Ce vendredi 26 mai, le groupe Casino a fait une annonce fracassante. 119 de ses magasins vont être cédés au groupe Intermarché. Dans la liste des nominés, le Casino#Hyperfrais de Vals-près-le-Puy (ex-Géant Casino).
Si la direction du magasin valladier et celle du siège à St-Etienne ne veulent s'étendre sur le sujet, Christophe Romeuf, délégué syndical CGT, le confirme : « À la fin septembre 2023, l’enseigne aura disparu ».
C’est avec une voix fatiguée, vibrante, teintée de colère et d’inquiétude que Christophe Romeuf, délégué syndical CGT de l'ancien Géant Casino de Vals (changé en Casino#Hyperfrais depuis le 21 octobre 2022), livre ses ressentis sur ce rachat historique. « Hier soir (lundi 12 juin, Ndlr), nous avons eu une réunion extraordinaire en comité central d’entreprise, souffle-t-il. Là, la direction nous a dévoilé la liste des magasins qui seront vendus au groupe Intermarché dès la fin du troisième trimestre 2023 ».
Il déplore : « Quand nous avons entendu le nom de celui de Vals, nous sommes tombés des nues. C’était le coup de massue ! Nous ne savions plus quoi dire et nous avons crû à une blague ».
« Les jeunes pourront trouver plus facilement du travail ailleurs. Les plus âgés sont foutus »
Sur les 119 magasins Casino dévorés par Intermarché, 57 seront ainsi engloutis en 2023. Les 62 restants disparaîtront progressivement, totalement digérés à l’horizon 2026. « On est vraiment inquiets sur le sort de la masse salariale, composée de 105 éléments aujourd’hui, partage Christophe Romeuf. Le groupe Intermarché est indépendant. Ils viendront assurément avec leur propre équipe ».
Il soulève alors : « Nous nous inquiétons beaucoup pour les salariés de plus de 50 ans. Les jeunes pourront trouver plus facilement du travail ailleurs. Mais les plus âgés sont foutus ». Avec celui de Vals, celui de Firminy s’avère aussi être dans le package.
« Cela fait 5 ans que nous tirons la sonnette d’alarme sur le devenir de Géant Casino. Mais nous sommes dans un monde où règnent les transactions financières, un monde où l’humain n’a pas sa place ». Christophe Romeuf
Motus et bouche cousue de la direction
À 7 heures, ce mardi 13 juin, la direction s’est exprimée devant les salariés. Zoomdici a bien tenté de la joindre, mais…« Nous ne souhaitons pas aborder le sujet avec les médias, tranchera l’adjointe de la direction. Il faut voir avec le siège à Saint-Étienne qui, eux, communiqueront certainement ». Seul le répondeur ligérien nous répondra.
« La direction nous a dit qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que tout irait bien et que les gens qui feraient bien leur travail n’auraient rien à craindre », rapporte Christophe Romeuf, présent à la réunion matinale. Il contredit alors ces arguments : « Je suis un ancien de Rallye, continue-t-il. Quand l’enseigne est devenue Géant Casino dans les années 1990, c’est une vague de départ qui s’est déroulée avec, en premières victimes, la direction, l’encadrement et les chefs de rayon ».
« On ne peut pas arrêter la vente »
Les syndicats comptent bien ne pas rester inactifs. « Nous allons nous réunir pour voir comment agir, lance Christophe Romeuf. De toute façon, on ne peut pas arrêter la vente. Pour l’instant, nous accusons le coup. Mais il va falloir apporter des réponses aux nombreux salariés terriblement touchés par cette cessation ».