« Avant moi, la Région, c’était zéro octroyé au Centre Hospitalier Emile-Roux (CHER). Depuis que je suis le Président d’Auvergne-Rhône-Alpes, ce sont 8,5 millions d’euros confiés par la Région ». Laurent Wauquiez, coiffé de sa casquette de Président du Conseil de Surveillance de l’hôpital Emile-Roux, met en exergue la collaboration unique établie entre les forces pécuniaires de la Région et les forces vives du CHER.
« Notre bonne gestion nous a permis de défendre la croissance de notre hôpital au contraire de bien d’autres établissements ». Laurent Wauquiez
« Nous avons souhaité développer les services publics de santé afin qu’ils restent ici »
« À l’inverse de toutes les tendances en France, nous n’avons pas voulu regrouper tous les services dans un gros CHU, lance-t-il aux côtés de Jean-Marie Bolliet, directeur de l’hôpital Emile-Roux. Au contraire, nous avons souhaité développer les services publics de santé afin qu’ils restent ici. »
Il continue : « D’autre part, les Ehpad et aussi les secteurs de Brioude et d’Yssingeaux n’ont pas été lésés. En exemple, le premier patient du tout nouveau IRM à Yssingeaux est prévu le 18 juillet de cette année ».
Il termine par ces mots : « C’est un très gros travail collectif que nous avons accompli entre l’hôpital et la Région. Et je peux affirmer que vous vous tenez dans l’hôpital le plus solide de toute la région AuRa en ce sens ».
« Nous avions remarqué une série d’événements inquiétants »
Jean-Marie Bolliet, futur ex-directeur du CHER (Après 8 ans de service, il quitte la structure au 1er juillet 2023 et prend ses fonctions à l’hôpital de Carcassonne au mois d’août), fait un état des lieux des réalisations établies depuis 2015 et celles prévues jusqu’en 2026.
Les plus notables selon lui sont, entre autres, le nouvel Institut de formation des soins infirmiers en 2015 ou encore la construction de l’Ehpad « Les Patios » et la crèche du personnel inaugurés en 2018.
Le Plateau d’imagerie en 2019 et la rénovation du circuit de distribution électrique en 2019 ont aussi été soulevés. « À ce propos, nous avions remarqué une série d’événements inquiétants qui nous a donné l’impulsion à rénover tout ça », explique Jean-Marie Bolliet.
Elus, administration et professionnels de santé, présents pour l'exposé des projets.
Photo par Nicolas Defay
« Il est rare en France qu’un hôpital soit ainsi connectée à la fibre »
En 2020, les locaux de l’HAD passent sous les bistouris sonnants et trébuchants de l’hôpital. « En 2015, nous avions au plus 18 patients par jour dans le service d’hospitalisation à domicile (HAD), indique le directeur. Aujourd’hui, nous sommes entre 50 et 60 quotidiennement ». En 2022, le plateau de coronarographie ultramoderne équipe le centre médical.
Cette même année, le CHER s’offre un câblage complet à la fibre optique. « Il est rare en France qu’un hôpital soit ainsi connectée à la fibre, insiste Jean-Marie Bolliet. Nous avons depuis une vitesse d’information sans précédent ».
Autres réalisations en 2022, le service d’addictologie, la chambre mortuaire, la balnéothérapie et le bâtiment accueillant le SMR entièrement rénové (soins de Suite et Réadaptation).
Souriez, vous êtes filmés
En cette année 2023, place à la modernisation. Le laboratoire de Biologie a été rénové afin que la logistique et les résultats accaparent une fluidité optimale. « La dernière phase d’essai avant son lancement opérationnel est prévue avant la fin du mois de juin », livre Jean-Marie Bolliet.
Concernant la pédiatrie, gros dossier de l’hôpital, le début des travaux va commencer début septembre 2023 pour se terminer quatre mois après. « Ce service sera relocalisé permettant un flux en lien direct avec les urgences et la maternité », précise encore le directeur du CHER. Et parce qu’un hôpital peut s’avérer être un lieu sensible, 43 caméras ont été installés afin de pallier d’éventuels problèmes notamment au niveau du stationnement.
Une nouvelle pharmacie dans les cartons
Enfin, pour les projets à venir avec des réalisations à terme pour 2026, une nouvelle pharmacie va voir le jour à la place du bâtiment K, bloc désaffecté depuis 2010. « Le lauréat en charge des travaux sera choisi en août 2023, souffle Jean-Marie Bolliet. Au premier trimestre 2026, la pharmacie ouvrira ses portes ». Tout comme le secteur de chirurgie ambulatoire, relayé en détail dans un article précédent.
« Augmentation du numerus clausus ? Mon œil ! »
Créer, rénover, structurer...c’est bien. Mais qu’en est-il de la question qui fâche sur une carence évidente des effectifs dans l’hôpital ? « Toutes ces réalisations et tous ces projets vont générer un accroissement de 200 Équivalent Temps Plein et l’accueil de 18 médecins », assure le directeur.
À propos des annonces à présent récurrentes sur le manque de personnel pour assurer l’ouverture des urgences certains week-end, Jean-Marie Bolliet s’explique : « Dans les autres hôpitaux, une infirmière s’occupe de 15 lits. Ici, c’est une infirmière pour 8 lits. Nous priorisons ainsi la qualité de soins plutôt que la quantité. Ce choix a en effet des conséquences sur la masse des effectifs ».
Sur le problème, Laurent Wauquiez complète : « La démographie médicale est aberrante ! Ils font échouer des candidats aux épreuves alors que la France entière a besoin de professionnels de santé. Augmentation du numerus clausus ? Mon œil ! »
D’après le Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la rémunération des intérimaires est plafonnée ce qui « déstabilise les hôpitaux, déplore-t-il. Il faudrait que les directions des établissements puissent avoir la possibilité d’octroyer une bonification de salaire à leur guise ».
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