Pour rappel de l’affaire, le maire Vincent Jeanbrun a subi une agression qui aurait pu tourner au drame, dans la nuit de samedi 1er au dimanche 2 juillet. Vers 1h30 du matin, une voiture embrasée et utilisée comme bélier a chargé le domicile de l’élu du Val-de-Marne. Si ce dernier n’était pas présent, sa femme et ses deux enfants de 5 et 7 ans dormaient dans la maison au moment de l’acte.
D’après les éléments partagés par voie de presse, l’épouse du maire de l’Haÿ-les-Roses a alors entrepris de fuir avec ses deux enfants pour échapper à l’incendie et aux individus. Dans leur course, la maman s’est brisée le tibia en faisant passer ses enfants par l’arrière du domicile.
Cet assaut fait suite à la cinquième nuit de violences urbaines dans l’Hexagone, après la mort de Nahel, 17 ans, tué d’un coup de feu par un policier lors d’un contrôle routier mardi 27 juin à Nanterre.
Devant cette agression, les maires de France, les élus et les représentants de l’État, se sont levés pour faire corps ensemble. Sur le parvis de la mairie du Puy-en-Velay ce lundi 3 juillet à midi, une centaine de personnes ont ainsi écouté le discours de Michel Chapuis.
« Le maire est souvent le dernier élu qui fait rempart à toutes les difficultés »
« Les élus sont violemment attaqués, les bâtiments publics, les symboles de la République, les mairies, les écoles, les bibliothèques…, liste le Maire Michel Chapuis. Il est temps de réagir et de ramener un peu d'ordre dans tout ça ».
Il ajoute également : « Pourtant, le maire est souvent le dernier élu qui fait rempart à toutes les difficultés, qui œuvre quotidiennement pour que tous puissent vivre bien et ensemble. C’est ça la fonction principale du maire ».
Des élus mais aussi des habitants de la ville sont présents en signe de solidarité.
Photo par Nicolas Defay
« C’est intolérable et complètement inacceptable »
À propos de l’agression de son confrère Vincent Jeanbrun, Michel Chapuis apparaît choqué. « Ici, nous avons dépassé un cap de violence incroyable, partage-t-il. On va aller chercher les maires chez eux, les agresser, eux, et leur famille, défoncer leur maison et y mettre le feu. Nous sommes là sur une tentative d’assassinat selon moi. C’est intolérable et complètement inacceptable ».
Ci-dessous, le discours de l'AMF dans sa totalité ▼
Appel_des_maires_de_France.pdf
« Nous avons de la chance d’être dans une agglomération préservée »
Il termine par ces mots : « Je pense que, globalement, les gens sont plutôt respectueux de la fonction du maire notamment dans les petites villes comme le Puy. Moi-même, je peux témoigner du respect des habitants en ma fonction et ma personne. Nous avons de la chance d’être dans une agglomération préservée ».
À Brives-Charensac ce lundi 3 juillet à midi, l'appel de l'AMF a été densément suivi.
Photo par DR
« Nous réclamons aussi justice par rapport aux violences policières qui ont conduit à la mort de Nahel »
Laurent Johanny, élu de l’opposition au conseil municipal du Puy, participe aussi à ce rassemblement lancé par l’AMF (Association des Maires de France). « Aujourd’hui, nous sommes là pour soutenir les collègues élus qui ont été lâchement attaqués, confie-t-il. Mais la vie politique est nécessaire et elle doit se poursuivre avec la majorité et la minorité. Nous réclamons la justice concernant l’agression faite contre le maire et sa famille, mais aussi justice par rapport aux violences policières qui ont conduit à la mort de Nahel ».
Laurent Johanny rappelle aussi que : « quand on s'attaque aux services publics, quand on s'attaque à un bus, quand on s'attaque à des MJC et des écoles, on sait bien que ce sont malheureusement les gens qui en bénéficient le plus qui sont les plus atteintes au quotidien ».
À Monistrol/Loire, le mouvement est très peu suivi. Vingt présents et...aucun élu.
Photo par DR
« S’en prendre ainsi à sa famille et d’une lâcheté sans nom ! »
À Loudes, plusieurs maires se sont retrouvés sur les escaliers du bâtiment public. Dominique Thollet, maire de Saint-Jean-de-Nay, Michel Joubert, maire de Chaspuzac et Président de la CAPEV, Jean-Yves Béraud, maire de Sanssac-l’Eglise...ensemble, ils partagent le discours du maire de Loudes, Laurent Barbalat.
« Entre 2021 et 2022, les atteintes à l'encontre des élus locaux ont augmenté de plus de 30%, lance Laurent Barbalat. Si les violences physiques restent marginales, elles n'ont pas lieu d'être ! »
Il continue : « Le phénomène n'est pas nouveau, mais la virulence sans filtre des réseaux sociaux devient inquiétante et reste ingérable. L’agression de notre collègue de l’Haÿ-les-Roses est inacceptable. S’en prendre ainsi à sa famille et d’une lâcheté sans nom ! Il faut que les auteurs soient sévèrement punis ».
Laurent Barbalat (à droite), en présence d'autres représentants de l'Etat, à Loudes.
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« S’attaquer aux maires, c’est s’en prendre aux fondements de la République, au socle de notre démocratie et à ce qui fait la France ». Marie-Agnès Petit, Présidente du Conseil général
« Rétablir la sécurité par tous les moyens opérationnels »
Vers 14 heures, c’est dans la cour du Conseil départemental que ce sont rassemblés quelques élus. La Présidente du Département, Marie-Agnès Petit, a tenu ce court discours. « Avec cette attaque injustifiable, c’est l’ensemble des élus de la République qui est atteint. Les élus départementaux dénoncent fermement toutes les violences qui se déchaînent dans notre pays, appellent au rétablissement rapide de l’ordre Républicain et témoignent leur soutien plein et entier au maire de l’Haÿ-les-Roses et à tous les élus pris pour cible dans cette période de troubles majeurs qui ne peut durer plus longtemps ».
Elle ajoute enfin : « L’Assemblée Départementale s’associe à la demande de l’AMF qui enjoint l’Etat dont la vocation est de protéger la société et maintenir l’ordre, de rétablir la sécurité par tous les moyens opérationnels et en droit dont il dispose ».
Lors du discours de Marie-Agnès Petit, dans la cour du Conseil départemental.
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« La justice devra se montrer exemplaire et le Gouvernement sera dans l’obligation d’apporter une réponse ferme et à la hauteur de la menace qui pèse sur nos édiles ». Le député Jean-Pierre Vigier
« Rien ne saurait jamais justifier que l’on porte atteinte à leur personne, à leur domicile ou à leurs proches »
Le député Jean-Pierre Vigier communique à son tour. Alors que 150 mairies ou bâtiments municipaux ont été attaqués depuis mardi (d’après les informations partagées par le député de Haute-Loire), l'élu a souhaité manifester son effroi, sa colère et son incompréhension.
« J’estime que s’attaquer à un maire, c’est s’attaquer à la République tout entière. Engagés et déterminés à servir leurs concitoyens aux plus près d’eux, ces élus de proximité constituent le socle de notre démocratie locale. Rien ne saurait jamais justifier que l’on porte atteinte à leur personne, à leur domicile ou à leurs proches ».
Le député Jean-Pierre Vigier réclame une réponse extrêmement ferme de l'Etat.
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"Stop à la violence et pour un sursaut civique". Cécile Gallien, maire de Vorey/Arzon.
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