L'eau potable refait parler d'elle. Après la présence de pesticides retrouvés dans les eaux en avril dernier, c'est désormais les solvants qui inquiètent. Une enquête de l'ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) en mars dernier a révélé que neuf régions en France, dont l’Auvergne-Rhône-Alpes, sont contaminées au 1,4-dioxane, un solvant potentiellement cancérigène. La situation en Haute-Loire.
L'eau. Substance liquide et naturelle inodore, incolore, et sans saveur à l'état pur aussi appelé H2O. C'est la définition que l'on peut retrouver dans le Larousse. Avec le temps, notre précieuse ressource se ternit, elle est malmenée, maltraitée. Certains la préfèrent en bouteille, d'autres pétillante, ou encore au robinet. Mais, dans le dernier cas, en France, sa composition fait de nouveau débat et inquiète.
Des régions où l’eau est contaminée
L'Auvergne-Rhône-Alpes, la Bourgogne-Franche-Comté, le Centre-Val de Loire, le Grand Est, les Hauts-de-France, la Nouvelle-Aquitaine, les Pays de la Loire, l’Occitanie ainsi que l’Île-de-France. Notre région, connue pour son eau de source, fait donc partie des neuf régions dans lesquelles la présence du solvant 1,4-dioxane, classé possible cancérigène pour l’homme, a été détecté. La région Île-de-France est la plus particulièrement touchée par cette contamination.
Qu'est-ce que le solvant 1,4-dioxane ? (Appuyez sur + pour dérouler)
Cette molécule, utilisée dès les années 1960 comme stabilisant de solvants chlorés, a ensuite été incorporée en tant que solvant dans la production de peintures, de vernis, de colorants et d’antigels, précise le rapport. Le 1,4-dioxane est l'un des trois isomères du dioxane. Il est suspecté d'être cancérigène chez l'homme et cancérigène avéré sur le rat.
Ses propriétés :
- Concentration à saturation : 38 000 ppm
- Coefficient de partage (eau/huile) : 2,6
- Limite de détection olfactive : 24,00 ppm
- Facteur de conversion (ppm→mg/m³) : 3,603
- Taux d'évaporation (éther=1) : 5,8
Ce solvant commence tout juste à être pris en compte par les agences de santé du monde entier. En France, actuellement, aucune réglementation spécifique n’encadre la présence du solvant. Cependant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a défini une limite de qualité pour l’eau potable à 50 microgrammes/L (µg/l). En Allemagne, la limite a été fixée à 0,1 microgrammes/L. Aux États-Unis, l'Environnemental Protection Agency (US-EPA) préconise un seuil maximal à 0,35 µg/l.
Et en Haute-Loire ?
Selon les chiffres, qui nous ont été communiqués par l'ANSES, en Haute-Loire, que ce soit dans les eaux souterraines ou les eaux destinées à la consommation, les chiffres sont plutôt bons. Dans les prélèvements effectués à Solignac-sur-Loire, au Puy-en-Velay ou à Saint-Paulien, les taux mesurés sont inférieurs à 0.15 µg/L soit en dessous de la limite de l'OMS.
Le pic de contamination a été détecté dans les Yvelines, en région parisienne, présentant une concentration maximale à 4,8µg/l (microgrammes par litre), soit le record de France. L’Anses précise que des « investigations complémentaires » vont être menées afin de mieux comprendre « ces niveaux de concentration et leur origine ».