actualité du XXIe siècle, le réalisateur a surtout souhaité mettre en avant leur caractère héroïque.
« Quand je vois que certaines choses sont attaquées, mon boulot de réalisateur est de les défendre. C'est le cas de l'éducation. Il s'est d'ailleurs passé quelques chose lors du décès de Samuel Paty (le 16 octobre 2020, Ndlr). C'est-à-dire que les professeurs sont devenus des héros au sens mythologique. Parce que ce sont des personnes prêtes à mettre leur vie dans la balance. À partir du moment où l'on tue les professeurs, leur héroïsme devient mythologique. Et dès lors que leur héroïsme devient mythologique, alors le cinéma doit s'emparer du sujet. »
100 % made in Auvergne
Plus que le thème qu'il aborde, "Louise Violet" a également la particularité d'avoir été tourné intégralement en Auvergne. En effet, en février et mars 2023, le tournage s'est intégralement déroulé en Haute-Loire. Puis en mai et juin de la même année, bien que la majeure partie des scènes aient eu lieu sur le département altiligérien (à Saint-André-de-Chalencon, Tiranges et Saint-Pierre-du-Champ), les équipes se sont parfois déportées dans le Puy-de-Dôme, à proximité de Compains.
Au total, 42 techniciens régionaux ont été mobilisés, ainsi qu'une vingtaine de comédiens, enfants et adultes, et des figurants.
« C'était le lieu idéal pour tourner ce film », Alexandra Lamy
Alors que e réalisateur a choisi l'Auvergne en pensant qu'elle « pouvait incarner la France éternelle », les paysages altiligériens et Puydomois ont été pour l'actrice principale, Alexandra Lamy, à la fois une (re)découverte et un plaisir quotidien.
Originaire des Cévennes, elle raconte : « Il m'arrivait souvent, en rentrant chez moi, de m'arrêter sur la route en réalisant à quel point ces paysages sont magnifiques. Cette région est tellement riche, et c'est vrai qu'en étant originaire de la campagne, c'est quelque chose qui me touche plus, me parle davantage que la mer. »
Et elle souligne aussi : « Je pense que ce n'est pas facile de trouver des endroits comme celui-ci où l'on peut tourner des films d'époque. Il a fallu trouver un lieu où représenter le monde paysan. »
Et le réalisateur de compléter : « J'était venu chercher des paysages, je les ai trouvés. Ma névrose est d'aimer la nature, de la capter, et c'est un bonheur de le faire ici. »
Sortie en salles le 6 novembre
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