Comme dit l’adage, « Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt ». Ce jeudi 29 juin, l’un des journalistes de Zoomdici, aux côtés de quelques confrères de médias altiligériens, a eu l’opportunité de valider le dicton. Car, si le réveil à 4 heures s’est révélé rude, la récompense a été d’une valeur inestimable. Devenir le vent, un instant. Faire corps avec l’aurore. Et suivre les pas de danse que les alizés soumettent en silence.
« C’est ça qui m’a plu avec la montgolfière, partage François Villeseche, capitaine du navire volant. C’est à nous de nous adapter à la nature et pas l’inverse. Nous accompagnons le vent là où il a décidé de nous emmener. Il n’y a pas de turbulence, pas de trou d’air. Nous n’avons aucune prise sur lui. Pas de contrôle si ce n’est de descendre ou de monter. On est dans le flux et c’est tout. Et paradoxalement, c’est une véritable sensation de liberté que je ressens ainsi ».
Tombé dans la marmite quand il était...grand
Depuis son baptême en montgolfière en 2007, le quarantenaire originaire du Bouchet-Saint-Nicolas n’a alors plus jamais lâché la bride. En 2011, cet agent immobilier passe son brevet de pilote. Deux ans plus tard, le voilà propriétaire d’une montgolfière deux places.
« En 2015, j’ai fondé la structure Montgolfière et Découvertes pour commencer des vols avec des passagers, complète François Villeseche. Aujourd’hui, je vous présente mon nouveau ballon, bien plus grand, avec une nacelle six places et une toile imprimée, pensée en l’honneur des paysages survolés ».
La Haute-Loire représentée sur 27 mètres de haut et 1 000 m²
Et il faut dire qu’elle en jette la nouvelle enveloppe tout de violet vêtue. Dessus, imprimés en noir, les motifs créés par Skelington Tatoo au Puy dévoilent une carte postale gigantesque. Outre les monuments emblématiques de la cité pavée, les châteaux de Lavoûte-sur-Loire et de Polignac y apparaissent, jouant des coudes avec la skyline du Mézenc et des horizons du Velay.
« L’idée était de reproduire une partie des sites qui font l’identité de la Haute-Loire pour que les passagers puissent prendre en photo ce tableau de 27 mètre de haut, souffle François Villeseche. Et c’était aussi une manière de devenir une sorte d’ambassadeur du département. D’exposer fièrement les joyaux que nous possédons en Haute-Loire ».
Là-haut
Le vol du 29 juin 2023 est parti vers 6h30 de Saint-Vidal. L’énorme goutte violette a alors survolé le vieux village et cheminé à travers les gorges de la Borne et les orgues d’Espaly. À plus de 1 200 mètres d’altitude, les regards des passagers ont caressé Polignac et les limites de la cité d’Anis. Et puis le vent a entamé un slow, langoureux, ramenant en douceur ces mangeurs de ciel, ces croqueurs de photos, presque au même endroit délaissé 1h30 avant.
Au sol, la tête tourne un peu. Les jambes sont timides. Et le cerveau en coton. Pas à cause d’un vertige à rebours, comme lorsque l’on quitte un bateau. Mais à cause de l’ivresse. L’ivresse d’être devenu le vent, juste un instant.