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2024 en Haute-Loire : « Exceptionnellement pluvieuse, très chaude, assez agitée et moyennement ensoleillée »
À l'heure où chacun tire un bilan plus ou moins positif de son année 2024, et prends des bonnes résolutions pour son année 2025, la WMO (world meteorological organization) tire, elle, un bilan sans appel sur le climat et la météo sur Terre : 2024 est l'année la plus chaude jamais enregistrée. Qu'en est-il en Haute-Loire ?
Face aux analyses nationales et internationales du climat et de la météo de cette année 2024, Zoomdici a souhaité se pencher plus spécifiquement sur le cas de la Haute-Loire.
Cyril Bourdier, météorologue à Météo-France revient sur cette année mouvementée, qu'il qualifie « d'exceptionnellement pluvieuse, très chaude, assez agitée et moyennement ensoleillée ».
3e année la plus chaude
Si à l'échelle mondiale, 2024 est une nouvelle fois l'année la plus chaude enregistrée depuis l'après-guerre, en Haute-Loire, les températures n'ont pas dépassé celles de 2023, ni de 2022, selon le spécialiste de Météo-France.
« Avec une moyenne annuelle agrégée sur le département de 10,46 degrés, soit une anomalie de +1,3 °C, 2024 se classe troisième année la plus chaude de l’après-guerre. Il s’agit de la onzième année consécutive avec une température moyenne supérieure ou égale à la normale, et on retrouve désormais 18 années du 21ème siècle parmi les plus chaudes », décrit-il.
« C’est une nouvelle preuve, s’il en était besoin, que le climat de la Haute-Loire est en train de changer »
Il détaille ainsi que ce classement résulte d'un total de dix mois sur douze plus chauds que la normal, « en particulier février (anomalie de +3,8 °C, 2ème la plus élevée depuis 1946), octobre (+2,6 °C) et août (+2,1 °C). Seuls mai et septembre ont été légèrement plus froids. »
Du côté des températures maximales, Cyril Bourdier rapporte que, contrairement aux étés précédents, la Haute-Loire n'a pas connu de très fortes chaleurs prolongées, bien que jusqu'à 9 jours de canicule ont été comptés à Tiranges, avec un maximum absolu de 38,5°C atteintes à Brioude le 29 juillet.
Et il complète : « À l’inverse, il y a eu 20 à 50 jours de gel de moins que la normale selon les stations, avec un maximum de 110 à Félines. La température minimale absolue de l’année a également été enregistrée dans cette station avec -16,1 °C le 20 janvier. »
En octobre, un épisode cévenol marquant
La Haute-Loire et les départements voisins s'en souviendront quelques temps : ce mois d'octobre 2024 a été le théâtre d'un épisode cévenol majeur, provoquant à certains endroits d'importants dégâts.
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Cyril Bourdier revient sur ces deux journées des 16 et 17 octobre : « Un épisode Cévenol exceptionnellement fort s’installe sur l’Ardèche et la Lozère, et déborde nettement sur la partie Est de la Haute-Loire. Les cumuls relevés sur 48 heures sont exceptionnels sur le Vivarais, dépassant les 300 mm en 48 heures à la station des Estables. »
Et d'ajouter : « Ces quantités observées sont similaires à celles mesurées lors de l’épisode historique vécu par le Velay en septembre 1980, ce qui occasionne de très nombreux dégâts, notamment dans la vallée du Lignon, mais ne fait heureusement aucune victime cette fois-ci. »
Une pluviométrie exceptionnelle
Après des années de sécheresse, marquées parfois par d'importants incendies, la Haute-Loire a enfin connu une année plus arrosée, mais le balancier s'est brutalement inversé.
En effet, d'après le météorologue, un total de 1 165 mm d'eaux pluviales ont été mesurées en moyenne sur le département, soit un excédent de 40,3 % par rapport à la normale, faisant de 2024 l'année la plus arrosée depuis 1946 dans le Velay, « battant largement le record de 1977 (1 068 mm, +28,6 %) ».
Il calcule ainsi que neuf mois sur douze ont été excédentaires en 2024, et très largement au printemps et à l'automne.
« Le mois de mars en particulier a été incroyablement arrosé. C’est dans le Vivarais que l’excédent a été le plus marqué, atteignant les 80 % à la station de Tence, alors qu’il a été le plus modeste sur la partie Ouest (+24 % « seulement » à Fix-St Geneys). Logiquement c’est la station des Estables qui a recueilli le plus gros cumul annuel avec 1878 mm, et celle du Puy-Chadrac qui s’est contentée du total le plus modeste avec 834 mm. Pour cette dernière, qui enregistre des données depuis près d’un siècle (1928), il s’agit de la quatrième valeur la plus élevée (record 937 mm en 1977). Le maximum absolu quotidien a été relevé le 16 octobre aux Estables lors du très fort épisode Cévenol (voir ci-contre, Ndlr), avec 189 mm mesurés en 24h. »
De la pluie, et du vent, aussi
Dans une moindre mesure lorsqu'on le compare à la pluie et à la chaleur, le vent s'est tout de même bien montré en Haute-Loire en 2024 puisque Cyril Bourdier dénombre 73 journées avec des rafales dépassant les 60 km/h à la station du Puy/Chardrac (soit la 14e année la plus ventée de l'après-guerre), et jusqu'à 117 jours à celle de Mazet-Volamont.
Il décrit par ailleurs que c'est le 9 mars que la rafale la plus violente a été mesurée, avec 138 km/h à Mazet-Volamont.
La pluie et le beau temps... en même temps
Qui dit pluie ne dit pas forcément absence du soleil, et cette année qui vient de se clôturer nous le prouve bien puisque, toujours selon l'expert de Météo-France, la station du Puy-Loudes a connu un total de 1 872 heures d'insolation (exposition à la chaleur, à la lumière solaire ou à une source lumineuse), soit un déficit de seulement 4 % par rapport à la normale.
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