« Je n'ai pas fait de bilan jusqu'à maintenant parce que je ne voulais risquer une sorte de concours d’incivilités entre quartiers et villes », explique le préfet de la Haute-Loire, Eric Etienne.
Aux côtés du maire de la ville du Puy-en-Velay, Michel Chapuis, et du commissaire de la Police Nationale, Frédéric Gonon, il ajoute : « Pour les points positifs, il n’y a pas eu de blessé. Malgré un tir ouvert en direction des forces de sécurité avec des mortiers et des feux d’artifices, ni policier, ni émeutier, n’ont été touchés ». Aucun bâtiment public et privé n’ont subi de dégât.
Cinq voitures incendiées dont quatre au Puy-en-Velay
Pour les côtés négatifs, c’est Frédéric Gonon qui fait la liste des points noirs. « Dans la nuit du 29 au 30 juin, deux véhicules légers ont été détruits par les flammes dans le quartier de Guitard. Un feu de poubelle a été enregistré aussi à Guitard et un second au Val-Vert. Cette même nuit, nous avons interpellé une personne ».
Il continue : « Le lendemain, une troisième voiture a été incendiée derrière la Vague, ainsi que six poubelles et des ballots de paille ». Durant la troisième nuit, une autre voiture part en fumée, stationnée à l’avenue Foch, détruisant au passage un abris bus des Tudip.
À noter que la commune d’Aurec-sur-Loire a aussi fait les frais de violences urbaines. Durant les trois jours de tensions nationales, un véhicule de la Police Nationale a été dégradé en ce sens et quatre poubelles ont été incendiées.
« Je condamne bien évidemment avec la plus grande fermeté tous les débordements qui ont eu lieu ici, dans notre département de la Haute-Loire. Les premières victimes de ces émeutes urbaines sont systématiquement les habitants ». Eric Etienne.
« Ils n’ont pas cherché à se dresser contre les policiers »
À la question de savoir si d’éventuelles caméras de vidéo protection ont pu capter le visage des émeutiers, le maire du Puy répond que non car : « le quartier n’est tout simplement pas encore équipé en la matière. Mais c’est au programme et nous espérons les premières installations dans le courant de cette année ».
Selon Frédéric Gonon, les individus étaient mineurs et massés dans un groupe de 15 éléments environ. « Ils n’ont pas cherché à se dresser contre les policiers, souligne-t-il. Ils n’ont pas cherché l’affrontement. Ils ont simplement fui quand nous sommes arrivés ».
« À présent, sa vie, celle de son enfant, tout leur quotidien, sont chamboulés »
Michel Chapuis a partagé les échanges qu’il a eu avec une victime des violences urbaines. « Son témoignage m’a profondément touché, souffle-t-il. Cette dame âgée de 79 ans s’est fait brûler sa voiture. Il s’avère qu’elle est dans une situation extrêmement difficile parce que sa voiture a très peu de kilomètres mais elle est très ancienne. Elle a donc une valeur résiduelle comptable qui vaut zéro ».
Il raconte encore : « Cette dame touche 900 euros de retraite. Et dans sa famille, l’un de ses enfants est handicapé. C’était elle qui assurait l’autonomie de son fils. À présent, sa vie, celle de son enfant, tout leur quotidien, sont chamboulés. Impossible pour elle de racheter une autre voiture ».
« Ils font du mal à leur propre quartier »
Le maire du Puy-en-Velay termine la conférence de presse par ces mots : « Je voudrais insister sur une chose. C’est sur l’absurdité des dégradations ! Il n’y a vraiment pas d’autre mot. L’absurdité. Ceux qui ont fait ça, ceux qui détruisent ainsi les biens des personnes et les équipements publics, ils font du mal à leur propre quartier et aux gens qui vivent avec et à côté d’eux. Leurs gestes sont d’une absurdité sans nom ».